Six Degrees of Inner Turbulence

Liste des groupes Metal Progressif Dream Theater Six Degrees of Inner Turbulence
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17/20
Nom du groupe Dream Theater
Nom de l'album Six Degrees of Inner Turbulence
Type Album
Date de parution 22 Janvier 2002
Produit par Mike Portnoy
Enregistré à Bear Track Studios
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album516

Tracklist

Disc One
1.
 The Glass Prison
 13:53
2.
 Blind Faith
 10:21
3.
 Misunderstood
 09:34
4.
 The Great Debate
 13:43
5.
 Disappear
 06:46

Durée totale : 54:17



Disc Two: Six Degrees of Inner Turbulence - Co-Produced by John Petrucci
1.
 Overture
 06:49
2.
 About to Crash
 05:51
3.
 War Inside My Head
 02:08
4.
 The Test That Stumped Them All
 05:03
5.
 Goodnight Kiss
 06:17
6.
 Solitary Shell
 05:47
7.
 About to Crash (Reprise)
 04:04
8.
 Losing Time / Grand Finale
 05:59

Durée totale : 41:58

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Dream Theater


Chronique @ snetruccii

13 Juillet 2008
Dream Theater, groupe mythique, règne depuis 10 ans en souverain éclairé sur le Prog-Metal ... Non, ça je l'ai déjà dit et en plus c'est complètement obsolète ! Soyons clair : Dream Theater, avec cet opus, a décidé d'asseoir tout le monde, sans aucune distinction. Et pour ça, ils ne prennent pas de gants, genre : « - Bon, maintenant, c'est simple, nous allons vous montrer ce que c'est que de faire de la bonne musique quand on a vraiment des idées ... »

CD1 The Glass Prison – Blind Faith – Misunderstood – The Great Debate – Disapear

L'intro de « The Glass Prison » est plutôt mystérieuse (averse, cloche, arpège bizarre ...) mais le reste cartonne tous azimuts de façon assez brutale et J. Petrucci et J. Rudess se livrent même à un authentique duel de Titans. « Blind Faith » est empreint de finesse : intro spatiale, évolution constante du rythme, refrain à gros riffs avec, en prime, un Jordan exubérant à souhait (piano virevoltant, solos d'orgue et de synthé à tomber...). La première partie de « Misunderstood » est enchanteresse (guitare acoustique, violoncelle, mélopée prenante), tandis que la deuxième ne cesse de gagner en intensité pour déboucher sur un final à décollage immédiat, direction la cinquième galaxie à gauche : thème dissonant en contretemps, boucles hallucinées de synthé et solo de guitare complètement schizoïde... « The Great Debate » : au début, un peu capharnaüm sur les bords (voix de speakers, bruitages divers, le tout accentué par un M. Portoy complètement hors de lui) succède une ribambelle de riffs tous plus speed et hachés les uns que les autres. L'ensemble est insolemment complexe mais interprété avec une aisance et un feeling déconcertants. Puis on frôle le malaise avec « Disapear », titre calme mais dispensateur d'une tristesse sans fond. Les instruments semblent tous, à un moment ou à un autre, être affectés de troubles sonores et J. Labrie est mortel : voix traînante et magnifique, mélodie à pleurer. Éprouvant, mais beau !

CD2 Six Degrees of Inner Turbulence

J'en ai rêvé et ils l'ont fait !

Une suite gigantesque, outrancière, atypique et d'une richesse sans équivalent. Mais comment aborder un tel raz de marée ? Vais-je vous parler du majestueux « Overture », symphonique et Hollywoodien ? Ou plutôt de l'atmosphérique « Goodnight Kiss », sublime, illuminé par des solos de piano et de guitare quasi-divins ? Et pourquoi pas de « The Test That Stumped Them All », avec ses voix de déments hystériques et ses riffs de tronçonneuse épileptique ? Ou alors, de « Solitary Shell », avec son élégante rythmique acoustique rehaussée de joviales trilles de synthé ? Peut-être aussi, du jubilatoire « About to Crash », dont les mélodies énergiques et imparables distillent un tel plaisir de jouer qu'elles amèneront inévitablement sur vos lèvres un sourire béat de félicité ... Mais non, c'est impossible, car je risque d'en oublier, et cela ne serait pas faire justice à toutes les splendeurs que recèle ce chef-d'œuvre... Cet album a été élaboré avec amour, cela se sent. La production est top, le mixage est impeccable et met superbement en relief chacun de nos cinq lascars. Les arrangements sont nuancés, truffés de trouvailles qui sont de véritables délices. Grâce à tout ceci et à leur fantastique talent de compositeurs, pas un instant d'ennui, même les longues envolées instrumentales sont variées et captivantes. Et, finalement, j'adore le look du CD qui m'avait pourtant un peu déçu la première fois où je l'ai vu.

Ils envisageaient d'asseoir tout le monde mais, pour ma part, c'est plutôt d'une ascension au paradis dont il s'agit... Allez, ce coup là, pas d'hésitation, je mets la note maxi et avec un plaisir non dissimulé !

