The Satanist

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17/20
Nom du groupe Behemoth (PL)
Nom de l'album The Satanist
Type Album
Date de parution 07 Fevrier 2014
Enregistré à Hertz Studio
Style MusicalDeath Black
Membres possèdant cet album470

Tracklist

1.
 Blow Your Trumpets Gabriel
 04:25
2.
 Furor Divinus
 03:06
3.
 Messe Noire
 04:04
4.
 Ora Pro Nobis Lucifer
 05:35
5.
 Amen
 03:49
6.
 The Satanist
 05:33
7.
 Ben Sahar
 05:34
8.
 In the Absence ov Light
 04:58
9.
 O Father O Satan O Sun!
 07:13

Durée totale : 44:17



DVD (Digibook Edition & Japanese Release)
1.
 Live Barbarossa (Minutes Live Concert)
 
2.
 The Satanist: Oblivion (Minutes Making of Documentary)
 

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Behemoth (PL)


Chronique @ growler

09 Fevrier 2014

"The satanist" porte l'essence même du groupe qui a accouché d'un disque d'une qualité ultime

Après 5 ans d'absence, la Bête est de retour et pourtant, c'était loin d'être une certitude, voir Behemoth revenir aussi vite, relève presque du "miracle". En effet, ce laps de temps fut certainement le plus difficile de toute la carrière du groupe, puisque son leader incontesté et incontestable, Nergal, a dû combattre une leucémie, combat qu'il a remporté avec courage et ténacité. Là où d'autres se seraient mis en retrait pour un repos salvateur, Behemoth décida de reprendre la route en octobre 2011, bien décidé à montrer à la face d'une humanité asservie que le monstre était bien vivant, et de s'atteler à donner un successeur à l'incroyable "Evangelion", véritable chantre de brutalité et de rapidité.

La maladie a changé la perception et la vision de l'existence de Nergal qui a découvert combien la vie peut être précieuse et, que "demain" n'arriverait pas obligatoirement, il décide donc de faire de "The Satanist", une oeuvre définitive qui, si elle devait être la dernière, serait un final en apothéose. L'artwork est tout simplement magnifique et, même si c'est souvent le cas chez Behemoth, celui-ci dépasse tout ce que le groupe a pu proposer jusque là, Nergal a choisi de mêler son propre sang à cette oeuvre d'art illustrant "The Satanist" et bien montrer que Behemoth coule toujours dans ses veines, le contenant marque déjà les esprits, quant au contenu....

Le disque débute par "Blow Your Trumpets Gabriel", morceau bien connu, qui tourne sur le web avec son clip très évocateur, représente une sorte de passerelle entre "Evangelion" et "The Satanist". Behemoth, qui avait l'habitude de débuter ses opus par des titres rapides, prend déjà tout le monde à contre-pied, même si la fin de la composition s'emballe complètement, nous noterons un gros travail au niveau des arrangements et des ambiances sur le break et le final absolument grandiose.

La brutalité très présente sur le triptyque "Demigod/The Apostasy/Evangelion" resurgit dès la deuxième composition "Furor divine" qui porte très bien son patronyme, ainsi que sur "Amen", un des morceaux parmi les plus violents de l'ensemble de la discographie de Behemoth, Inferno s'en donne à coeur joie et nous prouve par la même occasion qu'il n'a rien perdu de sa technicité et de sa vivacité, tant ses parties de batteries semblent surhumaines.

Mais voilà, "Blow Your Trumpets Gabriel" aurait dû nous mettre la puce à l'oreille, Behemoth a changé. Le groupe ne mise plus essentiellement sur une brutalité maîtrisée mais prend le temps de développer des atmosphères noires et mélancoliques, "The Satanist" se fait plus sombre et plus obscure que jamais, avec notamment le morceau éponyme, "Ben sahar" mais surtout sur "O Father O Satan O Sun", véritable pièce maîtresse, qui clôt la galette de manière éclatante. Behemoth sait même se faire mystique, par cette énergie si particulière qui émane de "Oro pro nobis Lucifer" aux riffs assez simples mais très prenants, sur la fin de "The Satanist" absolument énorme, sur le "break" presque "folk" de "In the absence ov light" ou encore "Messe Noire" (initialement nommée "Leukemia") qui dresse littéralement les poils.

