Accélérant le rythme de façon démentielle durant les sessions, sous l’impulsion de Dave Lombardo,
Slayer ressort en 1986 avec un
Reign in Blood terrassant, véritable tourbillon d’agressivité et d’énergie pure, prenant directement place au panthéon du thrashmetal. Deux ans plus tard, plutôt que risquer la sortie d’un clone tout aussi rapide mais moins intense, le groupe californien calme alors le jeu durant l’enregistrement de son quatrième album. Fort de la reconduction de son contrat chez Def Jam et de sa collaboration avec le producteur Rick Rubin,
Slayer lâche ainsi
South of Heaven en été 1988, muni d’une nouvelle pochette de Larry Carroll, au style inimitable.
Le premier titre éponyme fixe d’entrée le nouveau décor de
Slayer, débutant sur un riff lent & entêtant, puis montant magistralement en intensité au fil de sa progression.
Live Undead ou encore le
Culte Mantadory
Suicide, au riffing parmi les plus mémorables de toute l’histoire du thrashmetal, confirment nettement la volonté du groupe dans la propension d’une atmosphère pesante et particulière, s’opposant au rythme effréné de
Reign in Blood.
Silent Scream ou Behind the
Crooked Cross montrent toutefois la facette plus agressive de
South of Heaven, où
Slayer impressionne une fois encore par l’entente et les qualités de ses interprètes. La précision et la puissance de frappe de Dave Lombardo, les riffs croisés de Jeff Hanneman & Kerry
King, le chant arraché de Tom Araya, sont autant d’armes rendant le thrash de
Slayer si unique et si meurtrier, peu importe sa vitesse d’exécution.
Depuis les échanges de riffs & soli imparables d'un
Ghosts of War Culte à en mourir, en passant par les accélérations de Read Between the
Lies et Cleanse the Soul, jusqu’aux parties acoustiques poignantes du titre final
Spill the Blood,
Slayer maintient ainsi toute l’intensité et la magie de
South of Heaven, s’étendant durant 36 minutes n’ayant jamais parues aussi courtes. Rien ne vient décidément ternir cette perle, peut-être exception faite de Dissident
Aggressor, reprise relativement poussive du groupe heavymetal
Judas Priest, à mon humble avis.
Nouveau joyau dans la discographie de
Slayer, largement composé par Jeff Hanneman,
South of Heaven dégage une ambiance unique, à la fois lourde, puissante, diabolique et saisissante. En quatre albums, d’une qualité égale mais d’une saveur différente, le quatuor californien s’impose définitivement parmi les maîtres du thrashmetal des années 80, possédant parallèlement cette identité fortement marquée. En cette fin de décennie,
Slayer semble si intouchable, invincible.
Fabien.
Disque référentiel. Chronique parfaite et restituant l'ambiance malsaine de l'album fort justement. Une pièce sur le travail fantastique de Lombardo sur Live Undead, époustouflant. Un léger fléchissement sur la fin du disque avec une reprise que je trouve quelconque aussi et un dernier titre un peu en retrait. A part cela, album magistral, s'il en est.
Voici 1 merveilleuse chronique dont nous gratifie Fab.
Merveilleux album de Slayer montrant l'etendu du Spectre capacitaire à ecrire des albums differents à chaque fois mais tellement Slayer dans le style.
Ce fut pendant 1 temps l'album que je preferais, je le trouvais bien equilibré structurellement et allignant des morceaux diablement efficaces..de plus l'enchainement des titres est parfait.
Aujourd'hui je serai moins categorique sur mon Slayer préferé.
South of heaven » est assurément le disque le plus calme de la discographie des maîtres du thrash metal américain mais il n’en demeure pas moins souvent intéressant par son approche mélodique, sa très grande homogénéité et la diversité de ambiances qu’il aborde.
On devine la violence de Slayer toujours présente prête à nous sauter à la gorge mais celle ci demeure tapie, souterraine et juste affleurante sans jamais réellement éclater, ce qui est la preuve d’une grande maîtrise.
Outre les deux classiques qu’il contient « South of heaven » et « Mandatory suicide », « South of heaven » montre que Slayer est un groupe mature, réfléchi, beaucoup moins limité et bourrin qu’on pourrait naïvement le penser, et capable de proposer une musique techniquement plus élaborée et variée que le commun des groupes de hard.
Certes les fans de musiques extrêmes trouveront sans doute ce disque trop doux et mou et lui préféreront d’autres œuvres plus brutales mais j’ai été pour ma part franchement séduit par cette démarche de construction.
More here :
https://lediscoursdharnois.blogspot.com/2021/07/south-of-heaven-slayer.html
Je n'avais pas aimé les 2 premiers albums, j'avais apprécié le 3e et j'aime beaucoup celui-çi.
18/20
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