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EVILSHADE - 19 Juillet 2008: Tout à fait d'accord avec toi !!
kikilaptiteartiste - 07 Août 2008: Tout à fait d'accord aussi, cet album me fait littéralement planer!
Kelarian - 26 Juin 2009: Et voila! Après la lecture de plusieurs chroniques, et l'écoute de quelques morceaux, j'ai décidé de me procurer toute la discographie de DT en vue de merveilleuses heures de découvertes musicales, si je me fie à ce qui est dit... Magnifique chronique, avec un usage d'une prétérition mettant bien en valeur le deuxième disque (désolé je passe le bac français alors mon crâne est rempli d'euphémismes et autres paronomases).
TheWhiteCrow - 29 Octobre 2009: Un VRAI fan, qui fait une très bonne chronique! Ca résume bien!
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Chronique @ Eternalis

11 Mars 2009
Rares sont les groupes à déchaîner autant de passions, de ferveur, mais également d’aveuglement. Dream Theater rentre dans cette catégorie restreinte de musiciens réussissant à imposer un talent et un concept face à un public ne venant pas forcément de sa sphère musicale. Beaucoup de personnes avouent avoir découvert le metal progressif avec les Américains, pourtant non exempts de reproches par les fans (moi le premier !) de ce genre aussi excessif qu’exigeant. Mais pourtant, il est difficile de ne pas admettre l’excellence, voire la perfection perlant sur l’album précédant, l’ambitieux "Metroplis pt II, Scenes from a Memory", ainsi que sur son dantesque successeur, cet inattendu "Six Degrees of Inner Turbulence", incroyable concept reposant sur deux disques bien distincts.

Basé sur un concept aussi complexe que difficile à saisir (pouvoir, politique, traîtrise, corruption, mensonge, mélancolie…), cet album repose sur deux opus que je qualifierais personnellement de complètement différents, comme deux parties à la fois radicalement divergentes mais aboutissant néanmoins à un tout, tout du moins d’un point de vue lyrique. Si le premier disque se compose de cinq très longs morceaux (ce qui nous surprend à peine !), le second n’est en réalité qu’une seule composition divisée en huit actes, à l’atmosphère elle aussi paradoxalement opposée aux titres individuels.

S’ouvrant sur le phénoménal "The Glass Prison", qui, après une courte introduction faite de cloches instaurant une ambiance solennelle et grandiose, il démonte tous les doutes que l’on pouvait avoir sur la possibilité de donner une suite au second volet de Metropolis, notamment grâce à un riff exceptionnel de notre ami John Petrucci, toujours aussi impressionnant derrière sa guitare (adepte de wah wah sur ce titre!). Le son est d’une puissance faramineuse et aplatit l’auditeur sous un mur de lourdeur et de technique. Mike Portnoy se veut impérial sans pour autant (pour une fois) en faire des tonnes et se coller à ce que demande la musique, sans jamais trop en imposer. Puis le duel schizophrénique entre le batteur prodige et James LaBrie nous délogera quelque peu de notre image de perfection. Comme trop souvent, le chant de LaBrie n’adhère pas complètement à la musique pratiquée par ses compagnons virtuoses. Peut-être que son chant trop typique ne parvient pas à transcender une musique plaçant déjà le niveau à une hauteur incroyable. Pourtant, à l’écoute de la partie solo, on ne peut que se retrouver au sol face à tant de génie et d’inspiration, et ce, pour chaque musicien. Petrucci ne peut, sur ce titre, nier la ressemblance d’obédience « Vaiesque » de son amorce de solo aussi folle que rapide et injouable, que pour ce bassiste incroyable qu’est Myung ou ce claviériste virtuose qu'est Jordan Rudess. Bref, ce solo de près de trois minutes est une perle du progressif.

Mais, plus généralement, ce sera ce premier disque qui se révèlera presque intouchable, quasiment absent de tout faux pas. Dream Theater y donne en cinquante-trois minutes sa définition du prog dans sa forme la plus aboutie et novatrice, sans les quelques travers qu’on pouvait encore, à tort ou à raison, lui reprocher, à savoir une approche trop mathématique et pas assez organique de la musique, créant un vide émotionnel aussi profond que possible. Le refrain planant de "Blind Faith", où LaBrie se trouve être impérial, nous emporte très loin dans son monde, de sa voix suave et simplement belle, sa légèreté n’étant ici pas un défaut. L’accompagnement au piano et les chœurs atteignent également un haut degré de beauté, tandis que les interventions quasi-expérimentales de Rudess se dégustent sans jamais que l’on ne veuille les voir s’arrêter. Quant aux magnifiques "Misunderstood" et "Disappear", ils semblent évoquer la déchante mélancolie d’un homme définitivement passé de l’autre côté du monde, ayant dépassé une vision corrompue et fausse d’une existence qu’il croyait mener à sa guise. Le chant désabusé et empli de tristesse de James est déchirant de sincérité (à n’en pas douter une de ses plus grandes performances), parfois bien plus appuyé qu’il ne l'a jamais été, nous plongeant dans une détresse complète et abyssale, poignante et ténébreuse. Les arrangements aux claviers ne seront pas sans évoquer les paysages sonores de Porcupine Tree (ces fameuses nappes dépressives au possible). Quant aux solos de Petrucci, ils s’effacent au profit de l’atmosphère (merveille de la parcimonie, trouvaille de la sobriété !) et leurs techniques n’en deviendraient que plus impressionnantes (le final hallucinant et hurlant de "Misunderstood") car s’intégrant parfaitement.

