Liste des groupes Doom Sludge Cult Of Luna Somewhere Along the Highway

Dire que j’attendais cet album la bave aux lèvres et les crampes à l’estomac est un pur euphémisme de ma part. La sortie du dernier album-studio du groupe Suédois m’avait plus que marqué par sa puissance émotionnelle rare faite de puissance rageuse et de passages atmosphériques post-rock renversants égalant voir dépassant la musique de Mogwai. « Salvation » était donc un disque qui visait aux tripes et aux sentiments. Qu’en est-il donc de la saveur de ce nouvel album ?

Même si je me demandais fermement ce qui pouvait advenir du futur de Cult of Luna… Comment ne pouvais-je pas percevoir les qualités de « Somewhere Along the Highway » ? Soixante-quatre minutes d’émotions brutes… Ni plus, ni moins voici le contenu du nouvel album. Un disque qui dépasse son prédécesseur non sans une certaine retenue dans l'émoi qui se fait ici plus présent enveloppant son auditeur dans des méandres de subtilité et de mélancolie pour le moins sublimes.
Nul doute à avoir, « Somewhere Along the Highway » se fait d’avantage admirable qu’il étonne. Construction fragmentée, où l’on ne sait où se positionner, le groupe nous perd dans des titres hypnotiques (une constante chez Cult of Luna), passant d’introductions éthérées (avec emploi de guitares sèches et de quelques sons électroniques) à des passages de rage pure en tension constante entrecoupés de silences transformant chaque seconde en instants suspendus… Fluide et sans recul, le nouvel objet de Cult of Luna est clairement un album qui se RESSENT !!
Un disque qui se vit telle une expérience émotionnelle qui nous fait changer intérieurement et nous transporte dans un univers diaphane, non sans faire monter crescendo la tension, et par là l’émotion, le maître mot du groupe.

Mettant tous les titres à égale amplitude, le groupe se fait moins explosif et plus labyrinthique que sur « Salvation », mais ne perd en rien sa puissance tactile qui paraît ne jamais s’arrêter que ce soit dans le chant aussi tonitruant que mélodieux de sentiments que des guitares aux accents cristallins nous faisant déambuler dans un paysage de réflexion et de sollicitude.
Invitant à la contemplation la plus simple et la plus magnifique « Somewhere Along the Highway » efface les barrières matérielles (on ne sait jamais quand commence et se termine un titre) et vise au-delà… On n’écoute pas l’album, on y EST !! Offrant moins d’attaches, Cult of Luna peut effectivement moins accrocher celui qui était en droit de s’attendre à une véritable catharsis. Ce nouvel album se montre moins salvateur et tourne volontairement la page de « Salvation », comme ce dernier coupe les liens avec les deux premiers albums.

Alors, oui, disons-le, « Somewhere Along the Highway » est peut-être moins agressif (ou tout simplement que ce n’est plus son but véritable), tout en l’étant, mais surtout, il touche avec une sensibilité à fleur de peau et fait tomber en pâmoison jusqu’à faire perler une larme au coin de l’œil (Véridique ! Le dernier titre est éblouissant d’émotion) nous faisant frissonner comme jamais.
Indibutablement « Somewhere Along the Highway » fait partie de ces albums qui gagnent à chaque écoute (c’est la dixième fois que je l’entends et je m’en remets d’autant moins) doublé d’un authentique chef-d’œuvre traumatisant.
Écrasant la concurrence, Cult of Luna signe ici son plus grand album, le plus beau, le plus mélancolique…
Les mots s’échappent…