"Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père (...) Et l'homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi".
Non, ceci n'est pas la traduction des paroles d'une chanson de
Mayhem, mais bel et bien un passage tiré de la Bible. Oui, vous avez bien lu, de la Bible, paroles de Jésus, Matthieu 10-34-37 pour être plus exact. Pourquoi une telle précision ? Et bien parce qu'aujourd'hui, nous allons nous attaquer à un groupe d'Unblack nommé
Crimson Moonlight. L'Unblack, vous savez ? Ces grands chevelus et souvent barbus qui jouent une musique de tous les diables (quelle ironie) à la gloire non pas du grand
Satan mais du petit Jésus ? Bon, vu le bon nombre d'individus souhaitant me transformer en gibier de sacrifice parce que j'ai fait la bêtise de poser une oreille sur des groupes dans la lignée d'
Antestor, je pense qu'il est inutile d'en dire plus. Aussi, passons directement à la musique, voulez-vous ? Cela permettra sans doute à certains sceptiques de voir qu'ils ont là une belle offrande musicale entre les mains.
Avant de commencer, jetons un œil sur cette pochette un peu mystérieuse tout en noir et blanc, et avec cet individu qui se lamente devant un mur de bougie qui semble au milieu d'un cimetière. Homme ou femme ? Difficile à dire tant le jeu d'ombre et de lumière joue dessus, ne nous permettant guère d'en déceler l'identité. Une ambiance mortuaire, des bougies, un individu qui semble se lamenter... Les détracteurs me diront qu'il s'agit sûrement d'un
Doom Metal béni par Jésus. Que nenni mes fidèles! En effet, dès que démarre le titre introducteur "Intimations of Everlasting Constancy", on est pris dans un déluge de batterie, prestement suivi de quelques breaks de guitares qui rapidement se transforment en trémolos furieux dénués de mélodies, et ce, afin de soutenir le prêtre de cérémonie qui hurle d'une manière à glacer le sang des impies. Aucun doute, c'est vraiment du Black
Brutal semblable aux premiers
Marduk ou
Dark Funeral tellement ça frappe fort et vite, mais avec un léger côté Death
Metal, toutefois plus prononcé que sur leur précédent psaume qu'était "
The Covenant Progress".
Alors ? Qui a dit que le Christ n'était qu'amour et compassion ? En effet, ici les paroles semblent bien plus inspirées par les messages de chasse aux impurs que de partage des valeurs d'amour du fils de Dieu. Il suffit d'observer celles de "The
Cold Grip of Terror" pour le comprendre. Du côté de nos prêcheurs de bonne parole, tous les ingrédients sont réunis pour partir en croisade : Le batteur possède trois jambes qui, très certainement, doivent être chacune équipées d'un turboréacteur tant son jeu est rapide, en témoignent "
Embraced by the Beauty of
Cold" et "Intimations of Everlasting Constancy". De plus, le chanteur hurle ses poumons de manière à glacer le sang à la manière d'un
Dark Funeral, et les guitaristes possèdent un jeu plus que furieux.
Seulement, l'album n'est pas exempt de défauts. En effet, la batterie est la force du groupe comme sa faiblesse. Certes, le bûcheron Gustav Elowson a beau être une véritable machine de guerre, il n'empêche que son jeu est trop répétitif, état de fait qui donne parfois l'impression que la même ligne de batterie est dispensée d'une chanson à l'autre. Heureusement, le groupe aère certains morceaux avec des passages acoustiques comme sur "
Painful Mind
Contradiction", mais ceux-ci restent dans une logique de rouleau compresseur. Au niveau du chant, les hurlements sont justes, mais à force d'évoluer invariablement sur le même ton, ils peuvent donner un côté un peu monotone, sachant que le chanteur refuse toute introduction de chant clair. Quant aux guitares, le jeu est brut et carré, mais certains regretteront que sur huit morceaux, seul "
Illusion Was
True Beauty" se dote d'un solo.
Pour conclure, bien que cet album ne brille pas par son originalité, il fera le bonheur à la fois des amateurs de brutalité extrême, mais aussi de ceux qui sont persuadés que Christianisme et
Metal sont compatibles. Et s'il y a encore des sceptiques à ce sujet, jetez quand même une oreille sur ce disque, il vous donnera sûrement envie de repartir en croisade contre une horde d'hérétiques assoiffés de sang qui ne demandent qu'à croiser le fer. Ben oui, vous pensiez vraiment que les croisades s'étaient faites dans la joie et la bonne humeur ? Lisez juste ce psaume pour vous en donner une idée : "L'Eternel est un vaillant guerrier, il a lancé dans la mer l'armée de Pharaon, ta droite ô Eternel a écrasé l'ennemi". (Exode 17-15)
J'avais énormément aimé leur album précédent, du coup j'ai été un poil déçu en écoutant celui-ci car la mélodie a laissé place à de la brutalité pure. C'est pas un mauvais album mais je partage ton point de vue, l'album s'essoufle par trop de répétition. Dommage. Tu pourrais faire un chronique Divine Darkness si tu le possèdes aussi ?
Avant tout merci d'avoir pris le temps de la lire, et pour "Divine Darkness" il y a une chronique déjà publiée sur ce disque. Elle n'est pas de moi, mais l'idée exprimée rejoint la mienne, à savoir un disque trop linéaire mais très efficace.
Oups mdr je me rappelais même plus que j'avais commenté la chronique de l'autre album. Pas la peine de me remercier d'avoir lu, c'est normal c'est un album que je possède et comme ta chronique est bien écrite on a aucun mal à la lire et la comprendre.
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