Quant au second disque, il se voudra inéluctablement moins abouti, presque insignifiant face à la grandeur de la première partie. De sa mélancolie intimiste, il ne restera en effet rien, étant aussi décadent et grandiloquent que la première partie est expérimentale. S’il s’ouvre pourtant sur une grandiose "Overture", symphonique à souhait et évoquant inévitablement le non moins sensationnel "The Odyssey" de Symphony X, étant sorti à la même époque, la longueur de ce passage souffrira d’une sensible sensation d’indigestion. Néanmoins, certains éléments de ce gigantesque puzzle harmonique et progressif valent vraiment le coup, comme le hargneux "War Inside My Head" ou le très (mais alors très !) technique "The Test that Stumped Them All", véritable démonstration d’un savoir quasi-infini mais retombant forcément dans quelques travers, même si l’agressivité globale (ce Mike Portnoy impérial et inébranlable) du titre et son pont très funky fassent office de décompresseurs. Sur une vision analytique et continue de ce second disque, nous ne pourrons que saluer la performance de réussir à varier suffisamment les ambiances pour ne jamais tomber dans la lassitude, mais également ne pas oublier que nous venions de nous prendre une des plus monumentales baffes progressives de tous les temps avec la première partie.

Mais globalement, force est d’admettre que nous tenons entre nos mains un pavé indispensable pour chaque fan de progressif, de musique technique ou simplement ambitieuse, qu’un excès de virtuosité ne rebuterait pas. Une sorte d’achèvement et de contemplation d’une œuvre que le groupe a construite de ses propres mains…et qui marquera par son éternelle envie d’expérimentation. Un grand témoignage d’un amour invétéré pour la musique avec un grand M, et qui nous fait nous apercevoir avec bonheur que metal et musique commencent par la même lettre.

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katchoke - 10 Octobre 2009: toujours aussi interessantes et personnelles tes chroniques, je poste ici parce que j'ai eu exactement les mêmes réactions que toi en écoutant cet album que j 'ai découvert hier.

Une première partie totalement hallucinante, ou le terme progressif est au service de l'efficaté et de l'originalité. (quelle claque the glass Prison!!!)
et une seconde partie plus en retrait qui m'a aussi fait pensé à the odyssey de symphony x, trés orchéstrale, mais moins transcendante qu'au début.

dream theater est décidemment et quoi qu'on en dise, un grand nom du métal tout genre confondu.

(sinon ils changent quand de chanteur? xd)
troudufion - 21 Décembre 2010: c'est moi qui est mis la plus mauvaise note 7/20 , je n'ai plus écouté cet album depuis des années , suis je vraiment le seul a être déçu ? je vais faire l'effort de réecouter ce disque pour confirmer mes propos et je reviendrai déposer un commentaire
pielafo - 17 Juin 2013: Un excellent DT mais honnetement Dissapear est l'un des morceaux les plus somnolents qu'ils aient fait. Dommage.
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Chronique @ cacaman

30 Avril 2009
Dream Theater est un groupe respecté à bien des titres. Fins musiciens, ils ont su se creuser une niche dans le metal progressif, créant une sorte de chaînon manquant entre Rush et Iron Maiden, et se sont surtout fait connaître au moyen de longs breaks instrumentaux, attirants pour les uns, repoussants pour les autres. Ayant malgré tout fait preuve à plusieurs reprises d'une redoutable efficacité en matière de composition, même si celle-ci fut entachée ça et là de soupçonneux "emprunts" (voir ma chronique de Train of Thought pour un petit récapitulatif non exhaustif) ou d'un virage un peu trop commercial au goût de certains (avec le néanmoins bon "Falling into Infinity"), le dernier album en date qu'était "Scenes from a Memory" avait mis tout le monde d'accord. Qu'on apprécie ou pas, DT ça en jetait quand même un max.
Il faut donc dire que la sortie de ce sixième disque studio était entourée d'un vif intérêt, surtout en reluquant le menu : un double CD, 6 morceaux, dont un dépassant les 40 minutes! Le doux grain de folie du rock prog des années 70 semblait être de retour, et moi qui croyais que plus aucune maison de disques n'accepterait de sortir un truc dans la veine de "Tales From Topographic Oceans" (double album de Yes sorti en 1973 fait de 4 morceaux de 20 minutes), j'en étais réduit à bouffer mon chapeau.

Maintenant, si la forme était pour le moins alléchante aux yeux des prog addicts, c'est une autre histoire pour le fond. C'est, en effet, début 2002 que l'on voit apparaître (à ma connaissance) la notion de "coin d'inspiration" dans les interviews de Mike Portnoy, habituellement chargé de la chose. Il a beau dire que le groupe fonctionne comme ça depuis sa naissance, le bougre, mais ce sixième album marque nettement le début d'une inversion dans les proportions : avant 2002 la part des morceaux où l'on était frappé par telle ou telle ressemblance était très largement minoritaire, alors que dorénavant, DT va se faire une spécialité de singer ses groupes favoris, parfois avec tellement de mimétisme que cela confinera au risible.
Le coin d'inspiration est donc cet endroit merveilleux du studio contenant quelques CDs, où vont naître des clones de riffs déjà existants, des idées recyclées et autres eurékâs frauduleux. Tout un programme!

