Toujours chez
Century Media,
Unleashed revient en cette année 1995 avec déjà un 4ème album, le premier datant de 1991. Aucun changement d'effectif, on garde le même studio d'enregistrement à Stockolm ainsi que la même personne aux manettes, Mr Fredrik Andersson tout comme sur
Across the Open Sea.
Dès le premier titre, on sent que la mouvance du moment à savoir une "thrashisation" de certains groupes de Death metal atteint
Unleashed. Un peu comme
Entombed et son "
Wolverine Blues" , Grave avec "
Soulless" ou
Dismember avec "
Massive Killing Capacities", c'est au tour de
Unleashed d'évoluer.
Cette époque marque la fin de l'âge d'or du death metal en quelque sorte, on sait aujourd'hui que tous ces groupes n'arriveront jamais à égaler leurs premières productions.
Ce riff d'intro de "
Victims of
War" à consonance très power thrash surprend au premier abord puis se révèle d'une efficacité redoutable. Le doute s'installe,
Unleashed aurait-il délaissé son death metal au profit de cette nouvelle tendance?
S'enchaine le 2ème titre "Legal Rapes" où le death metal de
Unleashed reprend ses droits.
La conversion n'est donc pas totale.
Victory navigue entre un
Unleashed épuré et entrainant et son death metal ravageur. Le disque est plutôt varié, entre le death thrash de "In the Name of
God", la furieuse "
Revenge" ou la doomesque "
Precious land", même si le tempo global reste moyen, chaque composition a son identité.
Finalement après avoir fait le tour de ce "
Victory", on se rend très vite compte que ce "
Victims of
War" nous a mis sur une mauvaise piste. Si cet album marque une évolution, elle reste assez minime, les marqueurs du groupe n'ont absolument pas bougés. Certains morceaux auraient pu se retrouver sur les précédents albums comme la très bonne "Berzerk", ou "
Scream forth Agression" et sa double pédale écrasante.
Souffrant d'une concurrence hors norme cette année-ci, avec de véritables chefs-d’œuvre comme :
Death :
Symbolic ,
Deicide :
Once Upon The
Cross ou
Morbid Angel :
Domination
Ainsi que la fulgurante montée du death metal mélodique (
At The Gates : Slaugter Of The Soul et
Dark Tranquillity :
The Gallery sorti aussi en 1995), ce "
Victory" ne pèse pas grand-chose.
Malgré tout et si vous avez aimé les précédentes réalisations du groupe, vous devriez aimer celle-ci, ce n'est pas un mauvais album. Parmi les morceaux précédemment cités seul "
Precious Land" vient mettre un coup de frein dans le dynamisme de la galette. Cette composition très doom, s'avère ennuyante à la longue, non pas qu'elle soit ratée, mais elle aurait mérité un rebondissement afin d'éviter une somnolence montante au fur et mesure de son écoute. Peut-être qu'un amateur de doom death sera l'apprécier à sa juste valeur.
Je ne saurais pas dire pourquoi, objectivement cet album ne possède rien de marquant, il même noyé au milieu d'autres sorties du genre. Il est moins bon que ses prédécesseurs, il n'est pas complexe, n'a pas d'ambiance ou de profondeur particulière mais j'ai une certaine affection, ou une sorte de plaisir coupable à l'écouter et le réécouter. Il y a une authenticité, une sincérité accrocheuse dans leur musique.
Unleashed ne se cache pas, ne se plonge pas dans une hypocrisie musicale, et c'est là sa force.
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