The Suns of Perdition - Chapter III : The Astral Drain

Liste des groupes Black Metal Panzerfaust (CAN) The Suns of Perdition - Chapter III : The Astral Drain
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18/20
Nom du groupe Panzerfaust (CAN)
Nom de l'album The Suns of Perdition - Chapter III : The Astral Drain
Type Album
Date de parution 22 Juillet 2022
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Death-Drive Projections
 10:37
2.
 The Fear (Interlude)
 01:29
3.
 B22: The Hive and the Hole
 07:04
4.
 The Pain (Interlude)
 00:38
5.
 Bonfire of the Insanities
 07:28
6.
 The Fury (Interlude)
 01:21
7.
 The Far Bank at the River Styx
 06:49
8.
 Enantiodromia (Interlude)
 05:55
9.
 Tabula Rasa
 06:20

Durée totale : 47:41

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Panzerfaust (CAN)


Chronique @ Icare

18 Juillet 2022

Un opus magistral, véritable leçon en matière de metal résolument moderne, sombre, complexe et ambiancé.

Bon, je ne vais pas vous mentir, Panzerfaust, pour moi, c’est le nom du cinquième album de Darkthrone et puis c’est tout. Pourtant, il existe actuellement au moins cinq groupes qui portent le même patronyme, et celui qui nous intéresse aujourd’hui est un quatuor canadien formé en 2005 et qui officie dans un black metal moderne et dissonant.
Les quatre de Mississauga sont plutôt prolifiques, puisque The Suns of Perdition - Chapter III : The Astral Drain est déjà leur sixième album, et vient achever la trilogie entamée en 2019 avec The Suns of Perdition - Chapter I: War, Horrid War. L’album sort une fois de plus sur Eisenwald Tonschmiede et reprend peu ou prou les choses où The Suns of Perdition - Chapter II: Render Unto Eden les avait laissées deux ans auparavant.

Musicalement le black de Panzerfaust se rapproche de ces groupes comme Deathspell Omega ou Regarde Les Hommes Tomber qui ne s’imposent pas de limite musicale et fusionnent les stridences et les acmés écorchés du black à une lourdeur poisseuse en un magma mouvant ; ceci dit, on est finalement plus proche d’un post hardcore atmosphérique très sombre et aux multiples nuances que du black traditionnel, et on pense volontiers à des groupes comme Cult of Luna (beaucoup), Neurosis et Eryn Non Dae (en moins violent tout de même) à l’écoute de ces neuf titres. Ces 47 minutes baignent dans une noirceur fascinante, imposant une ambiance presque mystique qui semble encourager la recherche intérieure et le voyage introspectif à l’aide d’un mid tempo hypnotique.
Noir, torturé, rampant et pourtant familier et beau à la fois, mystérieux et profond sans jamais être réellement malsain ni violent, ce nouvel opus décline une palette d’ombres assez incroyable, une ambiance particulièrement épaisse qui enveloppe nos sens, nous étourdit et nous égare dans le labyrinthe de ses riffs tortueux. L'accordage est particulièrement grave, la basse est omniprésente et joue un rôle prépondérant, et le jeu de batterie, très fouillé et technique, balance des rythmes tribaux et syncopés (un Enantiodromia halluciné et ritualiste qui rappelle beaucoup les derniers travaux de The Ruins of Beverast, l’enchaînement avec un Tabula Rasa shamanique qui poursuit la transe) et assoit tout en puissance et en subtilité un battement régulier qui sait se faire plus énergique (la fin blastée de Bonfire of the Insanities, un somptueux The Far Bank of the River Styx gonflé d’une mélancolie solaire, morceau plus rapide sur lequel la double roule et les accords se lovent, toujours aussi sinueux et lancinants) ; l’alternance des voix hurlées et grondantes épaissit encore les ténèbres de cette toile vibrante, tandis que les petites dissonances de guitares à la Deathspell Omega viennent trouer l’opacité du mur vibrant de cordes (B22 : The Hive and the Hole) et achèvent de nous plonger dans cet océan de morosité et de distorsion, noircissant encore insidieusement le tableau de leurs notes faussement lumineuses.

Vous l’aurez compris, ce The Suns of Perdition - Chapter III : The Astral Drain est un opus magistral, une véritable leçon en matière de metal résolument moderne, sombre, complexe et ambiancé. Louvoyant entre black, post hardcore et sludge, il saura séduire à coup sûr les amateurs d’une musique expérimentale noire, intense et vénéneusement belle prêts à s’immerger dans un voyage intérieur de 47 minutes en quête de réponses et de vérité.

Don't believe your lying eyes
And not once consider what we have done
Delight in your surrender
Have you not heard of the greater good?
Use this yearning to breathe free
And use this time astride the grave
Believe your lying eyes
This is the truth we tell ourselves

4 Commentaires

11 J'aime

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TheReverend13 - 19 Juillet 2022:

Merci pour la chronique ! J'avais beaucoup aimé la Chapter II, celui-ci est dans la lignée d'après ce que tu sembles dire ? En plus ils passent en France très prochainement dans une tournée avec Uada, royal !

Dans un style assez proche au niveau Black/Post-Hardcore/Sludge, si tu ne connais pas, je ne peux que te conseiller le dernier album de Praise the Plague, The Obsidian Gate. Vraiment excellent.

fufupue - 19 Juillet 2022:

Je ne connais le groupe que de nom, je n'ai pas trouvé les III en écoute donc viens de me lancer dans l'écoute du II. Coup de coeur immédiat, toutes les influences que tu cites m'explosent au visage et représente tout ce que j'adore dans ce post black sombre, lent et travaillé... immersivité totale! Les 3 chapitres sont sur liste de commande! Merci pour la chro et la découverte.

 
Yv666 - 10 Août 2022:

hum, non... la saga n'est pas terminée ! Il s'agit d'une  tétralogie (comme celle de Wagner), et non d'une trilogie, donc 4 volets. Un dernier opus devrait donc suivre ce 3e volet et clore le cycle Suns of Perdition...

Icare - 10 Août 2022:

Yv666 : Merci pour cette précision importante et désolé pour l'erreur !

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