Six années séparent la première offrande des deathsters suédois,
Diabolical Bloodshed, et ce second disque
Recremation (2005), mais contrairement aux apparences les choses ont beaucoup bougé pour
Nominon entre temps. Entre la réédition des démos sur un split, et différents EP proposés, le groupe n’a pas chômé. Niveau line-up le moins que l’ont puisse dire c’est qu’il y a eu du changement, puisque le guitariste Juha Sulasalmi est le seul rescapé des sessions de
Diabolical Bloodshed. A défaut de trouver une grande enseigne dans ce marché saturé du Death
Metal, c’est le label de Singapour Kongueror Records (Deathgasm reprendra tout de même intelligemment les droits pour les USA) qui assure la promotion de ce disque.
Nominon délaisse donc le réputé Sunlight studio au son désormais trop typé Death mélodique pour eux, pour s’installer au Necromorbus de Tore Sterjna. Un changement qui s’avère payant, les compositions de
Recremation bénéficiant de ce surcroît de puissance et des guitares épaisses (si typiques de l’immortel trio Grave /
Dismember /
Entombed) qui manquaient un peu sur
Diabolical Bloodshed. Le quintet suédois ne révolutionne pas ici le petit monde du Death
Metal, mais propose une série de titres costauds et accrocheurs, ils possèdent de plus, une imagerie très sombre qui les différencie un peu des monstres sacrés de la scène.
Si on excepte les blast-beat épisodiques, le titre d’ouverture Submit to
Evil pourrait avoir été composé par
Dismember au meilleur de sa forme, mais la façon de chanter de Daniel Garptoft est plus proche de celle de John mcEntee que de Matti Karki, donnant à
Recremation une délicieuse coloration evil. Preuve que les « grands anciens » de Suède ont laissé une marque indélébile dans la musique du quintet : Buried by Me sonne pile comme du
Entombed avec ses riffs Death
Metal gras et empreints d’un léger côté rock’n’roll.
Toutefois
Nominon parvient à faire monter l’intensité et se démarquer de toutes les encombrantes influences citées plus haut, notamment sur
The End Written in
Blood où le chant lorgnant vers le Black et les riffs aiguisés dont merveille.
Autre pépite, le court mais très intense
Sickening : deux minutes de furie à l’état pur, sur lequel on peut apprécier un court passage basse / batterie avec la redoutable vitesse de double pédalage de Pera Karlsson. Le groupe se cherche bien encore un petit peu, allant de plans très sombres à des choses se rapprochant du Death mélo de
At The Gates (Under the Five – Pointed Star), mais c’est toujours joué avec conviction et talent, à l’image du final et énergique Condemned to
Die. A noter aussi un sans faute sur les soli, sobres et efficaces.
Même si certains riffs un peu conventionnels jalonnent cette galette,
Nominon montre tout de même une personnalité plus affirmée qu’auparavant et parvient à livrer avec
Recremation un produit tout à fait homogène. L’artwork noir et blanc conforte le côté démoniaque de Juha Sulasalmi et ses sbires, mais on a quand même connu Chris Moyen plus inspiré pour une pochette.
A défaut de pouvoir rivaliser avec les meilleures sorties 2005 (Pageantry for
Martyrs, The Archaic
Abattoir, I
Monarch, The White Crematorium et l’énorme Altered Genesis),
Recremation s’impose comme un second couteau talentueux, ce n’est pas encore un « must have » mais on s’en rapproche… Chuuuut !!!!!! Ceci est pour le disque suivant.
BG
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire