The Necrotic Manifesto

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17/20
Nom du groupe Aborted
Nom de l'album The Necrotic Manifesto
Type Album
Date de parution 28 Avril 2014
Enregistré à Hansen Studio
Style MusicalDeath Grind
Membres possèdant cet album228

Tracklist

1.
 Six Feet of Foreplay
 01:12
2.
 The Extirpation Agenda
 03:11
3.
 Necrotic Manifesto
 02:45
4.
 An Enumeration of Cadavers
 03:31
5.
 Your Entitlement Means Nothing (ft. Vincent Bennett of The Acacia Strain)
 01:44
6.
 The Davidian Deceit
 03:32
7.
 Coffin Upon Coffin
 03:28
8.
 Chronicles of Detruncation
 03:08
9.
 Sade & Libertine Lunacy
 03:42
10.
 Die Verzweiflung
 02:29
11.
 Excremental Veracity (ft. Plegethon of Wormed)
 02:39
12.
 Purity of Perversion
 02:45
13.
 Of Dead Skin & Decay
 03:09
14.
 Cenobites
 05:31

Bonus
15.
 Arise (Sepultura Cover)
 03:22
16.
 Saprophytes
 03:27
17.
 Funeral Inception (Suffocation Cover)
 04:00
18.
 Concubine (Converge Cover)
 01:29

Durée totale : 55:04

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Aborted


Chronique @ growler

24 Avril 2014

"The necrotic manifesto" est d'une qualité élevée et présente Aborted sous un jour résolument brutal

L’exercice de la chronique n’est pas chose aisée, mais la tâche se révèle encore plus ardue lorsque le chroniqueur affectionne le groupe dont il doit émettre un avis sur un opus qui va être publié et, c’est le cas de votre serviteur avec les bouchers belges de Aborted. Auteur de quatre premiers albums énormes dont les monstrueux « Goremaggedon : the saw and the carnage done » et « The Archaic Abattoir », Aborted marqua le « brutal death-metal » au fer rouge grâce à un style très reconnaissable et pourtant très « bourrin ». Soucieux de ne pas vouloir s’enliser et finir par tourner en rond, le groupe s’essaya à une certaine évolution, rendant sa musique plus propre, plus mélodique et de ce fait, plus convenue, avec le moyen « Slaughter and apparatus : a methodical overture » et surtout, le piteux « Strychnine.213 », manquant cruellement d’inspiration et laissant de côté son essence. Mais le quintette, sans doute conscient de ses égarements, revient mettre les pendules à l’heure avec, d’abord, le Ep « Coronary Reconstruction » en 2010, puis avec le très bon « Global Flatline » en 2012, renouant ainsi avec ses racines sans pour cela, opérer un retour au source complet.

En préambule, il est à noter que, comme à l’accoutumé, Aborted a une nouvelle fois subit un changement de personnel, avec le départ des deux guitaristes, Eric Segal et Michael Wilson, principaux compositeurs, et donc principaux responsables du succès de « Global Flatline », remplacés par deux gratteux, non moins doués, Danny Tucker (ex-God Dethroned, ex-Prostitute Disfigurement et guitariste live de Spawn of possession) et Mendel Bij De Leij. Aborted publiera le 28 avril prochain, son huitième méfait dont l’artwork est nouvelle fois signé Olofsson. Même s’il est moins « gore » et « zombiesque », le chirurgien cinglé et « multi tâche », ne semble pourtant pas très frais, il reste de bonne facture et, a le mérite d’annoncer la couleur. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, la formation a une nouvelle fois fait appel aux services de Jacob Hansen, qui avait déjà façonné le son de « Gormaggedon : the saw and the carnage done » et de la précédente pièce du boucher, « Global Flatline ». Il est à noter que « The Necrotic Manifesto » comporte deux guests de choix avec Vincent Benett de The acacia strain, qui vient pousser la chansonntte sur « Your entitlement means nothing » et Phletegon de Wormed qui vient « gruiker » sur « Excremental veracity ».

Cependant, ce n’est pas totalement rassuré que je commence la découverte de ce nouvel abattoir, flambant neuf. Un grincement de porte qui s‘ouvre (ou se ferme), des pas, des bruits de lames aiguisées, une tronçonneuse, des cris et trois mots, « I AM PAIN », en guise d’accueil. « Six feet of foreplay » rappelant fortement « Miticulous invagination », nous place en terrain connu et nous prévient de ce qui nous attend, la douleur ! Elle est très présente dès « The extirpation agenda » dont l’attaque en « blast-beat » frénétique, fait très mal et les dents volent littéralement sur le break lourd de ce morceau. Ce titre est dans la grande tradition « abortedienne » mais il est redoutable d’efficacité ; voilà mes doutes et mes inquiétudes complètement enterrés.