L'album démarre pourtant à tombeau ouvert avec The Glass Prison, dont les 3 premières minutes passent comme une lettre à la poste, mélangeant habilement mélodies travaillées et feeling thrashy énergique. Ca se gâte un peu au premier couplet (chanté par Portnoy), qui inaugure ici la longue série d'imitations de James Hetfield, série toujours en cours. L'avantage, c'est que celle-ci est sans doute la moins frappante de toutes. Le morceau continue sa progression jusqu'au refrain à 4'37", refrain plutôt raté car il casse la dynamique du titre. Puis c'est le drame. 5'54", gros break lourdingue directement inspiré par Pantera, avec même des scratches de guitare tout droit sortis de Rage Against The Machine. Sauf que DT ne sera jamais ni Pantera, ni RATM. Ça sonne aussi naturel que si on avait demandé à ces deux groupes d'incorporer un joueur de synthé et de faire du prog. Bref, break chiant comme la mort. 9'44", redémarrage à fond les ballons pour le classique dialogue guitare / claviers évidemment achevé par l'inamovible synchronisation. La fin du titre convainc et me laisse un désagréable goût amer. Les 4 minutes du milieu sont vraiment malvenues. Dommage.

Blind Faith est le morceau 100% Dream du premier disque, typiquement faussement commercial, avec ses premières minutes plutôt mainstream, laissant la place à un refrain plus heavy, puis vers 5'00" s'enclenche un long break instrumental où changements rythmiques et thèmes mélodiques mid tempo accrocheurs parsemés de solos règnent de façon absolue. Sûrement pas leur meilleur titre mais, ma foi, fort agréable à écouter.

On passe à Misunderstood, titre plutôt étrange qui part comme étant la ballade de l'album, mais qui se noircit au fil des minutes. Le refrain saturé est assez convenu, mais le thème dépressif qui tombe à 4'32" puis à 6'37" s'avère surprenant. Le solo de Petrucci joué à l'envers rajoute une couche de mystère et l'on obtient une espèce de croisement entre Soundgarden, Nine Inch Nails, Radiohead et les Beatles. Très étonnant, et même si je n'accroche pas franchement, ce titre a le mérite d'exister.

Quatrième pavé du disque, The Great Debate. Intro syncopée qui monte en puissance, couplets, ponts, refrains variés et convaincants, on peut toutefois regretter que le break se fasse attendre et désirer puisqu'il débarque à 9'27"! Les solos et thèmes techniques ET mélodiques (comme quoi c'était possible d'éviter de faire de la bouillasse sur l'album suivant) servent au bout du compte un break / final bien court en proportion du reste. Alors, bon titre ou pas? Finalement, ça dépend s'il on a déjà écouté Tool. En 2002 je n'en connaissais aucune note et logiquement The Great Debate m'était apparu comme un titre concluant. Mais maintenant, c'est une autre histoire. Les gimmicks de Tool sont volontairement placardés un peu partout (mention spéciale au passage "are you justified to take life to save life" qui fera hurler de rage les adeptes d' "Ænima"), et laissant perplexe quant aux conséquences du fameux "coin d'inspiration".
Bon allez, c'est déjà plus ou moins arrivé par le passé, reconcentrons-nous pour accueillir le cinquième et dernier titre du premier disque (ma gentillesse me perdra).

Disappear… "C'est sans doute le morceau le plus expérimental que nous ayons jamais fait. Il est novateur, même si certainement très influencé par Radiohead", Mike Portnoy. Attends… j'ai mal entendu… Peut-il nous la refaire, sa bonne blague? Parce que là, on est tout simplement en train d'écouter du "OK Computer", alors si c'est ça qu'il qualifie d' "expérimental" et de "novateur", soit il manie l'ironie, l'antithèse et le second degré d'une main de maître, soit il nous prend ouvertement pour des abrutis avec une effronterie sans borne. Vous l'aurez compris, Disappear n'a aucun intérêt. Du balai.

Le bilan de ce premier disque apparaît donc très mitigé :
Premier titre plutôt chouette dans l'ensemble mais souffrant d'un break casse-couilles et peu naturel car pompé sur un style Pantera qui ne leur sied guère.
Deuxième titre de qualité et honnête dans la composition.
Troisième titre original dans le mélange relativement subtil de différends existants.
Quatrième titre, tribute band à Tool pour une bonne partie. Frustrant.
Cinquième titre, tribute band à Radiohead. Tout sauf "expérimental et novateur" XD Totalement vain.

Heureusement, j'ai là sous la main le second disque comprenant le fameux monument de 40 minutes et des bananes. Malheureusement, d'un point de vue général, c'est beaucoup moins homogène qu'un Change Of Seasons, qui lui, est un véritable morceau-fleuve aux transitions léchées. Dans "6 Degrees…", on ne peut que constater le foirage complet des transitions sensées intégrer la partie The Test That Stumped Them All au reste. De plus, Goodnight Kiss, commençant très doucement juste après un fade-out, donne l'impression que le morceau global est coupé en deux.

