Déjà le sixième album pour les Irlandais de
Gama Bomb. Que le temps passe. Le quintet apparu en 2002 a su creuser sa niche dans la micro-scène thrash/crossover aux côtés des inévitables
Municipal Waste, mais aussi des plus récents
Insanity Alert, Dr Living
Dead ou
National Suicide auxquels ils sont forcément rattachés scéniquement parlant.
Plus originaux cependant que ces groupes cités qui eux, peuvent aisément être rattachés à un grand ancien, le quintet sera plutôt à ranger aux cotés de The Prophecy23 avec les mêmes qualités de rapidité, de précision et de sens de la mélodie bien trouvée tout en restant personnel.
Le groupe du facétieux chanteur Philly Byrne possède ainsi un sens du groove et du flow vocal unique, amenant une diversité bienvenue là où quelques groupes issus du revival thrash des années 2000 tournent parfois en rond. Oh, bien évidemment
Gama Bomb ne réinvente pas la poudre, mais au gré des entraînants "
666teen", "
Give Me Leather" ou "R.I.P. U.", menés par la verve communicative et la diction échevelée de Byrne,
Gama Bomb pète le feu. Et surtout, surtout, difficile donc de dire que
Gama Bomb ressemble à tel ou tel autre groupe. Quelques passages communs sont bien présents ("World Gone To
Hell", la fin en fade-out du final "Faceblaster") de ci de là pour chipoter, mais dans sa globalité,
Speed Between the Lines, le bien nommé, reste une réussite. Un soin est apporté à chaque morceau, à chaque refrain, et les envolées mélodiques font également mouche. Un album idéal pour découvrir le groupe, à l'instar de
Tales from the Grave in Space, paru il y a (déjà !) presque 10 ans.
Le corollaire de l'album (et du groupe), souvent pertinent dans ses cavalcades et fulgurances, est la capacité de chacun à apprécier le débit vocal de Byrne qui pourra s'avérer énervant pour quiconque n'adhère pas à sa diction, plus parlée rapidement que réellement chantée. Les habitués du groupe, eux, seront aux anges devant "
Kurt Russel", ou "R.I.P. U", avec leurs jeux de mots et grosse doses d'humour typiquement britanniques toujours dopées au cinéma-bis. Musicalement, on retrouvera ainsi gang-vocals, riffs brise-nuques, mosh-parts, et surtout pléthore de passages rapides et mélodiques à la fois (regroupés souvent dans un même titre comme sur "We R Going 2 Eat U" ou l'introductif "
Give Me Leather" en écoute ci-dessous qui commence par un bon cri speedmetal bien décalé) accompagnés par un Byrne en grande forme. D'ailleurs, celles et ceux qui veulent se payer des tranches de rigolades peuvent aller visionner les nombreux clips hilarants de la formation. Ou, mieux, aller les voir live comme les chanceux spectateurs du
Fall of Summer 2015 qui ont un groupe facile sur scène, bien dans ses baskets montantes et bigrement doué. Toutefois, cantonner
Gama Bomb a un groupe rigolo serait dommage tant les rythmiques vives, voire virevoltantes des guitaristes Dixon / Graham et les martèlements de la paire Joe McGuigan / Paul Caffrey assènent leurs parties avec une précision diabolique.
Au final, voilà un très bon cru de nos Irlandais, enveloppé dans une pochette intrigante et complètement adaptée à la musique qui ne sonne nullement datée ni passéiste et cavale droit devant. Typiquement une chouette alternative (avec le bémol d'appréciation vocale citée ci-dessus avant l'achat fortement conseillée) aux groupes plus établis, car
Gama Bomb a ici su sortir un disque fichtrement bien foutu, racé dans son genre, et du niveau du dernier The Prophecy23 dans une veine toute proche.
Merci pour cette chronique, hâte de l'écouter !!!
Merci pour la chro. Même ressenti ! Destouches crossover renforcées par les lignes de chant, des bons soli, des breaks bien sentis, des formats de titres courts, perso je ne m'ennuie pas une seconde. Juste dommage d'avoir proposé une pochette aussi moche alors que celle du précédent album était hyper sympa dans le trip "affiche de cinéma de série B"
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