Nergal avait déclaré que sa maladie ne le rapprochait pas de Dieu, force est de constater, qu'à l'issu de l'écoute de cette oeuvre, le bougre n'avait pas menti. Le titre de l'album est assez évocateur sur le thème abordé, mais Nergal ne considère pas Satan comme un démon maléfique mais comme l'être le plus mal interprété de la Bible, un ennemi de l'oppression représentant la libération, la force, l'indépendance, l'ambition, l'autonomie et le désir d'amour, valeurs pour lesquelles tout un chacun se bat au quotidien. Son chant si typique et reconnaissable se fait plus "humain" mais il vocifère sa rage de vaincre avec une conviction, une force et une authenticité qui force le respect. Hormis Inferno, fidèle à lui même mais qui étonne également dans ses parties de batteries plus "mid-tempo" empreint de feeling ("The Satanist", "Ora pro nobis Lucifer" ou encore "O Father O Satan O sun"), une place considérable a été laissé à la basse de Orion qui ajoute à ce ressenti obscure, oppressant et inquiétant. "The Satanist" est également illuminé de solos d'une efficacité redoutable.

Le travail d'orfèvre de compositions et d'interprétation du disque est sublimé par une production en tous points, parfaite. Il est vrai que Behemoth n'a pas opté pour un son massif comme sur ses précédentes offrandes, mais pour un rendu plus aéré et plus authentique. En écoutant "The Satanist" a fort volume,vous aurez l'impression que le groupe est dans votre salon, tant l'ensemble sonne "live" (ceux qui ont déjà vu Behemoth sur scène, comprendront de quoi je parle) et, vu le niveau d'exigence de Nergal, ce ne fut sans doute pas une mince affaire puisque Colin Richardson (Machine Head, Carcass) jeta l'éponge après 4 mois de mixage, laissant place à Matt Hyde (Slayer, Hatebreed) qui, après plusieurs essais, a su trouver le "grain" qui convient au groupe et à ses compositions.

Vous l'avez compris, je suis à genou devant l'autel de Satan. "The Satanist" ne possède aucun points faibles et, est parfait de bout en bout, il est vrai que la première écoute m'a un peu dérouté, mais interpellé par cette ambiance dégoulinante de noirceur, votre serviteur s'est fait happé par ce Behemoth nouveau. Cet album est l'oeuvre la plus aboutie d'un Behemoth qui a peaufiné son art jusqu'aux moindres détails, il porte l'essence même du groupe qui a accouché d'un disque d'une qualité ultime et qui m'a complètement pris aux tripes. Behemoth a su se ré-inventer et entame une nouvelle mue salvatrice, le véritable challenge sera de pouvoir donner une suite à une telle oeuvre d'art sans perdre qualitativement.

"The Satanist", qui va surement trouver son lot de détracteurs", est un monument érigé en pierre angulaire du style et du métal en général, un de ces albums qui ne sort qu'une fois tous les 10 ans et, qui se posera assurément en référence.

TITANESQUE!!!!!!!!!!

96 Commentaires

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ANDRAS - 27 Septembre 2014: Ce n'est pas un chef d'oeuvre, sinon je ne sais pas ce qu'est evangelion, qui est supérieur à the satanist et de loin. Sinon il y a quelques tueries sur cette album quand même. 17/20.
Tyrcrash - 29 Septembre 2014: Bah de Satanic à Evangelion, si c'est du Death, ya quelques touches de BM par si par là, mais pas plus que pour plein de groupes pour lequel ça ne viendrais à l'idée de personne de remettre en question leur appartenance au genre.