Concernant la musique en elle-même, elle est loin de faire l'unanimité chez les fans de DT, contrairement aux compositions-cultes du groupe. L'intro à rallonge va en saouler certains par son côté mickey parade ou générique miss France sur quelques passages (1'07", 3'24", 4'22"), alors qu'elle possède par ailleurs d'Excellentes parties poignantes et bien orchestrées. C'est d'ailleurs parfois tellement bien "composé" qu'on détecte une ressemblance flagrante avec le morceau The Wall du groupe Kansas (écoutez The Wall à partir de 3'30"… no comment). About To Crash possède de bons moments et constitue un titre d'entame probant d'une durée raisonnable. La partie suivante, War Inside My Head, est par contre clairement sous-exploitée à mon goût. Trop bien foutue pour être si courte! Du vrai Dream Theater agressif comme je l'aime, c'est-à-dire pas comme dans le break de The Glass Prison. Hélas, l'immonde transition introduisant The Test That Stumped Them All débarque trop tôt : une cascade de notes déboulant sans crier gare et ressemblant à un exercice d'échauffement des doigts joué à fond la caisse. Pourtant, cette partie exploite de bonnes idées et met en musique le côté frappadingue des textes d'une manière réussie.
Ensuite, Goodnight Kiss permet aux oreilles de faire une petite pause tout à fait bienvenue et possède, d'après moi, le second moment fort du disque, à savoir le final, dont la superbe et grisante guitare solo s'emboîte parfaitement avec Solitary Shell. Mais flûte, zut et crotte, cette sixième partie n'est qu'un vulgaire copié-collé de Solsbury Hill de Peter Gabriel. Une coïncidence, sûrement… ha-ha-ha. La suite est plus anecdotique, avec une reprise d'About To Crash et une outro reprenant les grosses ficelles de l'intro (avec encore une fois ce passage à la Kansas). Conclusion somme toute classique pour insuffler une pseudo-homogénéité au moyen de quelques artifices.

"6 Degrees…" est globalement un bon titre, mais souffre de défauts qui pourront être rédhibitoires pour certains : transitions parfois ratées, manque global de cohésion et repompes – encore…


Il fut intéressant d'analyser cet album plusieurs années après sa sortie. Je pense que, comme beaucoup en 2002, j'ai été aveuglé par le côté ronflant du disque. Le projet était très ambitieux, mais finalement il l'était peut-être un peu trop. Les "emprunts" sont maintenant institutionnalisés au sein des compositions du groupe et de facto les grands moments sont plus rares. Je conseille de vous procurer ce disque si vous êtes fan de DT, mais prenez-le avec des pincettes, ayez du recul par rapport à ce qui est proposé. En janvier 2002, Rock Hard titrait "Dream Theater, sont-ils vraiment humains?", et je crois que la réponse est "oui", car j'ai appris qu'à partir de ce "6DOIT" ils pouvaient parfois être vraiment malhonnêtes.

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GLADIATOR - 04 Mai 2009: "Pour moi une chronique n'est surtout pas destinée à donner l'envie aux gens d'acheter, tout comme elle n'est pas non plus destinée à descendre un truc."

Une chronique est destinée a faire découvrir un album , ou a faire découvrir la musique d'un artiste ou d'un groupe d'artistes . Et si tu as aimé cet album , tu espères un peu quand même faire partager ton opinion . De même qu'une chronique peut servir à déconseiller un album , pour diverses raisons . Tu dis qu'un article n'est pas destiné a "descendre un truc"...mais tu déglingues D.T. pendant de nombreuses lignes...c'est plutôt paradoxal , non ?



Bon , cependant je te rejoins tout à fait lorsque tu parles de "consensus béat" à propos de D.T. J'ai déjà remarqué ce fait , et je ne me suis pas gèné pour le dire à certains "amoureux transis de Dream Theater"...

Crois-moi , je sais très bien distinguer une opinion d'un fait...et même si je suis d'accord à propos du "pillage" qu'effectue D.T. en recopiant les riffs de Metallica , et surtout ceux de Pantera , d'autres peuvent ne pas être de ton avis et apprécier néanmoins cet album , et c'est leur droit .
L'emprunt de riffs et de constructions rythmiques à des géants comme Metallica et Pantera ne condamne pas un groupe , sinon la moitié des combos metal serait concernés...mais je t'accorde que pour un groupe comme Dream Theater , c'est gènant...

Une chronique est destinée à tous ceux qui fréquentent le site , sans distinction de connaissances ou d'ancienneté .

Par contre , il est plutôt étonnant que les fans de D.T. ne défendent que très rarement les albums de leurs stars préférés
Je n'aime pas la façon dont tu chroniques , mais je fais l'effort de lire quand même...on appelle ça du respect...je trouve simplement que tes articles pourraient être bien meilleurs , c'est tout .




Toutefois , on n'est jamais vraiment "implacablement neutre" , et il est normal de défendre sa position sur un album , dans le respect de l'avis des lecteurs potentiels..

Glad.



 
GLADIATOR - 05 Mai 2009: A moins que ça ne soit de l'humour , tu dis apprécier cet échange constructif , mais ensuite tu parles de "foutaises"...

Dans ce cas , je n'ai plus rien à dire car je sens un certain mépris de ta part . Continue a chroniquer pour ton seul plaisir comme tu veux . Glad.
 
cacaman - 03 Mai 2012: Ben merde, j'ai chroniqué SFAM ici même en 2005, en plus! M'en rappelais même plus!
Bref, si vous voulez me voir dire du bien de DT, allez jeter un oeil... à moins que mon étiquette d'aigri de service vous soit bien pratique...
Il n'est pas question d'être ou pas de mon avis concernant le pillage. Je n'exprime pas un avis, j'exprime un constat.
Si certains ne sont absolument pas dérangés par un DT qui fait mumuse avec la musique d'autrui, grand bien leur fasse, mais personne n'arrivera à me prouver le contraire. Le problème, c'est que je mets (heureusement je ne suis pas le seul, loin de là) le doigt là où ça fait mal, et l'amoureux transi de DT se trouvera en plein paradoxe. Tout le monde (ou presque) s'accorde à dire que pomper la musique des autres c'est nul, mais à côté de ça on se voile la face parce que c'est DT. Pourquoi?

