Impressionant. C'est ce qui me vient à l'esprit juste maintenant.
C'est un solide opus que le groupe nous offre là. Optant pour une approche peut-être moins agressive que "
The Man Who Would Not Die" (souvenez-vous des lignes vocales emplie de colère sur
Robot, Blackmailer ou même le titre éponyme), les titres n'en restent pas moins puissants. En fait, ce que les titres ont perdu en hargne, ils l'ont récupéré en mélancolie.
En effet, même si cet album s'inscrit dans la lignée du précédent, il est marqué d'un passé plus pesant. La tournée "A Tour
That Will Not
Die" s'est vue assombrie par le tragique décès de Debbie, la femme de
Blaze; alors qu'il semblait relever la tête. C'est peut-être pour ça que la pochette m'est apparue plus sombre (une fois que j'ai eu le cd en main) que la teinte de l'artwork divulgué sur internet quelques semaines avant. (C'est pas du mélodrame à deux ronds, j'essayais juste de souligner d'une manière plus coulée que les photos du livret sont vraiment trop sombres, on perd en qualité des illustrations. Elles sont magnifiques, mais on y voit goutte).
Mais l'intérêt de ce cinquième album studio est bien entendu avant tout la musique, et il frappe fort. Je ne suis pas ici pour détailler chaque titre en track-by-track, alors autant le dire d'entrée de jeu, les quatre premiers morceaux, pourtant déjà très bon, ne sont que des prémices au véritable noyau de cet album. Quatre titres intéressants, quelques fois jubilatoires ou incisifs, (terrible entrée en matière pour "Watching The
Night Sky" qui parait cadrée live, refrain captivant pour "Madness...", partie instrumentales impressionnante à la pelle etc.). Du Heavy péchu, dans la lignée de ce que le groupe a pu faire jusque là. C'est lourd, entrainant, et ces quatres morceaux n'ont rien à envier à un quelconque standard classique du heavy metal de la belle époque. Mais tout ça n'est tout simplement rien (et c'est dire !) en comparaison des titres qui suivront. A partir de City Of
Bones, les titres monstrueux semblent s'enchainer comme des perles sur un collier. Avec des paroles intelligentes pour de nombreuses d'entre elles, et une musicalité réellement hors-norme, c'est du bonheur en dose. A ce propos, je vous conseille très vivement l'écoute de la galette sur une bonne platine, le fichier numérique compressé ne rendant pour une fois réellement pas justice au travail effectué.
Mais il y a un véritable tryptique dans cet album, un assemblage artistique digne du meilleur peintre primitif ou renaissant flamand. Je veux parler du triplet "Surrounded By
Sadness / The Trace Of Things
That I Have No Word / Letting Go Of The World", qui s'enchaînent en fondu. Je me permets de détailler un peu plus, car il constitue pour moi le noyau de l'album, noyau qui lui a peut-être donné son nom et sa pochette. L'illustration qui précède, celle de Time To
Dare, montre l'homme (présenté en couverture de l'album) qui ose se lever et mettre le pied à terre. Malheureusement pour lui, s'il ne regrette pas ce changement, il finira par être remis au niveau du sol, gueule la première. Par un morceau ("Surrounded by
Sadness") qui commence à la guitare acoustique avant de monter en puissance, arrive le terrifiant "The Trace Of Things..." qui comporte probablement les paroles les plus douloureuses de tout le CD. On a presque honte d'apprécier une seconde de ce foutu morceau quand on sait ce qu'il représente, mais quel titre !
C'est ce qui fait la force de cet album. Du heavy-metal pur, d'une qualité musicale et technique pratiquement à toute épreuve, doublé d'une couche d'émotions diverses qui apporte une véritable plus-value à l'album.
Oh, et au passage, cela va de soit depuis quelques temps, mais vocalement,
Blaze est dans SON registre, et il est impérial d'un bout à l'autre de l'album, tout simplement irréprochable.
Je me préparais à me rendre à ce concert moi aussi, avant un week-end en Belgique. Dommage.
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