Malgré un (brillant) premier album nommé
R.I.P., le trio helvète de
Coroner est bien vivace en ces années 87/88. Toujours habité de la même veine créatrice, le duo Royce/Baron ne met que quelques mois pour composer le matériau du second album,
Punishment for Decadence. Toujours hébergé par le label germanique Noise,...et encore desservi par une production minimaliste, pas franchement mis en valeur par une pochette assez hideuse, le second full length de
Coroner sort néanmoins en 1988, porteur des espoirs nés du superbe prédécesseur.
Et si l'entame de l'album est plus direct que celle de R.I.P, il n'y a pas tromperie sur la marchandise: une nouvelle fois,
Coroner distille un thrash metal technique et flamboyant, une série de pépites ciselées à coups de soli ensorcelants et vertigineux, de riffs aussi ravageurs qu'élégants, d'enchaînements miraculeusement équilibrés et inspirés...
Esthétique dans l'agressivité, aérien et noir à la fois, diabolique par sa maîtrise technique et son sens de la mélodie,
Punishment for Decadence confirme l'immense talent des Suisses.
Les enchaînements
Absorbed – Masked
Jackal, avec leurs riffs d'anthologie, Skeleton On Your Shoulder - Sudden
Fall et leur force de frappe s'avèrent particulièrement immersifs et enthousiasmants. Et si l'instrumentale
Arc-Lite impressionne surtout pour la virtuosité de Tommy T.Baron (de la même façon que les nombreux soli disséminés un peu partout dans les méandres du disque), si on frise parfois l'excès dans l'opulence technique des envolées lyriques du riffing, et si la faiblesse anémique du son entrave la puissance du rendu, on atteint quand même très souvent des sommets d'émotion à l'instar de
Shadow Of A
Lost Dream, remarquable enchevêtrement d'arabesques sophistiquées et de furie thrashy au rythme effrené.
On notera enfin que
Coroner conclut l'album avec une reprise de Jimi Hendrix, le fameux
Purple Haze dont la revisite est particulièrement bluffante.
La classe de
Coroner se retrouve également dans la qualité des paroles écrites par
Marquis Marky, dont la teneur surpasse bien des thématiques éculées du thrash metal traditionnel (notamment germanique...)
Bref, si l'album reste dans l'exacte lignée de son prédécesseur, gagnant peut-être très légèrement en compacité et en maîtrise ce qu'il perd en émotion (encore que...), et bien que ne bénéficiant plus de l'effet de surprise,
Coroner confirme brillamment sa place au sein du gotha du thrash metal européen, qui se trouve être pour l'essentiel germanique. Mais aux côtés des
Kreator, Sodom et autre
Destruction,
Coroner trace désormais sa voie personnelle avec maestria, réunissant l'énergie et la force du thrash metal avec l'esthétique mélodique du heavy metal, le tout dans un univers sombre et souvent aérien, servi par une technique instrumentale de virtuose. Le heavy metal tient là un de ses plus grands artistes, la suite ne fera que confirmer ce que
Punishment for Decadence laisse déjà entrevoir.
Merci pour ta chro, matt. Je ne vais pas encore souligner ta qualité de rédacteur, tout ce que je sais, c'est que quelqu'un qui construit des rédactions aussi prenantes tout en ayant pris soin de les synthétiser comme il faut mérite des félicitations.
Ah ben merde, je l'ai quand même fait.
Seul changement de la réédition 2018, la pochette, exit le squelette sur fond noir, retour à l'original avec la sculpture de Rodin "Les portes de l’enfer" (Merci Fabien pour l'info).
Oh cette prod daté.... cela sonne beaucoup plus début des années 80 que fin. Mais bon .... mais si putain pour un groupe aussi technique ça fait chier quand même... cette grosse caisse en carton...
On discerne tout de même tous les instruments c'est le principal, cela ne m'a pas non plus arrêté dans l'écoute.
Pas facile au début, mais comme le premier opus plus on écoute, plus c'est bon. Plein de bonne chose, le refrain de Absorbed, le riff très reconnaissable de Masked Jackal. Je le trouve plus thrash que le premier, excellent enchainement de Skeleton on Your Shoulder, Sudden Fall et Shadow of a Lost Dream.
Maintenant les compos en dessous :
Tout d'abord la fin de l'album:
The new breed possède un super pont, mais son couplet avec ses 3 notes de guitares à la fin de chaque phrases est répétitif et à un effet un peu écœurant à force. Voyage to Eternity en fout un peu partout, elle manque de cohérence, et la reprise de Jimi Hendrix je la trouve inutile, ya déjà beaucoup de guitare dans cet album.
Et dernier point la compo instru Arc-Lite, presque du beethoven ou Bach à la guitare, qui est mal placé je trouve, elle vient alourdir l'oeurvre, je l'aurais plus vu à la fin mais bon...
C'est dommage, il mériterait un 15 ou 16/20 mais cet fin d'opus fait chuté la note, et la prod y joue aussi 14/20.
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