Post Human: Survival Horror

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15/20
Nom du groupe Bring Me The Horizon
Nom de l'album Post Human: Survival Horror
Type EP
Date de parution 30 Octobre 2020
Style MusicalMetal Alternatif
Membres possèdant cet album27

Tracklist

1.
 Dear Diary,
 02:44
2.
 Parasite Eve
 04:52
3.
 Teardrops
 03:35
4.
 Obey ft Yungblud
 03:40
5.
 Itch for the Cure (When Will It Be Free?)
 01:26
6.
 Kingslayer
 03:40
7.
 1x1 ft Nova Twins
 03:29
8.
 Ludens
 04:38
9.
 One Day the Only Butterflies Left Will Be in Your Chest As You March Towards Your Death (ft Amy Lee of Evanescence)
 04:03

Durée totale : 32:07

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Bring Me The Horizon


Chronique @ Groaw

04 Décembre 2020

Un premier volet qui questionne, autant qu'il intrigue et qu'il déconcerte

Quoi ? Une chronique de Bring Me The Horizon sur un site de metal ? Serais-je devenu complètement maboule ? C’est carrément le monde à l’envers, surtout en cette année 2020 aussi surprenante que déprimante. Non, n’essayez pas de vous cacher. Je vous vois très bien derrière vos écrans à crier à l’hérésie, au scandale, au crime de lèse-majesté, à grincer des dents et de vous dire qu’une seule chose : de quitter cet écrit le plus rapidement possible. Nous savons, entre vous et moi, que chroniquer le groupe de « metal » (vous avez vu, j’ai même pris le temps de mettre des guillemets) qu’est BMTH n’est plus chose aisée.

En effet, décrié depuis plusieurs années de par sa tournure électro rock popisée (appeler ça comme vous le voudrez), parfois proche des musiques de boîte de nuit (bonjour Nihilist Blues), de par son lyrisme rebelle prépubère, de par ce cher Oli Sykes qui semble au bord de l’agonie dès qu’il produit la moindre note et de par cette volonté d’être accessible à tous sans afficher un travail de composition exceptionnel, il faut le dire, Bring Me The Horizon est devenu la risée des puristes et l’objet de toutes les moqueries.

Toutes ? Certainement pas. Malgré une division entre ses fans et un amas de critiques, le groupe n’a jamais eu autant de succès que maintenant, en atteste Amo, qui est arrivé n°1 des charts en Australie, Ecosse et Royaume-Uni ou encore la tournée pour la promotion de son sixième album, That’s The Spirit, qui aura vu le groupe remplir deux Zénith en moins de deux ans. C’est également en un peu moins de deux ans que les anglais reviennent avec Post Human : Survival Horror, première pièce d’un ensemble de quatre EPs.

Outre cette pochette qui, disons-le, est très laide (et je pèse mes mots en disant cela), l’objectif de cette première mise en bouche est, d’après les dires de notre quintet, de transcrire la pandémie actuelle en frustration, en haine, en colère.
C’est chose on ne peut plus ressenti avec Dear Diary qui renoue avec un metalcore frénétique, énergétique, sombre, au riffing lourd et à la batterie prépondérante. Le vocal d’Oli est plutôt dérangeant au départ, son screaming est encore éraillé et quelque peu déséquilibré, mais on finit par s’y faire. Le grand gagnant de cette histoire reste le solo de guitare, que l’on attendait maintenant depuis une quinzaine d’années. On regretterait presque que ce morceau et ce solo soient aussi expéditifs.

Le quintet continue à nous surprendre agréablement avec Parasite Eve. Intro en chœurs bulgares et instrumental oscillant entre rock, pop et électro (j’en vois certains grimacer à l’avance), les anglais expérimentent, mais dans une bonne direction cette fois. On ressent à nouveau la hargne d’Oli dans un chant encore cassé et fragile dans le screaming mais néanmoins intense. Les anglais ont d’ailleurs fait appel pour ce titre à Mick Gordon, compositeur de la bande originale du jeu Doom Eternal pour créer une atmosphère à la fois mystérieuse et morose. Pari plus que réussi.

Si ce Post Human : Survival Horror offre quelques bonnes sensations, l’EP aura aussi tendance à retomber dans les travers du groupe et à proposer des titres dont on se serait bien passé. Parmi eux, Obey, en featuring avec YUNGBLUD, d’une conventionalité assez affligeante, aux traits pop électro revus et corrigés et aux prestations vocales peu retentissantes.
La palme d’or revient sans nul doute à 1x1, en featuring avec Nova Twins, d’une simplicité sans nom, d’un intérêt presque inexistant et d’un exemple parfait d’une musique quelconque, qui ne dégage pas grand-chose, si ce n’est une sensation de déjà-vu. Le rapprochement avec les derniers travaux de Linkin Park, et notamment One More Light, est parfaitement d’actualité. Oli lui-même a avoué que ce sont les travaux du quintet américain qui l’ont aidé à écrire ses titres.