J'attends toujours celui ou celle qui cautionnera ouvertement cette méthode et qui me dira "OUI, ils ont pompé partout mais je m'en fous". Au lieu de ça, on me dit que je suis hautain et que j'impose mon "avis" aux autres. Foutaises.
Mozabi649 - 17 Avril 2014: Perso j'adore cet album surtout la partie éponyme mais cacaman, je dois avouer que tu as raison sur au moins un point : la mélodie thème du deuxième disque est un copier/coller de la mélodie clavier de The Wall de Kansas.

Dire que je trouvais cette mélodie très bien trouvée, on va rendre les honneurs à qui ils sont dûs pour le coup.

Mais malgré ça, je maintiens quand même que cet album est très bon.
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Chronique @ pielafo

26 Mai 2019

Très technique, très démonstratif mais jamais ennuyeux car profondément original

Chapitre 6 : La pente (très ?) douce.

Le nouveau millénaire est arrivé. Nous sommes en 2000 et Dream Theater, forts d’un album qui révolutionnera non seulement le genre mais également la face de la Musique avec un grand M s’apprêtent à enregistrer leur nouvel album dans un contexte très particulier, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, il s’agit de la première fois en 6 ans (faut t’il y voir un signe?) que le groupe va garder un line up stable, celui-là même qui perdurera au long de toute la décennie. Puis, la sortie du premier Live officiel en la présence de Metropolis Pt 2 :Scenes From New York (qualitativement aussi exceptionnel que l’album dont il fait honneur) nous prouve que le groupe est désormais plus présent que jamais. Toujours chez Elektra Records, le digne successeur du grand Metropolis Pt 2: Scenes From A Memory allait voir le jour en la présence d’un album qui répond au nom étrange de Six Degrees of Inner Turbulence.

Votre serviteur ne vous cachera pas qu’après sa dernière chronique sur Metropolis, il ne savait pas comment aborder ce disque hautement particulier dans la discographie des garçons de la Berklee. Car Six Degrees of Inner Turbulence est un album très spécial et délicat a cerner mais pas moins incroyable.

Il y aura tout d’abord cette pochette très particulière. Un gribouillage… chaotique… presque enfantin… et même malsain quand on y pense. On y distingue a peine le logo de Majesty. Peut être pour nous dire justement que tout ce que nous connaissions du groupe s’apprête a être mis de coté le temps d’un album. Et c’est vrai.

Car oui. Six Degrees n’est pas un disque comme les autres. Tout d’abord c’est un double album fort de 5 pistes d’ouverture sur sa première face (qui offrent 50 minutes au compteur tout de même) et d’une seconde face avec le titre éponyme (42 minutes a lui tout seul!!) et pour bien comprendre cet album extrêmement unique dans la discographie des Américains, il conviendra pour le bien de cette chronique de séparer ce chapitre en 2 parties distinctes car les deux faces, sont extrêmement différentes.

6 Degrés.
6 Troubles psychologiques.
6 Titres.

Cet album est le point de départ de beaucoup de concepts qui trouveront leur aboutissement sur les albums suivants et qui dureront toute la décennie pour certains. Premièrement nous avons le nombre de pistes qui croitra d’un chiffre à chaque sortie successive (Train of Thought en a sept, Octavarium, huit, et Systematic Chaos en aura neuf).
Aussi, depuis la fin de Metropolis Pt 2, le dernier son de l’album sera toujours celui qui commencera le suivant jusqu’a Octavarium. Cette galette sera également le début de la longue suite conceptuelle liée aux problèmes d’alcool de Mike Portnoy (qui perdurera jusqu’à son aboutissement sur Black Clouds & Silver Linings), ce dernier voulant les retranscrire en musique tant ce fut un événement marquant de sa vie. La bien nommée « Twelve-Step Suite » fait référence aux 12 étapes de thérapie nécessaires au sein des Alcooliques Anonymes pour vaincre les démons qui nous poussent a boire plus que de raison.

Et ce premier mouvement, intitulé The Glass Prison, choque de prime abord. Notamment de part cette production extrêmement moderne a laquelle le groupe ne nous avait encore jamais habitués. Sur ce disque et ce titre en particulier, on y découvre beaucoup de sons étranges, d’expérimentations et ces dernières seront légion tout au long du premier disque. Bien plus encore sur la quatrième piste The Great Debate (nous y reviendrons). On notera également un Dream Theater qui, tout au long de l’album nous montrera un visage encore plus virtuose et encore plus poussé dans sa quête sonore. Est ce au détriment de l’âme de la musique? Oui et non.

