Ce sont les égarements de l’homme qui nous enseignent les plus belles leçons. Ce sont des erreurs que naissent souvent les plus belles choses. Ce sont des échecs les plus conséquents et les plus cuisant que l’humanité s’est instruite et a grandis. Mais que pouvons nous apprendre de nos plus admirables œuvres ? Que pouvons-nous apprendre des dons des autres ? Si ce n’est nous émerveiller lorsqu’ils tiennent du génie. Mais le talent n’est rien d’autre qu'un cruelle compagnon lorsqu’il est incapable de vous conduire, à nouveau, vers ces états de grâce si étonnants.
Après un remarquable
Return to Heaven Denied, fruit magnifiquement gouteux, cadeau des dieux que seul un certains nombres d’entre-nous surent récolter ; inutile de dire que nous attendions fébrilement la cueillette suivante. Nous regardions pousser et grandir l’agrume sur l’arbre, espérant patiemment qu’il devienne, lui aussi, une pomme d’or tant convoitée. L’inquiétude finit par nous gagner. Raconter ce «
Sons of Thunder » en dehors de son contexte, omettant de dire quel quasi désastre il faillit devenir, négligeant de parler de la difficile difficulté que dut traverser
Labyrinth pour qu’il finisse de murir ; serait falsifier la réalité. Alors que l’album est enregistré, le groupe découvre que le mixage en est atroce, le son effroyable, la production épouvantable. Tellement indigne que la sortie est repoussée. Le fruit n’est pas d’or, mais jaunâtre. Il n’est pas juteux mais saumâtre. Il promet d’être au mieux aigre, au pire complètement pourris.
Après deux longues années d’expectatives, de déboires et de misères,
Return to Heaven Denied connais enfin son successeur.
Si le contenu reste presque inchangé, évoluant toujours dans un Heavy Speed
Metal à tendance Progressive et Mélodique, le contenant quand à lui, a beaucoup évolué mais malheureusement pas dans le bon sens. Le son de ce disque, loin d’être véritablement catastrophique, handicape lourdement la richesse et la finesse de la musique de
Labyrinth. De telle sorte que le groupe se noie inlassablement dans une mixture au mieux complexe, au pire brouillonne. C’est d’autant plus flagrant pour les parties de Matt Stancioiu, définitivement intégré dans le groupe en lieu et place de Frank Andiver, dont les cymbales envahissent de manière trop imposante le peu d’espace qui lui est impartie, dont les toms nous obligent à tendre l’oreille dans un effort surhumain afin d’en entendre un minimum, dont les grosses-caisses distillent une sorte de sons caverneux qui devient difficile à distinguer dès que le musicien tente d’y marteler des double-croches.si essentielles dans les parties rapides lorsqu’on joue du Speed
Metal, même progressif (
Sons of Thunder,
Elegy…).
Un désastre aussi vrai pour les claviers qu’on devine bien plus qu’on entend réellement. Au cœur des morceaux ils sont prodigués avec autant de parcimonie qu’un bout de pain en temps de guerre. Et en réalité, là ou
Return to Heaven Denied nous offrait un son clair et net, donnant un sens au mot précision ;
Sons of Thunder n’en est que l’ombre. Une ombre décharné, absente, fantomatique. Et au profit de quoi ? D’une basse mise très en avant, de guitares aux riffs quelques peu fatigués mais omniprésentes, et d’un chanteur qui est le seul à tenter de sauver un navire à la coque brisée qui tangue dangereusement.
Détaillé les morceaux devient évidement un projet inutile. Cette production les rends ternes et sans âmes, imprécis et confus, vides et insipides, inconsistants et fades …Mais est-il vraiment nécessaire d’en rajouter ?
Seul Love, ballade où la voix de Rob
Tyrant, soutenue simplement par un piano, arrive enfin, à nous faire ressentir autre chose que le froid glacial qui nous avait étreins jusqu’alors. Mais le répit est de courte durée et avant de nous égarer définitivement, nous abandonnant dans les méandres de notre désespérance
Labyrinth nous achève avec un I Feel You reprise sans grand intérêt, puisque possédant les mêmes défauts que le reste, d’un groupe de Pop italienne, Matia Bazar.
Ce disque qui aurait dû être une consécration pour
Labyrinth est raté, et sonnera, sans aucun doute possible, le tocsin d’une lente agonie. Le groupe mettra quelques décennies avant de se relever de cette chute.
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