5 longues années après «
La Masquerade Infernale »,
Arcturus retrouve son inspiration. 5 longues années d’une attente passionnée mais hésitante, car «
La Masquerade Infernale » est un objet qui brise le flux temporel et nous prend, volontiers, en otages d’un passé qui vient s’agréger au présent ! Volontiers, de peur d’être déçus, car succéder à «
La Masquerade Infernale » est une malédiction de lourdes conséquences et dont on a conscience ! Mais
Arcturus, est justement ce qu’il est parce qu’il ne se préoccupe jamais des conséquences.
Fini donc la dimension théâtrale, fini les envolées lyriques, seules quelques ambiances cosmiques s’en sortent indemnes. «
The Sham Mirrors » est donc l’incarnation d’un
Arcturus qui se veut direct et sobre, mais inspiré !
Les Norvégiens, lassés des expérimentations, ou peut-être par manque d’imagination, nous proposent, sans excès de folie, un condensé de mélodies envoûtantes, relatées par des guitares généreuses et un clavier de grande classe !
Kinetic, qui sonne comme un retour à la vie, avec ses claviers atmosphériques aux allures classiques et ses guitares joviales, nous présente le nouveau Garm ; sérieux, sage, à la voix plus mélodique que jamais !
Nightmare Heaven, au titre assez drôle, renoue avec la folie mais de façon assez modérée et nous propose un passage techno étrange, prenant, aux frontières de l’abstrait. Ad Absurdum, introduit par des guitares absurdes, est le morceau où Garm s’émancipe enfin, retrouvant pour notre grand plaisir ses vieilles habitudes ! Il incarne l’insouciance !
Grotesque !
Collapse Generation est un morceau quasi instrumental où les claviers dominent, au grand bonheur de Sverd, qui en profite pour nous montrer toute l’étendue de son inspiration artistique. Idem pour le sublime Star-Crossed, vêtu d’une nostalgie de l’inconnu, dont l’absurdité s’exprime à merveille entre les mains délicates de Sverd, assisté par des cris et voix étranges de Garm. Énigmatique !
Radical Cut, avec le dieu
Ihsahn au chant, nous propose une introduction intense et malsaine aux claviers atmosphériques, qui sonne comme un hommage au Black
Metal des temps révolus. Rapide dans l’ensemble, Radical Cut est agrémenté d’un clavier magique qui se choisit un son particulier et d’un mariage singulier entre deux voix typiques ; un
Ihsahn furieux et un Garm sarcastique !
For to
End Yet
Again dont la durée dépasse les 10 minutes, est un morceau assez spécial, divisé en deux parties et oscillant entre riffs de guitares grotesques voire extravagants mais étrangement agréables et lignes mélodiques au clavier, tantôt calmes et inspirées, tantôt magistrales. Monumental !
Pour assurer la transition, Sverd nous propose un petit voyage céleste grâce à des sonorités mystérieuses qu’il maîtrise à la perfection. For to
End Yet
Again est probablement le meilleur morceau de l’album.
Avec suffisamment de recul, on constate donc que ce «
The Sham Mirrors » bien que plus direct (si le mot existe déjà dans la terminologie "Arcturusienne") que son prédécesseur, il nous réserve tout de même son lot de surprises !
Entre un «
La Masquerade Infernale » poétique et un «
Sideshow Symphonies » cosmique,
Arcturus a pris son temps, mais entre temps, bien qu’il ait laissé de côté cette curiosité intellectuelle qui hante depuis toujours ses créations artistiques, il n’a pas rompu avec la créativité, nous offrant un «
The Sham Mirrors » généreux à souhait !
Entre deux séances de méditation,
Arcturus, usé par sa propre philosophie, observe une trêve en se réfugiant dans une insouciance agnostique, nous montrant certes un côté moins inventif, mais plus vivant, pragmatique, car apaisé de la froideur de l’énigme métaphysique…pas pour longtemps !
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