L’hommage ne s’arrête pas ici avec l’impressionnant Kingslayer et son intro Itch For The Cure, en featuring avec Babymetal, intro qui fait allusion au titre Cure For The Itch de l’album Hybrid Theory. On retrouve ici un peu toute la palette et la discographie de notre quintet anglais dans un titre qui combine la jpop, l’industriel, l’électro et le metal. Le mélange peut, une nouvelle fois, faire peur mais la variation dans le travail vocal, jonglant entre growl, scream et chant clair, ainsi que les différences d’intensités en font un morceau intéressant, original et qui redonne surtout espoir.
L’EP se termine avec le featuring avec Amy Lee d’Evanescence, une ballade touchante, funeste, où l’orchestration, seulement composée de notes de piano et de quelques cordes, la fusion entre la voix angélique d’Amy et le chant plus renfermé d’Oli et la montée en puissance avant l’explosion en font un final grandiose et émouvant, une clôture sur une note positive.

Alors oui, on est clairement loin d’un chef d’œuvre et d’un retour aux sources mais ce premier volet de la quadrilogie est tout à fait convaincant dans son ensemble et se laisse agréablement et facilement écouter. Oui, Bring Me The Horizon n’a pas abandonné son caractère parfois trop poli, oui les anglais n’ont pas non plus délaissé des sonorités stéréotypées, oui le quintet propose des schémas quelque peu ordinaires mais nos musiciens ont eu au moins le mérite de continuer dans leurs expérimentations et de varier dans les influences et les styles. Reste à voir ce que la suite de l’histoire nous réserve.

"Past the point of rescuing, why'd I keep pushing my luck?
The hole I wore into your soul has got too big to overlook
One day the only butterflies left will be in our chest
As we march towards our death, breathing our last breath
I thought we had a future, but we ain't got a chance in hell"

6 Commentaires

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Groaw - 05 Décembre 2020:

Merci pour vos deux retours David et Game_system.

Je me permets de répondre à GS : pour tout te dire, mis à part Count Your Blessings, je n'ai aimé aucun opus de Bring Me The Horizon, même pas Sempiternal, que j'ai trouvé plutôt oubliable et peu marquant dans son ensemble. La palme d'or revient à That's The Spirit, qui était d'une passion et d'une composition proche du néant, même s'il y avait une petite lueur d'espoir avec des titres que je n'ai pas trouvé foncièrement mauvais (Blasphemy, Throne). amo, quand bien même était mauvais, avait eu au moins le mérite d'être un peu plus risqué, même si foiré dans son ensemble.

Je fais (ou faisais) partie de ces amas de critiques aussi, sachant que je ne comprends, tout comme toi, pas un tel engouement pour un groupe qui, finalement, a plutôt copié sur ses camarades plutôt que de proposer une musique personnelle. Des nombreuses chroniques ou critiques que j'ai pu lire à leur sujet, voir que certains trouvent que BMTH a une identité personnelle, je veux bien les croire mais à quel moment et sur quels critères ? Dans tous les cas, je ne fais absolument pas partie de ces fans et pour avoir écouter des performances vocales d'Oli, il y a de quoi se bidonner en pleine déprime.

Pour le coup, j'avais demandé de recevoir l'EP en avant-première, en me disant qu'au pire des cas, j'allais ajouter une peine de mort au groupe. Ma première écoute n'avait rien eu de bien marquant. A part Kingslayer, qui est au passage l'un des titres les plus réussis des anglais, et à la rigueur la ballade avec Amy Lee, je n'ai pas eu de moments mémorables, ni même de grandes surprises. Pour tout dire, j'ai trouvé que les 32 minutes étaient assez longues, parfois interminables par moments. Puis, j'ai écouté la galette deux fois, trois fois, quatre fois. J'ai commencé à trouver des éléments intéressants et plutôt bienvenus : les choeurs bulgares sur Parasite Eve, le lyrisme beaucoup plus mâture que sur les précédentes compositions, un Oli qui possède par passages un chant plutôt juste, et j'en passe. Au final, la sensation de lenteur a fini par disparaître et j'ai plutôt passé un bon moment dans son ensemble, même si les deux titres Obey et 1x1 me sortent totalement de la tête.