Aborted confirme la très bonne impression laissée sur « Global Flatline » et, la découverte intégrale de « The Necrotic Manifesto » va s’avérer douloureusement plaisante. Le quota de « blast » est respecté comme sur « The extirpation agenda », « Necrotic manifesto », « The davidian deceit » ou « Excremental veracity », pour ne citer que ces compositions. Pourtant, les garçons bouchers ne concourent aucunement à une course à la vitesse puisque le maître mot de « The Necrotic Manifesto » est ALTERNANCE. Afin d’accentuer la brutalité de l’opus, Aborted a décidé de doter ses morceaux de breaks lourds. Alors, il est vrai que ce n’est pas une nouveauté puisque ces cassures ont toujours fait partie intégrante de la musique délivrée par le combo, mais ici, elles sont d’un niveau supérieures. Il suffit de jeter une oreille à « Necrotic manifesto », « An enumeratioon of cadavers », « The davidian deceit », « Coffin upon coffin » ou « Chronicles of detruncation » qui sont de véritables brise-nuque. Ces breaks n’ont pour but que d’augmenter l’impact des accélérations qui, elles, frisent la démence de par leurs rapidités et leurs violences (« An enumeration of cadavers », « Your entitlement means nothing », « Chronicles of detruncation », « Sade and libertine lunacy » ou « Of dead skin and decay »).

Le réel atout majeur de cette galette putride, est la présence de solos qui confèrent un peu d’humanité à l’ensemble. Ces solos étaient déjà présents sur « Global Flatline », mais ici, ils sont plus nombreux et surtout, clairement mis en avant. De plus, ils arrivent toujours à point nommé et sont assurément une valeur ajouté aux compositions de Aborted, la preuve en est avec « Chronicles of detruncation », « Sade and libertine lunacy » ou encore « The davidian deceit » et « An enumeration of cadavers » qui n’auraient certainement pas eu la même saveur, s’ils avaient été amputés de ces solis. Ces ajouts amènent un côté mélodique, mais nous sommes loin de « Strynhnine.213 » et, ils mettent réellement en exergue la violence et la brutalité de « The Necrotic Manifesto ».

Ce disque est d’une qualité élevée et présente Aborted sous un jour résolument brutal et moins « gore », mais quelques titres sortent du lot comme « Coffin upon coffin » qui a la particularité de posséder un refrain et un riff principal mémorisable, « Cenobites » qui est un condensé et un parfait résumé du savoir-faire du groupe en terme de changements rythmiques et de mise en place d’ambiance malsaine, mais, c’est à « Die Verzweiflung » que revient la palme puisque ce titre détonne complètement de l’album. En effet, ce morceau est très lourd de bout en bout, renforcé par un riff massif et entêtant, rehaussé d’une double pédale mais doté est d’aucune accélération, preuve en est qu’on peut faire dans le brutal et le malsain sans pour cela décoller des « blast » dans tous les sens. Tous comme les nombreux breaks qui jalonnent l’album, cette composition, judicieusement placé dans le tracklist, fera donc office de de respiration salvatrice et évitera à l’auditeur, une asphyxie certaine.

Malgré des changements de line-up incessants, Sven De Caluwé a toujours su s’entourer de musiciens de talents au premier rang desquels le marteleur tentaculaire Ken Bedene, qui livre une prestation époustouflante, surtout lorsqu’on sait que ses parties de batterie ont été enregistré en un laps de temps très court. Il soutient grandement la comparaison avec certains de ses illustres prédécesseurs que sont Dirk Verbeuren ou Dan Wilding. Il faut également rendre hommage aux deux guitaristes, qui malgré leur arrivée récente, se sont totalement fondus dans le collectif, délivrant des solos de haute volée, ajouté à cela un Sven fidèle à lui-même, qui éructe toutes tripes dehors, en alternant entre vocaux hurlés, « growl » gras et caverneux et chant criard, typé « black-metal ». Signalons la présence réduite du « gruik » porcin, uniquement présent sur « Excremental veracity », proféré par Phletegon, de manière très « grasse », façon « chasse d’eau », rappelant The last day of humanity (toute proportion gardée) et, à la fin de « Sade and libertine lunacy », Aborted privilégiant du coup la boucherie saignant à la charcuterie.

« The Necrotic Manifesto » se hisse assurément parmi les meilleures offrandes de Aborted et sera à classé aux côtés de « Goremaggedon : the saw and the carnage done » et de « The Archaic Abattoir », l’avenir dira si cet opus est le meilleur de la discographie du groupe. Cet album est d’une brutalité et d’une violence rarement accouchées sur support digital ou numérique, le tout, enjolivé d’une production en béton armé qui laisse la part belle à chaque instrument ( un son que certains qualifieront, sans doute, de trop propre). La prise de risque est, certes, minime, mais la cadence imposée par la bande à Sven, ne laissera aucun répit et aucune place à l’ennui, l’auditeur verra ses cages à miel nettoyées pour l’année à venir. Un conseil, si vous faites partie d’un groupe de « brutal/death », attendez l’année prochaine pour publier votre album. Dans le style, « The Necrotic Manifesto » est, avec « Carnivore sublime » de Benighted, mon skeud de l’année.

14 Commentaires

18 J'aime

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growler - 06 Mai 2014: Merci pour vos comms sympathiques, ça fait toujours plaisir ;)
DeadManDead - 08 Mai 2014: Avec une chronique pareille, j'ai l'impression de ne plus rien avoir à découvrir à l'écoute de l'album. Impatient de mettre la main dessus donc !
Mascatu - 20 Août 2014: L'album qui m'a fait entrer dans le Brutal Death !!!! Enorme du début à la fin !!!! Bonne chronique, on sent que ça vient d'un passionné ;)
MikeSlave - 20 Septembre 2018:

Merci pour la chronique. Un album moyen qui peine à décoller et doté d'une production plastique. Bref vite acheté, vite oublié.

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