The Thousandfold Epicentre

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17/20
Nom du groupe The Devil's Blood
Nom de l'album The Thousandfold Epicentre
Type Album
Date de parution 11 Novembre 2011
Labels Van Records
Enregistré à The Void Studio
Style MusicalHeavy Rock
Membres possèdant cet album69

Tracklist

1.
 Unending Singularity
 02:17
2.
 On the Wings of Gloria
 07:03
3.
 Die the Death
 03:52
4.
 Within the Charnel House of Love
 03:34
5.
 Cruel Lover
 07:25
6.
 She
 05:39
7.
 The Thousandfold Epicentre
 09:01
8.
 Fire Burning
 05:05
9.
 Everlasting Saturnalia
 06:12
10.
 The Madness of Serpents
 08:27
11.
 Feverdance
 15:13

Durée totale : 01:13:48

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The Devil's Blood


Chronique @ Bakounine

19 Août 2013

Ce qu'ils gagnent en étoffant leur son, ils le perdent très largement en efficacité.

« Vous ne pourrez évoluer à moins d'essayer d'accomplir quelque chose au-delà de ce que vous avez déjà réalisé. » Ralph Waldo Emerson


L'évolution, le changement, la prise de risque, tout cela c'est LE bien. De multiples personnes nous le rabâchent à longueur de journée et ce genre de pontife a jalonné toute notre éducation, il faut savoir changer dans la vie et prendre de nouvelles directions, comme le disent si bien les politiciens, la quasi-totalité des Disney ou encore Sacha, dans Pokemon...
En matière de musique, cette adage est assez souvent fruit de sagesse. On se rend régulièrement compte à quel point il est difficile pour un groupe qui n'évolue pas et qui se contente de réciter les mêmes albums de garder de l’intérêt et d'éviter la chausse-trappe de la « production de trop qui n'apporte rien ». Beaucoup de groupes passent par là, d'Ensiferum à House of Lords ou encore Amon Amarth (pour citer un bon groupe que j'aime vraiment pas...).
Pour autant, tous les changements ne sont pas bons à prendre et sans pour autant aller chercher dans les parodies éhontées que certaines productions ont tendance à incarner (le dernier Morbid Angel, Semargl et son évolution disco-pop édulco-convenue pour ce qui fut un temps un groupe de black très potable...), certains choix pourtant assumés font évoluer l’œuvre d'un groupe pas forcément dans le bon sens.


Maintenant, vous serez sans doute intrigué de ce paragraphe introducteur pour chroniquer le deuxième album de The Devil's Blood (R.I.P.) puisque ce n'est en aucun cas ce que l'on peut considérer comme le plus grand cas d' évolution d'un groupe entre deux albums. Certains chroniqueurs se sont même permis de dire qu'ici The Devil's Blood n'étonnait vraiment pas et faisait la même chose que sur le premier album... De même que peu de gens ont considéré cet album comme loupé et je fais partie de ces gens-là. Pour autant, il m’apparaît comme assez évident que par rapport aux œuvre précédentes, ce « The Thousandfold Epicentre » prend un tournant bien moins convaincant...

Souvenons-nous. Créé en 2007, le combo batave avait frappé un immense coup avec son premier album « The Time of No Time Evermore ». Il faut dire que les deux leaders et seuls membres officiels, Salim et Farida Nemouchi étaient loin d'être des perdreaux de l'année puisque la chanteuse avait presque quarante ans quand son frère compositeur avaient fait partie d'un certain nombre de groupes de black metal sans répercussion énorme ceci dit. Leur hard-rock doomisant et occulte typiquement dans un esprit 70's avec ce chant féminin si particulier avaient surpris et fait de l'effet aux amateurs d'old-school et pas uniquement, en parvenant à produire quelque chose de neuf et de frais avec des riffs imparables sans impression de déjà-vu. Les deux Ep ayant précédé l'album étaient tout aussi énormes et le groupe traçait ainsi une sorte de nouvelle voie à la fois en s'installant comme figure de proue d'une nouvelle scène doom-heavy rock à chant féminin s'ouvrant de plus en plus avec des groupes méritoires comme s'il en pleuvait, les Blood Ceremony, Jex Thoth ou plus récemment Jess and The Ancient Ones, Huntress et Gold (le groupe hollandais, pas les toulousains d' « Un peu plus prés des étoiles ») et dans un même temps dans un esprit visuel occulte-sataniste affirmé, sanguinolant les plaçant de fait avec les Ghost, In Solitude, Attic...


