Venera

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17/20
Nom du groupe Everdawn
Nom de l'album Venera
Type Album
Date de parution 08 Décembre 2023
Enregistré à Unisound Studio
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1.
 Cassiopeia
 03:46
2.
 Century Black
 03:15
3.
 Silver Lining
 03:38
4.
 Karmic Partner
 03:30
5.
 Northern Star
 03:29
6.
 Justify the Means
 03:23
7.
 The Promise
 03:48
8.
 Crimson Dusk and Silver Dawn
 02:43
9.
 Venera
 04:35
10.
 Orion's Belt
 04:51
11.
 Images Everlasting
 04:32
12.
 Samsara
 03:37
13.
 Truer Words Ever Spoken
 12:44
14.
 Beneath the Well
 04:12

Durée totale : 01:02:03

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Everdawn


Chronique @ ericb4

18 Décembre 2023

Second effort et second coup de maître insufflé par la troupe étasunienne...

Nous ayant laissés sur le souvenir ému d'un rayonnant « Cleopatra », son premier album studio, le prudent combo russo-étasunien, né en 2019 sur les cendres de Midnight Eternal, revient quelque deux années plus tard dans la course ; le temps pour l'inspirée formation d'affûter ses gammes et ses arpèges, de peaufiner un tantinet sa production d'ensemble et d'affiner encore le trait de sa plume. Ce faisant, la voici munie d'un second effort de même acabit sobrement intitulé « Venera » signé, lui, chez le puissant label italien Frontiers Records. Premier indice révélateur d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos exigeants acolytes. Aussi, les 62 généreuses minutes que compte cette fraîche offrande permettront-elles à l'expérimenté quintet de se hisser parmi les valeurs montantes du si couru registre metal symphonique à chant féminin ? A l'aune de ses 14 pistes, ce second méfait constituerait-il une arme de jet suffisamment efficace pour opposer une farouche résistance face à ses si nombreux opposants ?

Dans cette seconde aventure, l'équipage de la précédente traversée a subi un remaniement partiel. Si l'émérite et éclectique bassiste Mike LePond (Symphony X, Ross The Boss, Death Dealer...) a cédé son poste à Alan D'Angelo (Last Breed, Power Theory, ex-Livesay, ex-Sleepy Hollow...), on y retrouve cependant le guitariste/vocaliste Richard Fischer, le claviériste Boris Zaks (tous deux ex-membres d'Ashenveil et d' Operatika Element), le batteur Dan Prestup (DeadRisen, Rivera Bomma), sans oublier la magnétique empreinte de la mezzo-soprano au cristallin filet de voix Alina Gravilenko (Haven Dream, Snowmaiden). De cette étroite collaboration naît un message musical d'obédience rock'n'metal mélodico-symphonique opératique, power et progressif, à la fois pulsionnel, épique, solaire et un brin romantique, à nouveau dans la veine de Nightwish, Xandria, Amberian Dawn, Dark Sarah et Diabulus In Musica, le touche personnelle en prime. Un bis repetita, à l'exclusion de toute autre alternative qui, précisément, lui conférerait son caractère propre, serait-il dès lors au bout du chemin ?

Une fois encore, le collectif s'est montré d'une redoutable exigence quant à la production d'ensemble de son œuvre : supervisée par le prolifique producteur/ingénieur américain Eric Rachel (Solace, Symphony X, Midnight Eternal, War Of Ages, The Black Dahlia Murder, Municipal Waste...), cette dernière ne concède pas l'ombre d'une frustrante note résiduelle. Mixé et mastérisé par Tommy Hansen, claviériste/organiste/guitariste (Dennis Develin, ex-Iron Duke, ex-The Old Man And The Sea, ex-Jack And The Rippers, guest chez Helloween, Gamma Ray, Jorn, HateSphere...) et producteur danois (Circus Maximus, Iron Fire, Manticora, Pretty Maids, TNT...), l'opus jouit d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation doublé d'une belle profondeur de champ acoustique. Pour mettre les petits plats dans les grands, l'artwork d'inspiration fantastique, au trait affiné et aux subtils contrastes de couleurs, relève du fusain du célèbre graphiste finlandais Jan Yrlund (Amberian Dawn, Delain, Imperial Age, Korpiklaani, Pyramaze...). De quoi nous intimer d'aller explorer plus en profondeur les entrailles du navire...


