Ce
Straight to the Top, second album des Italiens de
Renegade, est une démonstration supplémentaire, s'il en fallait encore, illustrant de manière cinglante qu'un choix artistique fort et homogène, donnant une direction claire en somme, est toujours l'option la plus sensée. Se faire plaisir en tant que musicien est essentiel, mais ne pas égarer son auditoire l'est au moins autant.
Mais venons-en à ce disque.
Straight to the Top en démarre les hostilités. Ce titre possède des intentions que l'on sent clairement émanées d'
Helloween et de son époque la plus fougueuse ou d'un
Riot du temps de son
Fire Down Under. Et même si
Renegade n'aura le talent d'aucun des deux cités, loin s'en faut, la démarche de ce Heavy
Metal vif nous offrira un résultat d'autant plus sympathique que la suite de ce manifeste est d'une toute autre tenue.
En effet, dès les premières mesures d'un Ready Think you're Clear aux guitares grasses et épaisses, ou d'un City
Night aux mélodies Bluesy que l'on croirait avoir été composé par Billy Gibbons (
ZZ Top), on sent qu'il y a tromperie sur la marchandise puisque ces titres sont deux morceaux de
Hard Rock qui viennent clairement troubler le message initial. Dès lors, l'auditeur déboussolé se posera la question sur l'identité de ce groupe. Mais qu'est donc
Renegade? Un groupe de Heavy
Metal? Un groupe de
Hard Rock?
Les pistes suivantes nous révéleront l'étendue d'une supercherie née sur les cendres de ce premier morceau n'ayant effectivement absolument rien à voir avec le reste de ce disque de
Hard Rock. R'n'R DJ, une chanson, soit dit en passant, vraiment très dispensable tant ses mélodies manquent de fluidité et sont bien trop heurtées, l'intéressant
Nasty Boy Blues ou encore, par exemple,
Cold as Ice le confirment. Quant à la ballade I Can't
Live Without You, étonnamment, ces airs de guitares, et leur "âpreté" (les guillemets s'imposent) nous ramènent davantage au Heavy
Metal du premier titre de ce disque que tout le reste de l'album. Un comble.
Cela dit, l'auditeur qui aura suivi un tant soit peu le parcours de cette formation ne sera que moyennement étonné puisque cette alternance entre deux mondes pas toujours compatibles était déjà présente sur le premier méfait de ce quatuor florentin. Une alternance qui demeurait toutefois suffisamment discrète pour que l'auditeur continue à penser avoir à faire à un collectif influencé, entre autres, par Iron Maiden.
Parlons également de la voix de Stefano Senesi qui, si elle n'est pas atroce, a du mal à s'accommoder au style pratiqué ici. On sent bien que ces aigus fragiles, un peu dans la lignée de ces grands chanteurs de Heavy
Power Metal Ultramontains, s'épanouirait davantage en d'autres mouvances plus rapides et plus épiques. Pour s'en persuader il nous suffira de jeter une oreille sur quelques-uns de ces titres les plus rugueux issus de ce
Too Hard to Die sorti en 2006. De plus, il n'est pas sûr du tout que cette voix soit du goût de tous.
Depuis le début de son histoire
Renegade nous propose une expression où il ne parvient pas vraiment à se décider entre ses divers desseins. Si autrefois il avait su faire la part des choses et garder un fond suffisamment rugueux et acéré pour séduire, ça n'est plus vraiment le cas ici.
Il serait grand temps qu'il prenne cette satanée décision une bonne fois pour toutes.
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