Lorsque, poussé par le hasard et la curiosité, quelques recherches sommaires nous permettent de découvrir Piet Sielck comme étant celui à l'origine du mixage et du mastering de ce nouvel opus des Allemands de
Stormwarrior, les familiarités qui lient ce disque aux travaux d'
Iron Savior (dont le producteur, chanteur, guitariste, maître incontesté susnommé est l'artisan le plus acharné) apparaitront comme nettement plus compréhensibles. Il règne, en effet, ici, au cœur même de ce
Thunder and Steele, cinquième méfait de cette formation originaire d'Hambourg, comme un doux parfum connu. Une fragrance germanique, signature éminemment identifiable de celui qui, aux côtés de Kai Hansen fonda Gentry en 1978. En sus de ces arômes coutumiers, ce nouvel opus s'affirme, toujours encore, comme l'expression d'une musique découlant du legs d'illustres représentants tels qu'
Helloween,
Running Wild ou encore
Gamma Ray. Autant dire donc que ce disque ne saurait surprendre outre mesure les habitués du genre. Cela étant, traditionalisme ne signifiant pas nécessairement déception, loin s'en faut, ne condamnons pas d'emblée, et de manière arbitraire, ce manifeste.
L'album démarre sans aucune fioriture sur un très bons
Thunder and Steele nous donnant à entendre la vivacité de ce Heavy Speed
Metal Mélodique teutons aux voix rugueuses et médiums, elles aussi, très symptomatiques de cette Allemagne triomphante, auquel le groupe s'adonne volontiers. On trouve d'ailleurs ici d'autres morceaux très emprunt de ce modèle-là (
Metal Avengers, Ironborn ou encore, par exemple, One
Will Survive).
Toutefois cataloguer
Stormwarrior par le biais unique de cette rapidité d'exécution typiquement saxonne serait très réducteur. A l'instar de ses compatriotes de
Wizard (et, fort heureusement, de quelques autres aussi), Lars Ramcke et ses comparses ont, en effet, saisi l'importance de ne pas se complaire dans un art sans nuance ou seule la vélocité serait la norme. Pour ce faire il nous propose une musique plus posé et plus typiquement Heavy
Metal (Steelcrusader, le superbe Fyre in the Nighte qui, outre ces chants moins mélodiques et aigus, pourrait très bien être une piste extraite d'un album de Kaï Hansen et de ses complices actuels ou encore, par exemple,
Die by the
Hammer qui, quant à elle, serait davantage à l'image de ce que fait Piet Sielck (encore lui) et ses sbires.
Soulignons également l'excellence de certaines des interventions de guitares de ce plaidoyer, et notamment ses soli (
Thunder and Steele,
Sacred Blade, Fyre in the Nighte, Child of Fyre...) et regrettons, simplement, l'aspect sans doute un peu trop simpliste de certains de ses refrains (
Metal Avengers, Ironborn, Steelcrusader, Servants of
Metal...).
Terminons ce modeste pamphlet par quelques mots sur sa pochette. Alors que celles des œuvres précédentes de ce quatuor n'auront pas toujours été de nature à nous enthousiasmer plus que de mesure tant, parfois, pour ne pas dire souvent, elles s'alourdissaient d'un classicisme et d'un esthétisme discutable, ici, celle de cette nouvelle offrande aura, à minima, le mérite d'être parfaite s'agissant de son aspect et de son rendu. Et comment pourrait-il en être autrement alors qu'elle est l’œuvre de Felipe Machado Franco à qui l'on doit quelques célèbres illustrations (et notamment pour
Axel Rudi Pell,
Blind Guardian,
Iced Earth,
Rhapsody Of Fire,
Pyramaze,
Sinbreed ou, par exemple,
Blaze Bayley.)? Néanmoins son apparence irréprochable ne saurait faire oublier ce traditionalisme dont le dessinateur très en vogue à l'heure actuelle (et c'est bien là que se situe le souci d'ailleurs) est l'instigateur. Rien ne ressemble davantage à un artwork du Colombien qu'un autre artwork du Colombien en somme. Et
Stormwarrior aura donc échangé un conservatisme contre un autre.
Il n'en demeure pas moins que ce
Thunder and Steele, cinquième album des Allemands de
Stormwarrior, fort de ces nombreuses qualités, ne saurait décevoir. Tout du moins pas ceux qui, comme votre humble serviteur, sont férus de ce genre de démonstration certes classique mais tellement efficace.
Il y a juste une chose qui me dérange personnellement sur cet album, StormWarrior semble avoir mis de côté le côté viking et épique au profit de paroles plus "Manowar-like", bien moins inspirées à mon goût...
Ah et : il n'y a que moi que choque la presque parfaite similitude entre les lignes vocales du refrain de "Servants of Metal" et celui de "Fight" de Gamma Ray?
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