En 2006,
Angra a mis au monde un de ses albums les plus controversés. En effet, malgré une production magistrale signée Dennis Ward et des compositions complexes, '
Aurora Consurgens' n'atteignît pas la qualité d'un '
Temple Of Shadows'. Peut-être était-ce la faute à une aura un peu trop sombre, assez inhabituelle chez les brésiliens, d'attitude plus joyeuse en temps normal, ce qui a eu pour résultat d'éloigner un grand nombre de die-hard fans, déboussolés par ce changement de cap quelque peu expérimental, comme à l'époque de '
Fireworks'.
Heureusement, pour eux, avec DarkSun, les fans d'
Angra risquent de retrouver le sourire, ceci grâce au nouvel opus des espagnols, intitulé 'The
Dark Side'. En effet, loin d'être une copie du groupe à
Kiko Loureiro et Rafaël
Bittencourt, DarkSun s'est orienté vers un speed metal progressivo-mélodique symphonique de toute beauté, possèdant de grandes similitudes avec la musique des sud-américains, le côté ethnico-folklorique en moins, principalement dûes à des ambiances diverses, naviguant entre mélodicité à la façon d'un 'Holy
Land' et riffs heavy à la '
Temple of Shadows', la facette ténèbreuse étant plutôt à chercher du côté d'
Evergrey, voire de
Nightmare. Les orchestrations, quant à elles, font immédiatement penser à l'oeuvre des finlandais de
Nightwish.
Le disque, outre l'intro narrée en latin, démarre vraiment bien avec le titre éponyme, le merveilleux "The
Dark Side". Cela laisse présager du meilleur pour le reste de l'album. Et, effectivement, nous en avons la confirmation avec "A Hero
Reborn", qui n'aurait vraiment pas dépareillé sur un chef d'oeuvre tel qu'un 'Oceanborn' ou un '
Temple Of Shadows', notamment à cause du son typique du jeu de cymbales ride d'Aquiles Priester. Et pourtant, les lignes de claviers nous amènent vers une conclusion surprenante : l'esprit d'
Andre Matos hante ce titre de bout en bout. Notre sentiment est appuyé par la voix si particulière de Daniel Gonzalez, le vocaliste de DarkSun, similaire, sur certains passages, les plus aïgus, à celle d'Andre. Quatrième piste sur le CD, "
Slaves Of Fear" est un pur morceau de heavy progressif d'une très grande classe, aux frontières de
Vanden Plas et de
Thy Majestie. Titres dispensables, "
Blood Brothers" et "Prisoners Of
Fate" font un peu tâche parmi les nombreuses perles, mais "
Echoes Of The
Past" est bien plus raffiné, mené à son paroxysme par un entraînant et entêtant refrain, tandis que le gros morceau de l'album, "
Elegy", est une ode épique en trois parties, possédant chacune leur atmosphère personnelle, s'inspirant indirectement de leurs compatriotes de
Dark Moor, eux aussi utilisateurs et créateurs de subtiles lignes de clavecin. Pour conclure sur un ton plus sage et moins enflammé, "
Legend" est une ballade magnifiée par un chant tout en douceur de Daniel qui, pour l'occasion, n'est accompagné que par un clavier d'une rare douceur.
Le groupe DarkSun a su très bien digérer diverses influences pour nous offrir le meilleur. Peu de jeunes groupes réussissent dans cet exercice de style, qui s'avère être un terrain extrêmement glissant, sans devenir des clones des brésiliens, surtout avec autant de talent et une personnalité exacerbée qui dégage énormément d'énergie. DarkSun est, donc, une formation très intéressante à laquelle il serait bon de prêter attention et crédit et qu'il faut soutenir. Car DarkSun est un concurrent très sérieux d'
Angra et peut même détrôner ses maîtres!
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