Pour le coup, si je pouvais parfaitement critiquer le quintet sur quasi toute sa discographie, ce Post Human reste une assez bonne stupéfaction, même si l'on est loin de l'album de l'année. Maintenant, je peux comprendre que l'on apprécie pas cette nouvelle proposition de BMTH mais je pense pas que ça vaut du lynchage tout de même pour cette fois.

David_Bordg - 05 Décembre 2020:

De rien, lu avec plaisir. J'étais très surpris par le EP qui m'a emmené à sa dépendance. J'ai par conséquent réécouté le groupe sur ses autres disques et pour l'instant j'y trouve pas cette étincelle. Peut-être sempiternel, à voire.

Game_system - 08 Décembre 2020:

@Groaw: Merci pour ta réponse détaillé.

Je considère Count Your Blessings comme un chef-doeuvre absolu, cet album m'a profondément marqué, je le classerais facilement dans le top 5 de mes albums préférés. Cet album m'a donné tout ce que je recherchais en terme de brutalité dans le metal, avec des vocaux à me donner la chair de poule et des compos d'une efficacité infinie. Les autres albums m'ont tous plu jusqu'à Sempiternal (inclus le premier EP, dont j'avais écrit une chronique), bien moins que Count Your Blessings certes, mais je les ai trouvés tous bon, avec un Sempiternal sympas sans plus, malgré un Oli aux compétences vocales très faibles.

Et puis vient le drame. Le putain de That's the Spirit. Oh. Mon. Dieu quel album de merde, j'en reste encore choqué aujourd'hui, probablement le pire album que j'ai écouté de ma vie, qui a fait volé en éclat tout le potentiel que je voyais dans Sempiternal. J'avais penser écrire une chronique de cette bouse infâme, mais je n'ai pas osé, parce que ma chronique risquait d'être très, très, très violente, au point de ne pas être validé, mais qui sais peut-être que je le ferais un jour. Le reste est tout aussi merdique: Amo n'est qu'un patchwork de plein de choses copiés de partout sans cohérence aucune et très mal exécuté, leur EP au nom bizarre n'est que pseudo-expérimentation de comptoir et le dernier EP franchement ce n'est pas mieux, voir le pire depuis Spirit. Dear Diary est une version clownesque de l'ancien BMTH metalcore, Kingslayer tu enlèves Baby Metal tu n'as plus rien, Obey me refait vivre des cauchemars de That's The Spirit, One Day aurait été mieux si Oli la fermer un petit peu et laisser Amy Lee chanter qui pour le coup est la seule qui sait faire, et tout le reste n'est que redite de 20 ans de scène metal alternatif éxécuté avec un amateurisme consternant. La voix d'Oli est, dans le meilleur des cas, une pénible imitation de ce que Linkin Park a pu faire de pire; et dans le pire des cas, quleque chose de simplemment inaudible. Pour moi ça vaut pas plus qu'un 1-3/20.

BMTH, la seule identité que je leur donne, c'est leur période deathcore, là où ils avaient développé un son brutal qui leur était unique. Après ça, rien. Actuellement, ils n'ont aucune identité, ce n'est qu'une vulgaire redite de ce qui s'est déjà fait dans le metal/rock alternatif et la pop en infiniment plus médiocre et amateur. Et leur grand succès actuel témoigne du fait que l'industrie musicale soit complètement pété, je ne compte plus les formations au talent extraordinaire qui peinent à trouver un public. C'est triste.

 

La_Teigne - 07 Janvier 2021:

yup je me permet un petit commentaire sur cette chronique. Je dois avouer que je connaissais peu BMTH avant Sempiternal, mais qui m'avait bien plu à l'époque. J'ai pas écouté les albums plus récents, à part quelques titres isolés genre nihilist blue, mais l'autre jour je suis tombé sur le clip d'Obey sur youtube, et j'ai écouté ce que donnait cet EP. Franchement pas dégueu tout ça.

En fait, j'aime vraiment bien ce groupe. Rien d'exceptionnel ou de particulièrement brillant chez eux on est d'accord mais on sent que les gars écoutent autre chose que du metal pur et dur. N'en déplaise aux trves metalleux et aux puristes qui malheureusement pululent dans ce milieu je trouve, mais j'aime l'idée que qu'on puisse proposer un metal résolument moderne, avec des influences externes assumés, genre les rythmiques trap et l'autotune sur les couplets de 1x1, ou les progressions de synthé trance sur kingslayer. BMTH c'est un peu comme une espece de The Prodigy des temps modernes. Ca manque un peu cette diversification des influences dans le Metal actuel j'ai l'impression (mais je peux me tromper).

Bravo pour la chronique en tout cas, et merci.

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