Tout cela pour dire à quel point cet album était attendu à sa sortie en 2011. Et les premiers signes étaient plutôt positifs : pochette possédant un charme certain, livret absolument magnifique avec un dessin original par chanson intégrant l'atmosphère et le concept de celle-ci ainsi que les paroles en calligraphies (et presque toujours lisible, contrairement à l'album précédent qui en plus d'être assez moche contenait la calligraphie la plus illisible et ce, en petits caractères), le tout étant au final assez coloré et si on ne saurait le qualifier de joyeux, pas trop gore même si bien occulte tout de même...


Afin de bien situer cette chronique et d'expliciter l'avis quelque peu mitigé que j'ai sur cet album, il convient d'aborder ce qui faisait pour moi les points forts de l'album et des EP précédents, puisque c'est sans nul doute la diminution d'iceux qui fait que je ne suis pas loin d'y voir un semi-échec...
En l’occurrence, l'atout majeur de The Devil's Blood, c'était la magie qu'ils étaient capables d'insinuer dans le riff majeur de chaque morceau, imparables, à la fois traditionnels et modernes, absolument personnels et pas similaires, on pourrait citer ceux d' « I'll Be Your Ghost », « Queen of My Burning Heart » (mon préféré) ou bien sûr « Christ or Cocaine », rappelant sans plagier le «Eye of The Tiger» de Survivor...


Et bien, après de multiples écoutes de ce « Thousandfold Epicentre », j'arrive en forçant un peu le trait à ce constat : pas un riff n'arrive à la hauteur de la quasi-totalité de ceux des productions précédentes... tout simplement.
La raison n'en est pas seulement lié à la valeur des riffs même si parfois c'est le cas (si quelqu'un peut me chantonner le riff de « Within The Charnel House of Love »...). C'est surtout que ces derniers sont noyés dans un enrobage psychédélique nappé d'acoustique parfois et de longues plages instrumentales. La production joue également un grand rôle en mettant sur le même plan les divers éléments, ce qui rend la chose plus complexe, plus fastidieuse à écouter, peut-être aussi plus intéressante intellectuellement mais terriblement moins catchy et surtout beaucoup moins incisive. Prenons comme exemple parlant « Cruel Lover » qui aurait pu être un titre tout à fait bon dans la vanne du premier album avec un début de riffing correct mais très vite passé sous une plage de guitare mélodique puis du clavier voir par la suite des chœurs et des percussions tribales ce qui fait qu'au final on est forcé de perdre un peu le fil de ce riff.


Vu que la guitare perd sa place, seule la voix de Farida (grande force de l'album) ressort et c'est l'unique élément qui en impose par lui-même. Il n'est plus possible de chantonner bêtement la mélodie de guitare comme on pouvait avec plaisir le faire auparavant. Ce qui fait que tout repose sur son organe qui à lui seul sauve par quelques passages comme sur le refrain de « Die The Death » la situation. Par contre, les « nanana » qu'elle est obligé de psalmodier parfois pour meubler n'arriveront pas à cacher l'évident déclin d'intensité...

