Quand je pense que certains s'imaginaient que «
Fear No Evil » serait le dernier opus de la donzelle...voici un beau pied de nez. Même s'il marquait les vingt-cinq ans de carrière de
Doro, il n'avait certainement pas été fait en tant que cadeau d'adieu, car la Reine est de retour cette année avec une nouvelle galette du nom de «
Raise Your Fist ». Cet album n'est, une fois de plus, pas un hasard car on s'approche à grands pas des trente ans de carrière de la Hurleuse. Il sera donc un atout pour sa tournée mondiale qui aura lieu l'an prochain et qui passera du côté du Wacken Open Air.
Il n'y a rien à dire du côté de la qualité de ce nouvel opus qui continue à faire perdurer l'héritage de «
Hellbound » (1985), l'album ayant lancé la jeune femme et ses acolytes sur le devant de la scène heavy metal allemande. N'oublions pas que la Reine a une carrière exemplaire : six ans auprès des
Warlock et près de vingt-quatre ans en solitaire avec des sorties régulières et attendues. Exemplaire mais pas parfaite pour autant, en témoignent les décevants «
Machine II Machine » (1995) ou «
Love Me in Black » (1998). Toutefois, rien n'ébranle
Doro et sa pêche d'enfer car, depuis 1989 et le grand «
Force Majeure », le rêve continue.
Pour «
Raise Your Fist », donc, le line up ne change pas, on retrouve de nouveau Johnny Dee à la batterie et Nick
Douglas à la basse, ainsi que le dessinateur Geoffrey Gillespie qui s'est encore une fois chargé de l'artwork (on reconnaît bien sa patte avec ses dessins fournis et très colorés, avec une Reine rajeunie et vêtue de cuir). Musicalement,
Doro reste fidèle à elle-même et ne change pas vraiment sa recette. A l'image de ses opus précédents, on sait pertinemment à quoi on va avoir à faire et il faut avouer qu'avec le temps, il n'y a plus vraiment d'effet de surprise. Cependant, ce qu'on est sûr d'obtenir, c'est un heavy metal burné et efficace, avec son lot de boulets de canon, de ballades et d'hymnes.
Pas de doute, à l'écoute de «
Raise Your Fist in the Air» et de «
Revenge », véritables hymnes à la « All We Are », voilà de quoi nous inciter à lever notre poing et à headbanger. Riffs endiablés, chant rageur très accrocheur, rythme dynamique et mélodies entêtantes. On est en plein dans du
Doro et sa marque de fabrique est toujours respectée. Les ralentissements de rythme sont aussi les bienvenus, que ce soit sur les très hard rock « Rock Till Death » ou « Coldhearted Lover », traditionnels, certes, mais diablement efficaces.
Même si la belle montre quelques difficultés à monter dans les aiguës (on n'est pas jeune éternellement!), elle reste tout de même au top, ne reculant devant rien. En cela, « Grab the Bull » prouve les faiblesses ainsi que les forces de
Doro, avec ce mid tempo prenant et les interventions de
Gus G., le guitariste d'
Ozzy Osbourne. Tant qu'on est dans les invités, ne ratons pas « It Still
Hurts », ballade sensible en compagnie de Lemmy. Les chanteurs étonnent par leur capacité à apporter une âme et une grande émotivité.
Avant de terminer, quelques boulets de canon tels que « Little
Headbanger », qui porte bien son nom, nerveux, dur et costaud, ou «
Victory », qui propose vraiment quelque chose de différent, comme si
Aerosmith côtoyait Kuyss. On découvre une
Doro différente, qu'on peine à reconnaître, en particulier dans son cri aux alentours des 02:10. Toutefois, afin de nous remettre de nos émotions, on a tout de même droit aux ballades caractéristiques, que ce soit le symphonique «
Engel », le gentillet « Free My
Heart » ou le doux et puissant « Hero », en hommage à Ronnie James
Dio.
Doro nous offre une fois de plus du dynamisme, de l'efficacité, de la sensibilité et de la diversité afin d'embarquer encore et toujours l'auditeur dans son heavy metal. Elle ne s’essouffle pas et continue sont travail, toujours en compagnie de son ami compositeur Joey Balin avec qui elle a eu l'occasion de bosser sur des opus tels que «
Triumph &
Agony » et «
Force Majeure ». Il est toutefois dommage que des morceaux ne se terminent pas, comme l'éponyme par exemple (vous savez, on diminue le son petit à petit et on passe au morceau suivant...). En tout cas pas de doute :
Doro est bien présente, et ce «
Raise Your Fist » risque de bien emballer les fans de la
Metal Queen car tout ce qui fait son charme y est réuni. Longue vie !
Le milieu du cd n'est pas ma partie préférée mais quand j'entends le premier titre, un "Rock till Death" bien catchy, "Revenge" bien inspiré, la ballade "Free my Heart" fonctionne bien aussi!
Il me faudra plusieurs écoutes pour l'adopter totalement mais parmi les bons points il y a aussi "Little Headbanger", "Victory", et la reposante "Engel".
Les 2 bonus tracks se laissent écouter, surtout "Strong and Proud" puisque l'autre n'est que la version anglaise de "Freiheit" (Human Rights).
Le chant est un peu faiblard par contre sur ce bonus, sinon ça passe bien.
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