HelMist: ça à la rigueur, c'est un argument que je peux entendre sur The Satanic, l'importance du concept, le retour de Nergal après un expérience personnel décisive, etc... Même si pour moi, c'est un peu du blabla, cela dit, mais je peux comprendre.
Mais avant c'est du Death avec deux trois ambiances (genre les choeurs/trompettes sur The Apostasy) à la Morbid Angel... (et c'est pour ça que j'apprécie énormément le groupe).
Après tout n'est pas à jeté sur The Satanic loin de là, le dernier titre est pas mal du tout, ont n'a l'impression qu'il veut au bout de leur démarche atmosphérique et ça rend bien. Et la prod est globalement excellente.


Andras "pas un chef d'oeuvre" ; "17/20" T'es sérieux ?
HelMist - 29 Septembre 2014: Au delà de leur histoire, je pensais plus au fait qu'il y avait une patte musicale très marquée dans ce groupe qui fait qu'il a un très large succès. J'ai un peu du mal à décrire ça mais c'est ce qui fait que certaines personnes qui n'aiment ni le Death, ni le Black, peuvent aimer behemoth et que ce dernier a été en tête d'une affiche de Power/Prog. Cela dit, au fur et à mesure des écoutes, je trouve l'album très imparfait car il me semble être l'ébauche d'une oeuvre qui aurait put être meilleur. Le dernier morceau que tu cites, me parait être l'exemple parfait avec la dernière partie qui donne une chute très frustrante au morceau. Le morceau éponyme bien trop simple. Je trouve personellement que le meilleur morceau est Ben Sahar. Après, tu résumes souvent cet album à un Death à ambiance mais contrairement à toi, je trouve l'ambiance de The Satanist très éloignée des Morbid Angel ou des groupes que tu as cité dans tes précédants commentaires. Donc oui, pour le coup, je crois qu'il y a vraiment une manière d'écouter cet album si on veut l'apprécier, si notre perception change à ce point là.
BEASTtoCUT - 07 Août 2015: Cet album est un Vrai Chef d'Oeuvre de Death Black.
Tellement rafraîchissant...
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Commentaire @ Leude

28 Juin 2014

The Satanist, l'album de la métamorphose

Bien des choses se seront passées avant la sortie de The Satanist ! En effet, ce n'est que cinq années après son dernier album que Behemoth revient ; mais quel retour ! Le groupe s'est métamorphosé. La chrysalide Evangelion aura mis du temps à se transformer en papillon ; en effet, cette nymphe valétudinaire a vécu, a vaincu même, et c'est ainsi que le papillon est devenu noir, tout droit sorti des abysses de l'univers terrible qu'est celui de la maladie. Inferno l'a d'ailleurs fait remarquer à Nergal : l'album respire la leucémie. Et c'est on ne peut plus vrai.

Après être passé par plusieurs styles différents à presque chaque album ; du black Sventevith au violent et brutal Demigod, Behemoth a enfin trouvé son style. L'album Evangelion nous prévenait déjà subtilement avec Lucifer ou Alas du bouleversement en devenir ; mais attention ! Nos polonais ont su rester ce qu'ils ont toujours été dans cette mutation et allier les deux notions, loin d'être antithétiques, que sont la brutalité et la subtilité.

L'album en lui-même, d'après les dires du bassiste Orion, ne serait pas parfait ; en effet, les membres n'ont pas tenu à ce que les musiques le soient, à ce que chaque note soit bien placée ; des erreurs sont présentes ? Et alors ? L'album est bon, mieux : il est vrai. L'oeuvre n'a qu'un seul mot à la bouche qui n'est autre que celui d'« authenticité ».