Oui car le groupe usera et abusera de ces très longs passages instrumentaux parfois un peu longs qui complexifient énormément leur musique. Et non car cette démarche s’en retrouve très cohérente avec le concept (Sur Six Degrees l’album en tout cas). Mais revenons à The Glass Prison. Malgré le choc que nous propose ce titre de part le gap énorme qui sépare ce morceau de n’importe quel titre de Metropolis Pt 2, Dream Theater se montre ici sous son visage le plus technique. Et de très loin, le plus féroce et vicieux (à ce jour entendons nous bien). La rythmique est démentielle de justesse, Portnoy martelant ses futs comme un dingue tout en nous massant agréablement les oreilles avec une belle double pédale en hélicoptère comme lui seul sait la faire sur le riff principal. Rudess s’emballe tout au long du titre et nous propose même a la fin un duo de folie avec John Petrucci pour nous offrir un bouquet final hors norme. Et ce titre nous prouve bel et bien que Six Degrees of Inner Turbulence ne sera pas un album comme les autres. Même pour eux.

Et pourtant les plus mélodiques Blind Faith et Misunderstood se voudront justement plus mélancoliques peut être… Le premier nous dévoile tout le talent d’un Rudess qui à bien mérité sa place au sein du combo. Lui qui se faisait parfois plutôt discret sur Metropolis Pt 2 (a l’exception des ballades), nous assène ici tout au long du titre des nappes de clavier magnifiques et des chromatismes comme lui seul sait les faire. Et encore une fois cette production est a tomber par terre tant elle met la branlée a bon nombres de grands producteurs aujourd’hui encore (Et l’album a été auto-produit), même si on reprochera (ou non en fait…) une batterie parfois trop mise en avant dans le mix. Mais a titre personnel, ça rend le son carrément plus percusif. Misunderstood poussera le vice encore plus loin dans cette quête de nouvelles sonorités. En effet, ce titre est vraiment très spécial dans la mesure ou le groupe joue avec nos sens en nous proposant un final perturbant, rempli de sons étranges, et déroutant tant on se sent perdu dans un labyrinthe sensoriel dont on peine a trouver la sortie ( un peu long il faut l’admettre).

Et c’est la que The Great Debate nous ouvre ses portes pour participer a un débat où religieux et scientifiques se rejoignent pour discuter des recherches liées aux cellules souches. Où est ce que la frontière de l’éthique commence et où est ce qu’elle termine? Ce titre à d’ailleurs une histoire assez tragique autour de lui. En effet, Six Degrees of Inner Turbulence à eu la malchance d’etre programmé pour sortir le 11 Septembre 2001, date à laquelle les tours jumelles de New York se sont effondrées aux suites d’un attentat. Et à cause de cela ce titre qui devait être nommé Conflict From Ground Zero sera renommé The Great Debate (Ground Zero ayant été le surnom donné par l’armée Américaine aux fondations détruites du World Trade Center). Et cela causera en partie la sortie retardée de l’album. Le morceau en lui même se voudra dans un premier temps simple, ambiant. Presque tribal grâce a un rajout de reverb bienvenu sur le kit de Portnoy. Labrie également se veut très intéressant sur ce titre tant ces lignes vocales sont originales et bien pensées. C’est également la première fois qu’il utilisera des effets de style sur sa voix comme le vocodeur qui rajoute une dimension d’enjeux encore plus forte.

Il restera un Dissapear qui sera à mon sens le gros et seul vrai point noir du disque. C’est une ballade vraiment étrange. Assez lente et également déprimante dans son propos mais pas vraiment assez efficace pour marquer les esprits et de facto ne restera pas dans les standards des meilleures ballades du groupe. Et ainsi s’achève le premier CD.

Parlons du second. Un seule piste. Huit parties. Et un propos parlant globalement des maladies mentales et de leur impact sur la vie de tous les jours. Labrie nous narre ici les péripéties de personnages affectés au sein de ces chapitres tous assez variés. L’extraordinaire introduction (composée presque entièrement par Rudess) pose le cadre, le thème. On est dans du Prog pur et dur ici comme nous le proposeraient Genesis et pourtant, la musique se veut radicalement différente de celle proposée dans le premier disque. La mélodie a une place bien plus omniprésente ici comme en témoigne cette ouverture rocambolesque qui prend tout son sens en Live (Sur Score ou le titre sera joué avec un orchestre symphonique). Et pourtant certains passages surprennent comme le très technique The Test That Stumped Them All (Labrie parait complètement schizo sur ce titre, ça tombe bien c'est le sujet!) ou le beau a pleurer Goodnight Kiss (faut t’il encore prouver que John Petrucci est l’un des plus grands guitaristes de notre époque?). Ce titre, s’il n’est clairement pas le morceau a tiroir préféré de votre serviteur, a le mérite de repousser certaines limites pour le groupe qui saura se montrer plus mesuré et droit au but sur les successeurs spirituels (Octavarium, In The Presence of Ennemies etc…). Cependant il reste tout de même difficile de se remettre de ce que nous venons d’écouter tant ce morceau du haut de ces 42 minutes regorge de nouveaux détails à chaque écoute.


Six Degrees of Inner Turbulence sera le meilleur album pour certains a n’en pas douter, pour peu que l’on se donne la peine d’y décerner toutes les nombreuses subtilités. Très technique, très démonstratif mais jamais ennuyeux car profondément original. Jamais un groupe n’a sorti pareil disque tant il est unique. Contrairement à Metropolis, peu s’en sont inspirés tant le style de cet album est vraiment proche de son concept. Et même si il à ses défauts, Six Degrees repousse encore les codes et prouve que Dream Theater est la pour marquer au fer rouge le monde de la musique Progressive dans son ensemble.



