Tous ceux qui à une période de leur vie se sont sentis seuls et sans espoir loin de chez eux, tous ceux qui étaient près de renier l'humanité, ses bassesses et ses orgueils et n'ont trouvé de réconfort que dans une musique qualifiée de « dégénérée », tous ceux qui pensent qu'il faut attendre d'un ami qu'il vous donne la rage de remonter au front – la vie est un combat – quand vous n'avez que du dégoût, tous ceux-là me comprendront quand je dis que Re
Load est mon ami. Re
Load me rappellera à jamais les longues errances nocturnes dans une voiture enfumée et bourrée de watts à faire péter les vitres !
« Ouah, l'autre, le cd c'est son ami ! »
« C'est bon, lâche-moi c'est une image »
Gimme
Fuel, gimme fire.., et ben non! Je n'avais alors qu'une copie sur cassette du cd et pour des raisons de durée ce titre n'en faisait pas partie. Il a donc fait figure de bonus, et quel bonus : l'idée est simple, le cri de rage de James appelle un riff en forme de turbine de F16, la rythmique envoie la sauce et
Kirk balance son thème à peine suggéré dans les mesures précédentes. Comme d'habitude, la grande force de
Metallica c'est de faire vivre le riff, chacune de ses déclinaisons est un pas de plus dans l'intensité, jusqu'à ce que, à l'apogée morceau : gimme
Fuel, gimme fire.. en route pour la deuxième couche! Le solo de
Kirk est un trait de lumière qui nous rappele sa filiation spirituelle avouée avec Joe Perry (d'
Aerosmith, pour ceux qui viendraient d'une autre planète), loin de s'arrêter à la reprise du chant, il passe en second plan pour continuer à enrichir la trame mélodique.
Allez, on ralentit le tempo histoire de laisser «
The Memory Remains » envoûter l'auditeur. Lars montre qu'il est un dieu, tantôt effacé, tantôt destructurateur – ça existe ça? -, toujours autoritaire, il transforme ses grooves au grès des humeurs dont il veut colorer la musique. Qui mieux que Marianne Faithfull aurait pu faire la « little tin goddess », elle dont la voix est presque trop typée pour faire une vraie grande chanteuse! Quelles « lèvres que le temps à oublié » auraient pu mettre autant de nostalgie et de douce folie dans sa ritournelle décalée?
« Je deviens fou mais je ne perds pas la mémoire », les mots font rêver – ou peut-être est-ce un cauchemar – les images sont profondes et terribles, n'hésitez pas à lire les paroles, c'est de l'authentique poêsie métallique!
Le diable est partout dans la
Devil's Dance, la basse de
Jason rampe sur le sol laissant des lambeaux de chair sur les dalles. Comme les sabots du bouc géant, la première ESP martèle l'espace avant que la seconde ne le déchire. Lars enfonce méthodiquement ses rivets d'airain. Deep inside you know seeds I plant will grow, aouch!
La même corne de brume que sur le Back Album pour introduire «
The Unforgiven II », les paroles ont changé mais surtout la musique à changée. L'arpège d'intro un peu figé dans la première version est ici plus musical et sensuel. James est au top, le petit garçon en colère à laissé place à un maître à l'aise dans toutes ses intonations mêlant les images rythmiques et poêtiques (the black of day, dark of night, we share this paralyse...) la voix est grave et chaude, elle enfle, sature et rugit « what i've felt, what i've known... le solo de kirk mérite les mêmes louanges, pas une note inutile ou qui ne soit gorgée de feeling, l'élève de Satriani à retenu la leçon du maître ; il n'oublie jamais de faire de la musique!
Le principe de Better Than You est simple, la guitare qui annonce le refrain nous file la gaule, quand après un bref couplet le chant se pose dessus avec la même voix rocailleuse on jou.., on déch.. enfin on s'est compris quoi!
...
En principe je préfère les chroniques courtes mais le temps passe et je me dis que je suis peut-être en train de taper ce texte pour un gland qui va penser « ouais mais
Kirk Hammet dans cet album y joue pas aussi vite que le guitariste de black épitaph of the
Burning devil », ce qui est vrai mais bon..
Ce cd est plein de musique comme
Machine Head était plein de musique, comme Stiff Upper Lip est plein de musique... j'arrête 'y en a trop. Faudrait peut-être pas qu'on essaie de nous faire croire qu'il suffit de se déchirer la gorge sur un riff qui sonne faux pour faire du métal.
Ce serait dommage!
Ta chronique m'a fait du bien car elle m'a rappelé que la seule chose qui importe est le sens que l'on donne soit même aux choses et non les considérations des autres (pseudos ci ou ça) qui ont tendance à oublier l'essence des choses parce qu'ils sont à l'image de ce monde: superficiels.
Le seul titre de cet album que j'écoute souvent c'est "The Memory Remains"... parce que j'aime bien la voix de M Faithful...
Malheureusement je ne partage pas du tout le même avis que toi sur ce disque, je le trouve trop long et ennuyeux.
Avec moins de remplissage et plus de travail sur les compositions ce disque aurait été très bon.
Reload commence pourtant de la meilleure des manières avec "Fuel", un titre plein d'énergie avec énormément de feeling. Le second morceau "The Memory Remains" est aussi excellent que le premier, un mid-tempo destructeur et un refrain inoubliable.
Le premier faux pas arrive inévitablement avec "The Unforgiven 2", je trouve ce titre sans âme et surtout sans aucune émotion, le riff répétitif n'arrange rien...
Dans les mauvais morceaux de cet album je rangerais aussi "Bad Seed" et "Prince Charming", deux titres à l'esprit faussement Rock, ultra prévisible et sans aucun intérêt, ce qui n'est pas le cas de "Low Man's Lyrics" qui joue à fond la carte de l'originalité, avec ce Pop/Folk de grande qualité.
Sans être Foudroyant, le groove est présent à de nombreuses reprises, comme sur le très lourd "Devil's Dance", le puissant "Better Than You" ou encore "Where The Wild Things Are" et son ambiance Stoner assez original.
On se retrouve au final avec un album assez moyen est trop irrégulier dans la qualité des morceaux, c'est vraiment dommage car les bonnes idées ne manquent pas...
Note: 12/20
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire