Si, selon certains écrits, le «
Sheol » est un lieu sombre et malsain où reposent les âmes des déchus, alors les musiciens de
Naglfar, sombres et haineuses créatures, en sont les parfaits guides. N'ayant plus fait parler d'eux pendant cinq longues années après la sortie de leur second opus, «
Diabolical », les revoilà sous l'aile de
Century Media (
Arch Enemy,
Dark Fortress,
Dark Tranquility,
Iced Earth...) nous offrant leur troisième album, témoin d'une bonne progression au sein du groupe.
Si le fond ne change pas, la forme elle s'est trouvée modifiée au profit d'une production bien supérieure à ce que l'on pouvait trouver sur les opus précédents. Les différents instruments forment une puissante homogénéité, créant une atmosphère compact, mais mêlée à des sonorités assez aérées pour que le tout s'offre comme quelque chose de puissant à l'auditeur.
Le premier titre « I Am
Vengeance » annonce judicieusement la couleur en déployant ingénieusement des guitares tranchantes et une batterie fracassante le tout surplombé par la voix agressive et haineuse de Jens Rydén. Un paysage sombre aux colorations satiriques se dévoile alors à l'auditeur qui ne s'en échappera pas avant que les quarante minutes nécessaires à l'exploration dudit « Séjour des Morts » ne ce soient écoulées.
Ce panorama infernal s'épanouira par la présence de titres tels que « Wrath of the
Fallen » ou encore « Of Gorgons Spawned
Through Withcraft », leurs riffs démoniaques sublimant la tentative du groupe de représenter ce puits des âmes qu'est le
Sheol. La mélodie, bien qu'elle soit présente en permanence aura tout de même des montées en puissance plus prononcées sur certains titres, en particulier sur « Black
God Aftermath » et sa rythmique envoutante, ou l'implacable «
Abysmal Descent » et son étrange break permettant une remontée en puissance de sa lourde mélopée.
Bien que l'album suive une ligne directrice bien présente au fil des morceaux, renforçant le côté homogène de la chose, aucun titre ne se ressemble bien que l'atmosphère générale perdure inlassablement, indestructible et envoutante. Il ne faudra donc que quelques écoutes avant de différencier aisément les différentes pistes, les savourant à leur juste valeur sans difficulté. Cependant, lors de la découverte, l'enchaînement des titres peut réserver des surprises.
En témoigne le final de l'album, entamé par l'infernal « Unleash
Hell », annonçant un final brutal et rapide, on se rend compte que ce ne sera pas tout à fait le cas à l'arrivée de (l'excellent) « Force of
Pandemonium » arborant un aperçut plus sombre et dramatique de ce que sera la finalité de ce voyage au royaume des damnés. Le solo de ce dernier titre apportera d'ailleurs une petite touche heavy (à ne pas prendre dans le sens de Heavy
Metal) non négligeable, servant de break à ce pénultième morceau, dernier pavé de la route macabre que nous empruntions depuis le début avant que « The
Infernal Ceremony » ne nous relâche, non sans frissons.
On peut donc affirmer que les Suédois ont réussi à créer une des pièces maîtresse de leur discographie. Un vent rafraîchissant après leur cinq ans d'absence, une certaine évolution dans leur style et un excellent album de black mélodique que tout amateur du genre devrait écouter. Tant musicalement que lyriquement, le tout est de très bonne facture, la production est bonne et l'artwork assez jolie.
Pour ma part ce n'est pas non plus une baffe sans précédent, loin de là...mais je peux vous promettre que c'est délectable !
Valentheris.
Je trouve au contraire ce disque très différent du style pratiqué auparavant : d'inspiration moins Pagan et plus rentre dedans.
J'aime beaucoup ce disque, mais il reste moins marquant que son terrible successeur Pariah, sur lequel le chant de Kristoffer Olivius allié à des guitares inspirés et béton font des ravages.
En tout cas merci de m'avoir lu et commenté ;)
Il est vrai que Pariah est très bon également. J'aime bien Harvest aussi, mais je trouve que sur ce dernier les sentiments et les ambiances sont trop facilement accessibles.
1/ Vous n'avez certainement rien compris à ce que je viens de dire
2/ Ca ne va quand même pas dans le bon sens.
En tout cas, merci Valentheris pour cette belle chronique
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire