La re-formation d'Accept avec Udo aura duré le temps de quatre albums :
Un Objection Overruled salué, un Death Row hué, un
Predator mitigé, et pour finir, un live sympathique mais dont l'absence d'un second guitariste se sera fait cruellement sentir. A l'encontre de l'avis général, je suis de ceux qui ont aimé Death Row et
Predator, trouvant les expérimentations intéressantes et les styles abordés bien maîtrisés. Mais tel n'est pas le sujet qui nous intéresse ici... L'ami
Dirkschneider, accompagné de l'ancien batteur d'Accept Stefan Kaufmann (maintenant guitariste), reforme le groupe
UDO. N'étant pas convaincu par les dernières orientations de son ancien groupe, le bougre est bien décidé à revenir à du plus brut, du plus heavy, quelque chose qui revient à ce qu'il savait mieux faire avec Accept. C'est à dire, du
Solide!
Solid (dont le nom ne pouvait pas être plus évocateur) sera le 5ème album d'
UDO, le premier de la re-formation. Dès les premières sonorités, l'album retentit comme un titanesque coup de marteau salutaire ! Tantôt dans son treillis militaire, tantôt dans son manteau de cuir, il ne manque plus qu'à
UDO une paire de lunettes de soleil pour l'imaginer nous balancer un "I'm Back" d'anthologie. Ouais bande de fanfreluches effarouchées, il est de retour et ça va pas plaire aux petits mickeys ! Independance Day, voilà un hymne que seul Udo pouvait nous chier dans les esgourdes ! Un mid-tempo arracheur comme on en trouve malheureusement trop rarement. Un rythme inébranlable, la marche forcée d'une légion de bidasses bien décidés à faire trembler la terre, scandant un refrain guerrier qui prendra aux tripes les plus "
Solid" d'entre vous. Une entrée en matière qui laissera sa marque dans l'histoire du
Metal, à ne pas en douter... Mais n'allez pas croire au feu de paille, parce que le
Two Faced Women qui suit juste derrière, c'est pas du caramel mou non-plus.
Plus rapide, un brin plus mélodique, la chanson envoie dans le mille dès la première écoute!
Maintenant que le disque a pilonné toutes allures de piètres résistances, les brutes épaisses qui vont suivre vont finir le travail. Desperate Balls,
The Punisher et Preachers of the
Night vous donneront votre lot de Heavy rugueux archi béton. Les mecs ont pris du muscle, et balance la testo à tort et à travers, ça se sent!
Pas révolutionnaire, mais musclé. Parce que quand on donne une description de la zic d'
UDO, y a une légendaire expression en 3 mots qui revient souvent : "pas toujours original". Ce sera de nouveau le cas ici.
Pas original certes, mais toujours aussi prenant. Y en a pas beaucoup qui assure avec cette trempe de vétéran. Faut dire qu'à l'époque, même les titres de remplissage et moins inspirés étaient un cran de qualité au-dessus. Un exemple : tous les pré-refrains de cette galette sont des réussites. Prenez
Devil's Dice, Bad Luck, Pray for the Hunted ou
Braindead Hero qui ont tout ce qu'il y a de plus classique : gros riffs lourds, refrains braillés comme des ours en rut par toute l'équipe, on pourrait pas s'attendre à du plus convenu. Malgré tout, y a cette petite touche qui fait qu'on y revient très volontiers : c'est pas de la haute cuisine, mais du chili con carne de soldat avec ce qu'il faut d'épice pour laisser un souvenir agréable (je tiens à souligner que l'intro de
Braindead Hero est de toute beauté !).
UDO se donne même le luxe de finir en douceur. Il aime bien étaler ses grosses rangers notre hurleur préféré, mais il est pas dénué d'un brin de sensibilité : la très belle ballade The Healer viendra clore en beauté un
Solid qui porte bien son nom. Ça prend même au dépourvu, parce qu'après ce tir d'artillerie incessant, on s'attend pas à cette légère brise d'après bataille.
Solid est l'exemple parfait de ce qu'est
UDO. : du Accept avec moins de finesse, plus méchant, plus "Dans ta Gueule!". Mais on y retrouve néanmoins les grands refrains avec choeurs guerriers, les bons riffs carrés, ou encore les mélodies qui s'incrustent dans le crâne avec facilité. 14/20, parce que même si on crie pas au génie d'un
Faceless World, on tient là un sacré retour en force. Classique de bout en bout mais toujours aussi bien forgé. L'album nous offre même des perles qui marqueront la discographie du groupe. On a ici les ébauches d'un
UDO qui cultivera sa propre personnalité et qui, même avec ses influences d'Accept, saura trouver ses marques (souvent redondantes, il faut le dire) - ce qui le différenciera de son prédécesseur. Tant mieux, parce que
UDO c'est comme ça qu'on l'aime : BRUT DE DÉCOFFRAGE!
Sinon oui, Stefan Kauffman, c'est pas l'ami Loup. C'est pourquoi il se contente des riffs, parce que niveau solo, on est à des années lumière de la "Lead Guitar" d'Accept. C'est con que Mathias Dieth ne soit pas revenu dans la formation, mais Igor Gianola n'est pas un manche. Faut juste que les mecs le laissent s'exprimer davantage et la zic d'UDO bien rugueuse gagnera quelques saveurs en plus.
Merci pour la chro.
Il est vraiment pas mal du tout ce Udo! Pas son album le plus connu mais pas loin du peloton de tête à mon goût.
"Desperate Balls" est une petite bombe je trouve.
Udo a t'il joué ce titre en live et savez vous s'il est présent sur un des nombreux skeuds en public que le tonton germain a sorti?
Dieth était un tueur, j'en conviens. Il manque un peu ici.
La prod' et le son des guitares ne me dérangent absolument pas.
Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des monde. Sacré Udo...
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