En fait, si l'album précédent était un album de heavy-rock rappelant Thin Lizzy aux accents doom et psychédéliques, ici on a plus à faire à un album de rock psychédélique vaguement heavy par moments...
Les morceaux sont bien plus longs en moyenne avec des riffs parfois interminables, des morceaux qui parfois n'ont pas de fin et enchaînent directement après une nappe de synthétiseur brouillonne sur la chanson d’après... Mais surtout si on compare des morceaux de la même longueur, « The Thousandfold Epicentre » (la chanson qui est au passage un des bons titres de l'album avec quelques riffs sympathiques) démarre par une introduction symphonique, passe par des ponts plus posés, des pérégrinations psyché à la Ennio Morricone superflues vers le milieu du morceau qui frôlent le remplissage là où des « The Anti-kosmik Magick » et autres « Voodoo Dust » se contentaient de poser des nappes de solos de guitares magiques rappelant Led Zeppelin... La guitare a tendance à perdre de sa superbe sur tout cet album car tout est fait pour insuffler plus de musicalité et d'éléments divers dans les albums et ce n'est pas lié à une perte de niveau des guitaristes qui lorsqu'ils sont présents sans artifices supplémentaires arrivent encore à nous ravir les oreilles...
Une chanson devenue un titre-phare en live comme « The Madness of Serpents » est presque méconnaissable tant la version studio perd de sa superbe puisqu'on n'entend presque pas le coté heavy du titre dans cette interprétation, quand bien même ce fut une claque les deux fois que je l'ai vue interprété sur scène...


Quelques titres émergent assez aisément du lot, « She » qui est tout simplement un des meilleurs titres jamais composés par le groupe et qui du fait de son refrain imparable et des effets de chœur ne polluant pas le coté rock ressort grandi des éléments que je critique sur la quasi-totalité des autres morceaux de l'album. Le second « Fire Burning », le plus catchy de l'album est pourvu d'un clavier qui se substitue agréablement aux guitares et donne sa valeur à un titre ne manquant pas de l'entrain qui fait défaut au reste de l'album. Pour le reste, certains titres peinent à se démarquer par un niveau au ras des pâquerettes, c'est le cas d'un « Everlasting Saturnalia », sorte de berceuse macabre ânonnée devant un piano, très peu emballant mais laissant la palme de la médiocrité au final « Feverdance » composé de quinze insipides minutes planantes enchaînant sonorités ambiantes et soli « branlettes de manche » totalement basiques et inexpressifs.
Pour faire simple, on peut diviser ce disque en trois parties, une première assez médiocre (jusqu'à « Within the Charnel House of Love »), une deuxième qui remonte considérablement le niveau ( A vrai dire, on se plait à penser que le groupe aurait pu faire un très bon Ep à partir des quatre morceaux de « Cruel Lover » à « Fire Burning » avec peut-être le correct « On The Wings of Gloria » pour débuter) et enfin une fin vraiment mauvaise, malgré ce « The Madness of Serpents » qui aurait pu donner quelque chose de très bon si l'exploitation du riff avait été au niveau...


Au final, ce « Thousandfold Epicentre » ne parviendra pas à supporter la comparaison avec son prédécesseur. Le groupe a tenté d'amorcer un changement vers des contrées encore plus psychédéliques et rock mais, ce qu'ils gagnent en étoffant leur son, ils le perdent très largement en efficacité. Pas un vrai mauvais album, mais trop long et inégal pour enflammer de nouveau les foules...
Alors, certes on a le droit d'évoluer et de changer de style (un peu comme l'ex de Marylin Manson désormais avec l'acteur qui jouait Billy Eliott...) mais faut-il forcément changer une recette qui gagne ? A moins tout simplement qu'il eut été trop compliqué d'arriver à progresser en restant dans la même veine.
En tout cas, pour les hollandais, 2011 ne sera pas 2009 et lorsqu'on connaît la fin précoce de leur carrière, on ne pourra que regretter de ne jamais pouvoir savoir si la magie d'antan aurait pu réapparaître dans un album de ces malgré tout excellents musiciens...


3 Commentaires

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NoctiferioN - 19 Août 2013: très bonne chronique qui resume parfaitement l'album et mon point de vue.Bien que je le trouve très bon et différent du premier je trouve la fin baclée.As tu prévu de chroniquer le dernier?
Hellsheimer - 19 Août 2013: Merci.
Bakounine - 21 Août 2013: Je n'ai pas encore acheté le nouveau... Je n'ai pas encore d'idée bien fixé sur ce que j'en ai entendu... Un jour, peut-être...
Sinon, merci à vous...
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