A l'instar de son prédécesseur, c'est sur des charbons ardents que nous projette le plus souvent le combo, non sans disséminer quelques pépites de son sillage. A commencer par « Century Black », étourdissant up tempo aux riffs crochetés dans la mouvance d' Amberian Dawn. S'écoulant au gré d'une sente mélodique bien inspirée, doté d'un refrain immersif à souhait mis en habits de lumière par les troublantes inflexions de la sirène et pourvu d'un vibrant solo de guitare, ce hit en puissance poussera assurément le chaland à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure envolée. A mi-chemin entre Diabulus In Musica et Xandria, l'invitant « Northern Star » comme l'opératique « Orion's Belt » se voient, eux, dotés de couplets finement ciselés et des plus engageants, relayés chacun d'un entêtant refrain sur lequel se calent les cristallines ondulations de la princesse. Et, dans un cas comme dans l'autre, la sauce prend, là encore, sans tarder. Dans cette énergie, le pulsionnel « Venera » nous prendra dans ses filets eu égard à l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous invite à suivre et à un pont techniciste bien amené, où se succèdent de sémillants arpèges échappés d'une guitare léonine et les inaltérables reptations relevant d'un serpent synthétique enjoué. Peut-être bien l'une des gemmes de l'opus.

Dans une même dynamique, mais dans une visée power symphonique du cru d' Ancient Bards, d'autres espaces d'expression tireront non moins leur épingle du jeu. Aussi, n'éludera-t-on pas davantage le jovial « Silver Lining » tant pour ses enchaînements intra piste ultra sécurisés, ses sémillants arpèges d'accords, son grisant legato, que pour son martelant et inaliénable tapping. On ne saurait guère plus esquiver le tonique « Samsara » pour son flamboyant solo de guitare esquissé à mi-morceau comme pour la qualité de ses arrangements instrumentaux. Et comment ne pas se sentir porté par les vibes enchanteresses insufflées par le trépidant « The Promise » ? Et ce ne sont ni la soudaineté de ses montées en puissance ni la truculence de ses schèmes d'accords qui nous feront lâcher prise de la rayonnante offrande, loin s'en faut.

Lorsque la cadence du convoi instrumental se fait un poil plus tempérée, la troupe trouve là encore les clés pour nous assigner à résidence. Ce qu'atteste, d'une part, « Cassiopeia », pénétrant mid tempo aux riffs épais, dans le sillage de Dark Sarah ; entamé par un flamboyant solo de guitare et recelant un refrain catchy mis en exergue par les angéliques oscillations de la déesse, le ''tubesque'' effort ne se quittera qu'à regret. Au carrefour entre Xandria et Nightwish, le mid tempo power symphonique « Justify the Means », lui, décoche une basse invariablement vrombissante, vogue sur de fringantes rampes synthétiques tout en sauvegardant un sillon mélodique savamment sculpté et des plus accrocheurs. Et la magie opère à nouveau. Dans ce carcan, le mid tempo progressif « Images Everlasting » non seulement recèle de fulgurantes accélérations mais aussi un pont technico-mélodique du plus bel effet, où les assauts répétés de la lead guitare et du synthé offrent un joli face à face. Enfin, sur un même modus operandi, la romanesque et graduelle outro « Beneath the Well » nous gratifie d'un mémorable solo de guitare en bout de course, refermant ainsi le chapitre avec les honneurs.

Quand les lumières se font plus tamisées, toute tension s'évanouira d'un coup d'un seul, nos compères nous adressant par là même leurs mots bleus les plus sensibles. Ainsi, « Karmic Partner » se pose telle une grisante power ballade progressive, ''nightwishienne'' en l'âme, greffée sur une mélodicité toute de fines nuances cousue ; inscrivant dans sa trame une fulgurante accélération, un fuligineux solo de guitare relayé par un break opportun, lui-même prestement balayé par une reprise encensée par les frissonnantes envolées lyriques de la diva, l'instant privilégié fera chavirer plus d'un cœur en bataille.

