Bénéficiant d'un line-up stable et d' Adam Dutkiewicz (
Killswitch Engage) au mix,
Caliban continue son chemin. Un changement de label, et fort bienvenu, car Roadrunner records signe un partenariat avec Warner Music Group fin 2006. Suite à cela, beaucoup de groupes vont quitter le label pour des coupes budgétaires et désaccords divers. En 2010, Warner Music Group annonce l'acquisition des archives de Roadrunner, s'ensui
Vent des fermetures de bureaux et la chute du label.
Nos acolytes rejoignent dès lors la grosse écurie de
Century Media Records et retrou
Vent leurs confrères de
Heaven Shall Burn.
Globalement,
Caliban garde sa recette, mais ne se contente pas de la resservir telle quelle ; l'enrobage déjà est différent de ce qu'il a été jusqu'alors.
C'est l'album le plus sombre des Allemands ; avec ses nappes de synthé, c'est une atmosphère "
Dark" qui parcourt cet opus. Faut dire aussi que les paroles sont loin d'être festives. "24 Years", par exemple, est inspiré de l'affaire Fritzl ; pour rappel, c'est un cas d'inceste découvert en avril 2008.
Extrait tiré de Wikipédia : "À 42 ans, une Autrichienne, Elisabeth Fritzl, déclare qu'elle a été emprisonnée, violée et physiquement agressée par son père, Josef Fritzl, pendant 24 ans. "
Le thème principalement abordé est sou
Vent lié aux mensonges et à la trahison, j'ai l'impression que tout découle plus ou moins de cette affaire Fritzl. Les textes en eux-mêmes ne sont pas développés, on reste sur des phrases très courtes et directes.
Je possède la version digipack avec 2 titres bonus (2 titres live tirés du With Full Force 2008, eux-mêmes provenant de l'album "
Shadow Hearts", pas franchement utiles). L'ensemble de l'objet est superbement illustré. C'est Bastian Sobtzick qui s'en est occupé, développant un style horreur comics, collant parfaitement à l’œuvre.
Cela démarre par un déferlement de violence, "24 Years" nous plonge directement dans le bain, tout comme "Love Song". "24 Years" est en 2 parties, la suivante est "The Degenation of Humanity" et certainement la meilleure de l'album. Rudement efficace, ce titre possède un riff inattendu à 1.35min suivi d'un bon solo, nous démontrant la technicité des guitaristes, et ce n'est pas sou
Vent que l'on entend
Caliban envoyer autant de notes. Mais mon engouement retombe vite, car le solo est joué par un invité du nom de Sky Hoff. Oui "THE DEGENATION", soit je n'ai pas la référence, soit il y a bien une faute de frappe. "The Degeneration of Humanity" me paraît plus approprié, puis cela colle bien aux lyrics de la chanson.
Ce "
Say Hello to Tragedy", est plus obscur, mélancolique, violent et les chants clairs sont plus discrets.
Des chœurs par-ci par-là, les refrains mélodiques y apparaissent seulement sur 2 chansons, ces chants clairs se veulent plus succincts.
On a quelques originalités comme les effets presque gothiques sur "All I Gave" avec ce piano qui termine remarquablement cette composition. D'ailleurs, c'est la seule chanson où le chant clair ne dénature pas l’œuvre et s'y prête bien, une sorte de
Caliban version
Paradise Lost. Ou "
No One Is Safe " et ses petites orchestrations,
Caliban sort très légèrement des sentiers battus. Pourtant, j'ai le sentiment que le groupe n'est pas allé jusqu'au bout et n'a qu’effleuré ces petites nouveautés, comme si elles n'étaient pas vraiment assumées.
Comme ces voix claires, je les trouve inutiles sur certaines compositions.
Pourquoi mettre ces chants clairs en guise de chœurs qui arri
Vent un peu comme un cheveu sur la soupe? La plupart du temps, je trouve qu'ils n'ont aucun intérêt, et n'apportent rien. Surtout en ayant pris un axe plus sombre et violent qu'a l'accoutumée. Exemple sur "24 years", "
End This
Sickness", "
Liar" et "Unleash Your
Voice". Sur "
Liar" qui est bien réussi, c'est le pont qui est en voix clair, c'est dommage, car en plus d'être banal et ne proposant pas de réelle mélodie, il a tendance à me sortir de l'ambiance, et gâche un peu cette composition. Il y a aussi "
Caliban's
Revenge" et "Walk Like the
Dead" qui sont du pur
Caliban et qui dénotent avec le reste. Elles auraient pu figurer sur un des 2 albums précédents, avec leur structure en couplet hurlé/refrain chanté.
On retrouve, bien sûr, certains morceaux entièrement hurlés comme "Love Song" ou "
No One Is Safe ", je pense que ce "
Say Hello to Tragedy" aurait dû être presque entièrement crié, cela aurait permis une meilleure immersion.
Par ailleurs, s'observe une reprise de Un
brOKen, un groupe californien inconnu pour ma part, comptant seulement 2 albums. Ce "In the Name of Progression" est tiré de "
Life. Love. Regret." sorti en
1994. Pourtant bien réalisée, cette piste a-t-elle vraiment sa place?
Caliban nous propose donc un metalcore presque deathcore par moments, avec une certaine noirceur. Il y a un concept, une couleur à cet opus, mais ce dernier manque cruellement de prise de risques.
Plus de folie comme sur le passage précédemment cité de "The Degenation of Humanity" aurait été fortement bienvenu. Si la qualité est là et s'il n'y a pas de mauvais morceaux, on aurait pu avoir une création plus intéressante et profonde s'ils avaient plus endossé leur choix. C'est le ressenti que j'ai sur ce "
Say Hello to Tragedy".
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