Bring Me The Horizon m’avait impressionné lors de leur premier EP, proposant un metalcore bien plus nerveux que les productions de l’époque. Puis évoluant dans un registre un peu plus deathcore (surtout au niveau de la voix), avec une production soignée et des titres mémorables, ils avaient secoué pas mal de monde avec leur premier album
Count Your Blessings. Hélas, les fans et moi-même furent quelque peu choqués par leur deuxième galette, beaucoup plus portée sur le post-hardcore sans réelle saveur et quelque peu monotone.
Et voilà qu’un an après, ils décident de faire remixer leur nouvel album par des DJs et autres adeptes de l’électronique pour « offrir aux fans » un
Suicide Season totalement revisité façon electro/transe. Et puis aussi pour se faire plaisir. Et puis peut-être aussi pour s’attirer les faveurs des auditeurs du genre, prétant ainsi une oreille à quelque chose de metal qui n’est finalement pas du metal. Bref, cet album remix n’est pas sans rappeler les méfaits dans le genre de
Fear Factory ou
Ministry. Commercial ? Quelle importance ?
Les raisons de cette révision passée, on attaque avec un album très hétéroclite, très riche en divers sons mais surtout très riche en chansons. Car si la tracklist reste la même et dans le même ordre, elle est complétée de quatre autres remixes histoire d’en faire profiter certains autres. Le problème majeur dans cet album est évidemment cette organisation peu avantageuse des titres qui, avec un nouveau placement, auraient pu être brouillonne. Car les artistes chargés de s’occuper des morceaux ont tous des aptitudes et des styles différents ; ainsi, on passe de la transe frénétique pour "No
Need for Introductions…" à de la dub/electro anglaise pour "
Sleep with One Eye Open (par Tek One)" et "It Was Written in
Blood (par (L'Amour La
Morgue alias
Ian Watkins de
LosTprophets)" et le clubbing avec "Football Season Is Over (After The
Night)".
Certains artistes ne se contentent hélas que de remixer tout simplement des passages précis, oubliant la musique (et par conséquent les instruments) pour se concentrer sur le chant du frontman-leader-poseur Oli Sykes. Mais il faut avouer que de ce côté-là, le jeune Anglais a bien choisi ceux qui allaient retravailler tout ça : Tek One, Benjamin Weinman de Dillinger
Escape Plan, Skrillex et même Shawn Crahan de Slipknot, lui aussi très amoureux du domaine de l’électronique. Réfractaires à l’electro, vous avez déjà du blâmer ce CD avant même de l’avoir écouté. Pour ma part, aimant ce style de musique, j’ai été assez surpris du résultat final.
En somme, plus une compilation de divers artistes du mouvement, pour la plupart anglais, portant sur le même thème (l’album des BMTH) qu’une véritable relecture (si ce n’est pour le morceau "
Sleep with One Eye Open" par Shawn Crahan qui garde les parties de la chanson telles quelles tout en chamboulant considérablement le rythme et certaines ambiances),
Suicide Season -
Cut Up est assez étonnant en soi. Il y a donc du très bon comme du très chiant, du surprenant comme du classique. Il y en a surtout pour tous les goûts (en matière d’electro/transe, je le précise encore une fois). Alors entre geste commercial et délire adolescent,
Suicide Season -
Cut Up mitige, surprend ou écœure. Dans tous les cas, les jeunes Anglais n’ont pas fini de faire parler d’eux.
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