Et c'est ainsi que la porte de l'album va s'ouvrir devant vous avec Blow Your Trumpets Gabriel ; chanson familière pour les fans, car jouée bien des mois avant la sortie dudit album en concerts, mais aussi l'objet du premier vidéo clip qui aura fait mourir d'attente bien des amoureux du groupe, puisque sujet à de nombreux teasers. Bref, on attaque par une ambiance connue, ce qui n'en est pas moins déplaisant : des riffs lourds, la voix aigre et puissante du grand Nergal, une annonce ou un rappel parfait de l'ambiance de The Satanist. Et paf ! Furor Divinus ! On ressent à nouveau cette brutalité coutumière, du Behemoth à l'état pur, qui va frayer le passage à la fabuleuse Messe Noire qui sait allier cette violence à la subtilité, typique du groupe polonais, comme nous le faisions remarquer auparavant, où l'on remarque des moments plus ou moins féroces et un merveilleux solo de guitare aussi lourd que sinistre et accablant pour clore le morceau. Ora Pro Nobis Lucifer sera de la même lignée, somptueux, même si, à la première écoute, j'avoue avoir été déçue, préférant de loin la seconde partie, plus psychédélique. Enfin, les morceaux s'enchaînent, les chapitres se suivent, férocité, asthénie ou dépression : l'empreinte de la maladie, l'empreinte de la souffrance, l'empreinte d'un groupe meurtri qui a su ne pas se résigner et tirer, mais aussi créer le meilleur de tous ces terribles moments ; Musset nous avait prévenu : « L'art, cette fleur divine, a quelquefois besoin du fumier pour engraisser le sol et le féconder », c'est Behemoth, deux siècles plus tard, qui nous le prouve une fois de plus. Ainsi, c'est dans la chanson éponyme que Nergal va se livrer. Le mélodieux morceau sera accompagné par une batterie et une basse tantôt belliqueuses, tantôt aux allures suaves, une musique aux nombreuses variations et, enfin, la preuve ultime de ce madrigalisme reste les paroles sorties du plus profond des entrailles du frontman, qui a la hardiesse de nous laisser pénétrer ces dernières. Elle est le titre phare, le titre de la noirceur, et l'on ne peut que comprendre pourquoi, si ce n'est adhérer complètement à ce choix ingénieux, voire de prédilection, que celui de donner son nom à l'album. Vient ensuite Ben Sahar, un morceau au franc succès, pour lequel j'avoue ne pas comprendre un tel engouement face aux autres petits bijoux dont l'album regorge, mais qui est effectivement fort original et aux tonalités quelquefois presque orientales par le jeu avec la gamme mineur. In the Absence ov Light. Ô morceau machiavélique ! Il débutera par une grande respiration asthénique, puis arrivera quelques instants plus tard une transition acoustique et voluptueuse où nous aurons droit à un Sprechgesang parfaitement maîtrisé, qui sera poursuivi directement par la reprise d'une voix en pleine puissance, une batterie n'ayant rien à envier à cette dernière, faisant presque d'Inferno un virtuose. Finalement, c'est sur la merveilleuse O Father O Satan O Sun ! que l'album s'achève ; le bouquet final du feu d'artifice, une conclusion parfaite pour l'album puisque nous fait ressentir à nouveau les émotions éprouvées tout au long de l'écoute. La voix de Nergal, parfois doublée par un chant davantage aiguë et plus rarement par la guitare, voire la basse, sait se faire très présente ; mais c'est ce même instrument aux six cordes qui va lui voler la vedette pour apparaître avec brio et nous donner les meilleures parties de ce dernier en ce qui concerne l'intégralité de l'album. Une transition parfaite, le morceau le plus long, certes, mais certainement pas celui qui provoquera votre ennui, notamment grâce, là encore, aux fluctuations qui savent pourtant rester dans le même thème.

En bref, The Satanist ravira les fans de ce côté plus « psychédélique » et reste l'album d'un changement indéniable, qui sera sujet aux critiques positives ou non suivant les albums favoris de chacun. Pourtant, cette fois, on dirait bien que les polonais ont trouvé leur voie et il est presque certain que les prochains albums seront dans cette lignée ; pour le plus grand plaisir ou désespoir de chacun !

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growler - 10 Décembre 2014: Tu dis que les prochains disques du groupe seront certainement dans la même lignée, et bien, tu as raison, leur dernier Ep en est une preuve et ils enfoncent encore plus le clou. Je retrouve l'essence du groupe que j'ai aimé à leur période "Black-métal", parce que, à la base, Behemoth était un groupe de "Black", il suffit d'écouter un de mes favoris (ça ne me rajeunit pas) "Grom", merci pour ton comm qui confirme ma chronique.
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