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Aribeth - 05 Mai 2021:

Enfin une chronique qui aborde un sujet essentiel sur cet album : les paroles ! Le sujet des troubles mentaux divers qu'on retrouve dans chaque chanson du CD2 et qui contribue au côté "progressif" autant que la musique.

DT avaient d'ailleurs fait la même chose avec l'alcoolisme et ses 12 étapes de rédemption, mais répartis sur plusieurs albums.

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Chronique @ Amdor

29 Mars 2010
Forts d'une de leurs plus grandes réussites d'après les fans, en l'occurrence, "Metropolis Part II", Dream Theater revient avec 'Six Degrees of Inner Turbulence', un nom à rallonge pour un nouvel album qui prend la forme de deux CD.

La première galette débute avec "The Glass Prison", premier titre de la "Twelve Steps Suite" de Portnoy. Les crachotements de vinyle créent le lien avec l'album précédent, les cloches instaurent un climat assez lourd et solennel, avant l'entrée en scène de Petrucci qui nous sort un riff hallucinant bien plus lourd que ce qu'il avait fait jusque alors mais toujours empreint de sa technique. Le premier couplet débute par un lead de Portnoy et un Labrie à la voix saturée. Le duo est inhabituel et inaugure la volonté du groupe d'innover. Le mixage sonne bien différemment, le son est plus massif, des éléments tels que du scratch sont incorporés sans pour autant perdre l'aspect technique. On restera toujours bouche bée face à ces cinq musiciens en très grande forme.

"Blind Faith" met plus Rudess en avant. L'intro est assez aérienne avant un crescendo vers le refrain aux riffs plus heavy, avec Labrie merveilleusement mis à contribution. Le break instrumental est un superbe assemblage entre soli de Petrucci, piano émouvant et expérimentations de Rudess qui se révèle impeccable de bout en bout.

"The Great Debate" est une piste clairement influencée par Tool. Les détracteurs du groupe crieront au plagiat mais l'intention d'ouvrir le jeu à de nouveaux horizons est plus que louable et l'essai est concluant. Les groupes jouant dans le registre du Metal Prog' étaient pourtant bien différents et la réunion est à nouveau sous le signe de l'expérimentation, surtout du côté de Labrie. Les riffs sont hachés et prenants et Portnoy se lâche aux fûts dans l'intro. D'ailleurs, anecdote intéressante, Mike ayant les deux pieds pris par ses charleystons, c'est son père, Howard Portnoy, qui s'est chargé en studio de donner un coup de grosse caisse tous les sept temps.

Les deux pistes restantes sur le 1er CD sont beaucoup plus mélancoliques, voire dépressives. Tout d'abord, "Disappear" est très calme et sombre jusqu'à en devenir réellement poignant. Puis, "Misunderstood" est, d'après moi, une des toutes meilleures chansons du groupe. Eh oui, rien que ça! L'intro est très ambiante, donnant droit à un refrain superbe et à 3:30, c'est le démarrage qui laisse place à une fin de morceau simplement hallucinante ! Les mots me manquent pour décrire cette ambiance futuriste malsaine. Les délires expérimentaux rendent à merveille pour une fin simplement dantesque.

Le premier disque se termine et, laissez-moi dire que, au risque de me faire insulter de "fanboy", je trouve ce disque, parfait. Pas de gros défauts majeurs pour ces cinq pistes d'anthologie.

C'est tout émoustillé que nous lançons la seconde galette, composée d'un seul morceau de plus de 40 minutes, le titre éponyme étant divisé en 8 parties. Malheureusement, disons d'emblée que si ce titre n'est pas mauvais, très loin de là, il est beaucoup plus classique et convenu.

"Overture" est une piste instrumentale symphonique composée des thèmes récurrents présents sur les autres pistes du CD. En dépit de son aspect majestueux, elle se révèle assez pompeuse après plusieurs écoutes.

La seconde piste, la très chantante "About to Crash", introduit le thème de la chanson : la maladie mentale. Malgré tout, ce titre, ainsi que sa reprise où le clavier est moins présent au profit de la guitare, ne m'ont pas tant accroché que cela au contraire de "War Inside My Head", très/trop concis et plus heavy, et "The Test That Stumped Them All", titre ultra technique. Ces deux pistes sont très prenantes malgré la transition hasardeuse entre elles.

"Goodnight Kiss" est plus atmosphérique et reposante, malgré une fin très sombre qui décrit la mort d'un enfant, sans pour autant être exceptionnelle. "Solitary Shell" est une autre chanson "calme" mais est d'une autre envergure que "Goodnight Kiss". Joué à 12 cordes par Petrucci, ce titre assez "radiophonique" a pour thème l'autisme et est plus chaleureux.

Enfin, "Losing Time / Grand Finale" est dans la même veine que "Overture", symphonique et grandiloquente mais peut-être moins pompeuse pour reprendre l'adjectif que j'avais employé, et conclut de manière magistrale un très grand album.

En dépit de cette seconde partie sans réelle prise de risques, Dream Theater nous gratifie d'un album Excellent qui varie entre le sans faute du premier CD et le très bon du second, s'éloignant des albums précédents tout en conservant les bases du groupe. "Six Degrees of Inner Turbulence" est un album à posséder à tout prix, pour tout fan de bon prog' et de technique.

Le + : "The Glass Prison", "Misunderstood", "War Inside My Head", The "Test That Stumped Them All"
Le - : "About To Crash" + Reprise et encore que...

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