Dans une moindre mesure,
Municipal Waste, et dans une plus grande,
Toxic Holocaust, sont deux formations thrash à avoir publié un certain nombre de Split-CD, perpétuant ainsi une tradition essentiellement underground et s'inscrivant dans une démarche non seulement de partage, mais aussi économique en divisant par deux les frais afférents au disque.
Municipal Waste revient à ses premières amours avec les sonorités brutes de décoffrage de ses deux premiers albums Waste’em all et
Hazardous Mutations, se démarquant ainsi de sa dernière production, le très (trop?) calibré,
The Fatal Feast (
2012). Si ces deux titres courts de
Municipal Waste renouent allègrement avec le thrash-crossover incisif de leurs débuts, on préférera surtout le premier « Trapped in the sites », beaucoup plus rentre-dedans, plus ambitieux et épique qu’un « Mourning
Sex » peu original, voire lassant, la faute à un instrumental convenu et noyé dans les hurlements moins rassembleurs qu'à l'accoutumée de Tony Forresta.
Dans cet EP d’à peine plus de huit minutes, ce sont finalement les enfants terribles de
Toxic Holocaust, qui vont fructueusement tirer les marrons du feu, et qui ne prendront ni gants ni lubrifiant pour nous asséner deux missiles, « We bring ‘em
Hell » et « Alter-ed State ». Les deux engins empruntent en effet à ce que le combo de l’Oregon sait faire de mieux : allier la puissance d’un thrash corrosif typique des premiers
Destruction ou Sodom à une efficace rythmique punk binaire. L'ensemble est généreusement habillé par la voix éraillée et sauvage de
Joel Grind, rendant ces deux brûlots thrash éminemment directs et brutaux, et de surcroît les deux principales attractions du disque.
En résumé,
Toxic Waste n’apparaît pas comme un EP indispensable,
Municipal Waste se contente d’y fourrer deux petits titres, certes pas mauvais bien que n’apportant rien de nouveau sous le soleil, mais a néanmoins le mérite de mettre en lumière
Toxic Holocaust qui envoie absolument tout ce qui est enfoui dans ses tripes sur la seconde moitié du disque.
Un
Municipal Waste en roue libre mais un
Toxic Holocaust en première ligne, voilà qui pour un EP mérite tout de même un honorable 13/20.
C'est ça : la Toxic Side emprunte au Venom enragé des débuts, avec son mix réussi de thrash et d'influences punk. Pas mal, même s'il n'y a pas de quoi se lever tôt le matin. La Waste Side, plus propre et assez convenue, nous amène vers un MW policé et moins foufou que ses contemporains actuels. "Mourning Sex" s'il reste pêchu, recycle tout ce qui a fait le succès du gang, mais sans rien apporter de neuf. "Trapped In the Sites" est solide, avec ses paroles évoquant les attentats actuels, et son beat tapageur.
Décliné en plusieurs versions de couleur, le vinyle est à privilégier, avec sa pochette de Bouzikov colorée du plus bel effet.
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