Serait-on revenu à l'époque des dinosaures, avec ce cinquième album, marquant, ou pas la confirmation du retour des piliers du grunge ? Au centre se dresse fièrement l'âme de ce groupe,
Jerry Cantrell, accompagné du très fidèle William DuVall, apportant les quelques influences blues-rock du quatuor. Mais si pour certains, la carrière des américains s'arrête à la mort du leader charismatique, Layne Staley et donc au dernier album éponyme de celui-ci, il serait maintenant déplacé de reléguer Cantrell au second plan, comme s'il s'agissait d'un piètre vocaliste qui ne serait à la hauteur d'être le digne successeur de Staley.
La question sera donc de savoir, si
Alice in Chains a encore le talent nécessaire pour continuer à faire du bon grunge en cette année 2013 avec ce "
The Devil Put Dinosaurs Here" signé chez
Virgin/EMI & Capitol Records. Si au niveau du line-up actuel, rien n'a changé, le décès de Mike Starr, ancien bassiste du groupe sur les deux premiers albums et membre fondateur, décédé en 2011, a pu affaiblir le mental des américains et leur rappeler ainsi que la mort peut viser n'importe qui, il n'en reste pas moins que le phénomène est déjà de retour pour un hommage de taille.
Quoi qu'il en soit, dans des genres tels que le grunge, on a toujours aimé l'authenticité des compositions et des bonnes vieilles mélodies expressives, même si avec le temps, il faut savoir se renouveler pour continuer à toucher son public. Aujourd'hui,
Alice in Chains revient avec un nouvel album, du même acabit que "
Black Gives Way to Blue" avec tout de même, un aspect beaucoup plus glauque si l'on peut dire. Et, il suffit de prêter une oreille attentive sur l'éponyme "
The Devil Put Dinosaurs Here" pour se rendre compte que le groupe n'a rien oublié de ses débuts, où une atmosphère/instrumentation dark et hypnotique viendra se plier aux ordres du grand Cantrell.
Mais le véritable single de cette réussite reste "
Stone" - probablement le morceau, qui à l'heure actuelle, réuni le mieux nos deux vocalistes talentueux et fixe la ligne directrice de cet album. Comme prévu, DuVall assure donc les vocaux secondaires mais marque bel et bien son empreinte en amenant ses sonorités blues, tandis que la voix grunge de Cantrell et l'instrumentation plus axée
Stoner délivrent un contenu particulièrement jouissif.
L'artwork, quant à lui, laisse apparaître l'image du diable et le titre de l'album est une référence à un épisode religieux où se même également
Satan. Mais cet opus possède tout de même une grande part d'obscurité, de mélancolie et une atmosphère plus dark. Faut-il y voir pour autant une renaissance définitive pour
Alice in Chains ? Sans doute, puisque au-delà des bonnes critiques reçues pour cet album, le contenu reste de bonne facture, et ce, malgré le fait que l'opus commence à s'épuiser à partir de "Lab Monkey".
Parce qu'au sein de la scène grunge, bon nombre de groupes ont déjà sombré depuis plusieurs années ou sont tout simplement nés dans le plus grand anonymat. Alors aujourd'hui, la triplette
Alice in Chains/
Soundgarden/
Pearl Jam continue son chemin vers un succès, plus modéré que dans les années 1990, certes, mais tout aussi prometteur. D'autres exemples de cette bonne surprise : la sombre "Pretty Done" et son rythme plus doom, pour un rendu se rapprochant du sludge metal ou encore la très entraînante "
Hollow" ouvrant l'album d'une bien belle manière.
On pourra néanmoins reprocher, une présence trop forte des morceaux acoustiques tels que "Choke" - "Low Ceiling" ou encore "
Scalpel" et le côté répétitif de la seconde partie de l'album (à partir du sixième morceau donc) mais l'album est quoi qu'il en soit réussi et pour
Alice in Chains, ce n'est qu'une pierre de plus, posée dans leur belle discographie. Néanmoins, le côté répétitif d'un morceau peut parfois tourner en avantage, comme sur la ballade "
Voices" où les refrains acoustiques et l'aspect presque magique des mélodies donneront bien du fil à retordre pour les autres formations de grunge américaines. Revenons-en sur l'artwork, qui au moment de sa révélation, avait paru si mystérieux aux yeux des fans : il est signé de la patte de Ryan Clark, vocaliste au sein du groupe de metalcore américain de Seattle,
Demon Hunter.
Celui ou celle, qui aspirerait à croire que le grunge a terminé son histoire depuis des années se trompe.
Alice in Chains a su se relever, malgré les décès de deux de ses membres et proposer un grunge sonnant à la fois comme celui des années 90' mais également, en y ajoutant une belle touche de modernité. "
The Devil Put Dinosaurs Here" constitue donc un album de qualité, contenant non seulement son petit lot de surprises, mais se voulant aussi plus abouti. Il se place ainsi dans un registre plus noir et confirme la bonne santé du groupe après ses retrouvailles en 2005.
Je note également que l'intro du morceau titre rappelle beaucoup celle de Love Hate Love sur leur premier album.
Merci pour la chronique.
Je vais me réécouter les morceaux dans ce cas là, car je dois être passé sur cette ressemblance.
Merci pour ton commentaire.
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