Voici un album que j’aurais mis bien du temps à chroniquer, par peur que mon jugement après seulement quelques écoutes soit erroné. C’était toujours : "allez, je me le repasse encore une petite fois, j’ai peut-être mal compris la nouvelle direction musicale du groupe…" Ben non, j’ai beau faire, le dernier
Cryptopsy ne passe définitivement pas, pire, il m’ennuie profondément.
Pour ce sixième album, les québécois nous reviennent avec un nouveau chanteur, Matt McGachy, et un pantin aux claviers, Maggy Durand. Comment une formation culte comme
Cryptopsy, auteur de merveilles comme «
None So Vile » (1996), peut-elle opérer un tel virage à 180° et changer sa personnalité afin de proposer une musique aussi douteuse ? La première chose qui vient à l’esprit est que le groupe tente de séduire un public plus large, plus jeune, quitte à se faire renier par ses fans les plus fidèles. Drôle de choix ! Changement de cap risqué et audacieux diront certains, revirement opportuniste et maladroit diront les autres…
Car
Cryptopsy propose à ce jour une musique bien éloignée de ses racines death métal traditionnelles et de là à dire que le groupe a complètement perdu en route sa personnalité, il n’y a qu’un pas. La première chose qui saute bien évidemment aux oreilles sont les vocaux sans saveur du petit nouveau qui ponctue beaucoup de compos d’abominables parties de chant clair irritantes. La démarche en elle même aurait pu être bonne, mais il aurait fallu pour cela des compositions en béton, des riffs fouillés et prenants, bref, tout ce que le groupe ne propose pas. Ce n’est en effet pas uniquement à cause de ce chant moisi que cet album est un rartage, les guitares nouvelle formule lorgnent en permanence vers le deathcore le plus banal et les synthé et autres plages plus atmosphériques n’arrangent rien à l’affaire par leur manque d’inspiration. Bien sûr, il est toujours possible de sauver ça et là quelques morceaux plus directs et réussis, mais même ces quelques titres moins mauvais ne trouveraient pas leur place sur les anciennes réalisations du groupe. Les constructions sont lourdingues, les morceaux sans caractère, on sent que les musiciens ne maîtrisent tout simplement pas ce métal moderne à la production synthétique.
Même si leur précédent album, «
Once Was Not », préfigurait déjà un changement de style et ne m’avait pas franchement emballé, «
The Unspoken King » est de loin l’album le plus faible de la formation. Tous les groupes ont droit à l’erreur et une mauvaise sortie ne veut pas dire que
Cryptopsy soit mort. Tout de même, j’ai déjà ma pelle sur l’épaule et je commence à creuser leur tombe si la prochaine livraison est du même acabit…
Vu que j'apprécie le Deathcore j'apprécie "The Unspoken King" (2008).Par contre pour pleinement le savourer j'ai (à l'aide d'un post-it) rebaptisé le groupe Cryptonifex.En éffet grâce à ce subterfuge cet album (sans être exceptionnel) passe beaucoup mieux qu'avec le patronyme Cryptopsy.Etonnant !
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