Par ailleurs, à l'instar du précédent effort, afin d'ouvrir plus largement la palette de leur offre, nos acolytes ont placé sur notre chemin un substantiel et poignant instrumental. Ainsi, plus qu'un simple interlude, le mid tempo progressif « Crimson Dusk and Silver Dawn » octroie de saisissants contrastes atmosphériques et rythmiques : instillé de furieux coups de boutoir et d'un ébouriffant legato à la lead guitare, l'élégant méfait sait également rétracter ses griffes, l'occasion pour lui de nous octroyer un fin et séduisant picking à la guitare acoustique. Mais là n'est pas l'argument ultime de nos cinq belligérants pour tenter de nous rallier à leur cause...

C'est, en effet, à l'aune de leur pièce en actes de nature metal symphonico-progressif que nos acolytes seraient au faîte de leur art ; un exercice de style jusque là vierge de toute incursion de leur part et qui leur sied à merveille. C'est au cœur d'un vaste champ de turbulences que nous immerge alors l'épique et romanesque « Truer Words Ever Spoken » ; nombreuses sont les péripéties qui attendent le chaland au fil des quelque 12:44 minutes de cette fresque riche en rebondissements. Entamant l'emphatique propos par un ''floydien'' legato, partant à l'exploration d'orientalisantes et africanisantes contrées, variant ses phases rythmiques à l'envi, tout en se calant sur une mélodicité des plus agréables mais nullement sirupeuse, c'est dire que le combo nord-américain n'aura pas tari d'armes effilées pour asseoir sa défense. Et ce ne sont ni les pénétrantes impulsions de la frontwoman ni la fluidité de ses enchaînements qui démentiront le sentiment de se trouver aux prises avec le masterpiece de la luxuriante rondelle.


Au terme de notre périple, force est d'observer que le combo nord-américain n'a manqué ni d'allant ni de panache ; un set de compositions faisant montre d'une technicité instrumentale et vocale au firmament, de mélodies aussi finement esquissées qu'efficaces transpirant à nouveau la féconde inspiration mélodique de ses auteurs, et d'une ingénierie du son difficile à prendre en défaut sont autant d'atouts à mettre à l'actif de nos acolytes. Dans la lignée atmosphérique de son aîné, ce galvanisant et orgiaque effort a néanmoins ouvert plus largement le champ des possibles en matière d'exercices de style. Bien lui en a pris.

Si d'aucuns auraient sans doute espéré l'une ou l'autre prise de risque supplémentaire dans sa trame, la qualité de ses arrangements instrumentaux comme la forte charge émotionnelle que ce méfait véhicule auront raison des plus frileuses des tentatives de repli. Une fois encore, un réel moment de féerie auditive attend celui qui plongera le pavillon dans cette ronde de saveurs exquises. Quatre ans simplement après sa création, l'inspiré quintet aurait alors une belle carte à jouer pour s'imposer parmi les valeurs montantes de cet espace metal. C'est dire qu'à l'aune de ce deuxième bâton de maréchal, nos gladiateurs détiendraient-là de quoi maintenir la concurrence en respect d'où qu'elle vienne. Second effort et second coup de maître insufflé par la troupe étasunienne...


2 Commentaires

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MetalSonic99 - 19 Décembre 2023:

Bon ben....J'ai pu de sous indecision je vais l'écouter sur YouTube en attendant car c'est une vraie petite bombe! Merci à toi pour cette chronique et cette enieme decouverte laugh

ericb4 - 20 Décembre 2023:

Merci à toi! Quand je disais que l'année n'est pas encore terminée! Encore un excellent album de ce groupe nord-américain, qui me happe à chaque fois un peu plus au fil des écoutes. Nul doute qu'il faudra compter avec lui dans les années à venir dans ce registre metal. Affaire à suivre, donc...

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