Entre mésententes internes, épreuves traumatisantes et dérapages en public,
The Ghost Inside est un groupe qui a souvent chuté mais qui a toujours su renaître tel un phénix. Si la carrière du quintet américain a démarré sur d’excellentes bases avec des premiers disques de très bonne facture, une signature notable sous la maison de disques
Epitaph Records et une reconnaissance quasi unanime outre-Atlantique, ce conte de fées commence à virer au cauchemar avec en l’espace de quelques mois la séparation d’un de ses membres fondateur, le guitariste Aaron Brooks avant le tragique accident entre leur bus de tournée avec une semi-remorque qui laissera le batteur Andrew Tkaczyk avec une jambe en moins.
Après cette douloureuse peine, la formation annonce sa séparation et on pense alors à un dénouement des plus cruels. Mais c’était sans compter sur l’incroyable courage et résilience de notre collectif qui fait un immense comeback inattendu sur une période pourtant compliquée (celle du covid) avec la publication de son cinquième album éponyme. Au-delà de la pandémie, on apprend également que notre combo se sépare de son bassiste
Jim Riley à cause de propos raciaux énoncés peu avant le divorce du quintet. En fin de compte, le musicien revient rapidement dans les rangs du groupe puisque ses membres estiment que leur décision était démesurée. C’est dans un contexte plutôt apaisé que nos Américains publient leur sixième opus nommé
Searching for Solace.
Tout comme ses prédécesseurs,
The Ghost Inside poursuit son aventure dans un metalcore mélodique et aux quelques inspirations post-hardcore. Pour autant, si nous étions touchés par l’aspect mélancolique et bouleversant du précédent méfait, principalement pour le récit de ses dernières années de galère, cette nouvelle narration laisse paraître un sentiment de facilité, d’élémentarité et de désinvolture quelque peu décevante. En effet, notre troupe semble se limiter à des structures musicales très similaires au sein de ses compositions à savoir des riffings acérés ainsi que du screaming compact lors des couplets et d’une mélodie radieuse ainsi que du chant clair lors des refrains.
Pour certains morceaux, la pilule passe très bien à l’instar de l’ouverture Going Under avec un riffing assez déconcertant, un breakdown dans la pure tradition du metalcore du début des années 2010 ainsi qu’une plaisante interlude à la guitare acoustique où la sensibilité est désormais seule figurante. Bien que le refrain soit un peu mielleux et caricatural, son aspect fédérateur permet de faire abstraction de cette primarité.
D’autres titres n’auront en revanche pas cette chance de nous faire oublier cette insignifiance. Dans le haut du panier, nous pouvons citer Light Years avec une absence notable de dynamisme, hormis sur ce bref passage où les percussions passent à la vitesse supérieure. Malheureusement pour le morceau, presque chacun des tableaux possède cette même écriture, ce qui la plonge davantage dans l’inélégance. Sur la panne, le collectif américain est trop prévisible et surtout l’impact ne se fait clairement pas ressentir à cause de guitares ennuyantes.
Sur une rédaction uniquement concentrée sur le penchant harmonieux et conciliant, notre formation a des arguments à faire valoir. Seulement, le combo ne les met en exergue que sur une seule pièce, ce qui développe une forme de désappointement. Cette œuvre est Cityscapes, une balade tout en progression avec une introduction instrumentale d’une bonne minute à la fois déchirante et emplie de beauté. La mélodie se poursuit par l’arrivée d’une voix sensible qui sonne comme une rédemption.
La chanson prend du galon, sans perdre son attrait mélodique mais en laissant apparaître une prestation screamée, une sorte de protestation qui évoque à la fois les sombres mémoires et les temps rayonnants. On peut difficilement passer à côté de l’autobiographie de nos artistes. On aurait cependant apprécié que ces annales soient davantage fournies avec une durée plus conséquente.
Searching for Solace est un sixième disque qui, malgré des intentions louables, peine à retrouver la profondeur émotionnelle et la puissance d’évocation des précédents travaux du quintet américain. Si
The Ghost Inside a su démontrer une force admirable face aux événements, on ne peut cacher le goût d’inachevé de cette parution. Certaines compositions parviennent encore à captiver mais l’ensemble reste trop souvent en deçà de ce que l’on attend d’un groupe qui a traversé tant de tourments. La sincérité fait encore figure forte mais elle est désormais enfermée dans une familiarité et une rusticité fallacieuses. On espère que cette recherche de réconfort ne soit qu’une étape intermédiaire avant un retour en force audacieux pour l’avenir.
Voilà un moment qui tourne celui-ci, depuis sa sorti en faite. Dés les premiers singles, le groupe nous montre qu'ils prennent une direction plus mélodique, plus de chant en somme. The Ghost Inside sonne plus metalcore-post hardcore que Hardcore metal. Il reste varié, ya du très lourd avec death grip et Wrath, du pur The Ghost Inside avec les 2 compos de fin. Sur le reste ils se "Parkway drivise " si on peut dire. Si au début je trouvais que cela banalisé un peu l'album, au final les mélodies marchent super bien comme sur Going Under, Light years, ou secret. J'avais le même sentiment que toi Groaw au début, puis les écoutes passent... il gagne en émotion, un très bon album pour moi. 16/20 (mieux que le précédent)
Merci pour la chro
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire