Cela faisait quinze ans...quinze ans que
Belphegor affinait son Death/Black ravageur et blasphématoire...quinze ans que Helmuth et ses compagnons faisaient l'apologie du satanisme et du sado-masochisme, leur art et leur réputation évoluant à l'image de leur ambition et de leur folie.
La sortie du très bon
Necrodaemon Terrorsathan au nouveau millénaire avait dévoilé un
Belphegor au top de sa forme, la noirceur et la folie de l'album étant des plus redoutable et c'est certainement sans trop d'hésitation que
Napalm Records signa les deux prochaines sorties des autrichiens, qui sans atteindre totalement la puissance de leur grand-frère, n'avaient pas à rougir devant lui.
"
Lucifer Incestus" et "Goatreich-Fleshcult" étaient des albums dont la qualité n'est plus à remettre en question de nos jours et cela
Nuclear Blast l'a bien senti en proposant un nouveau contrat au groupe pour leur sixième opus, attrapant alors un
Belphegor qui en redemandait plus que jamais depuis six ans, offrant alors à la compagnie teutonne un de ses opus les plus remarquable.
Sur ce "
Pestapokalypse VI", pas de fioritures musicales inutiles et tape à l'œil, pas de nonnes lesbiennes nues s'enlaçant en hommage au diable pour rajouter un quelconque bonus ou un soupçon d'intérêt lubrique, les paroles et les capacités des musiciens suffisent amplement à rappeler le contexte à l'auditeur lambda et à lui remuer la tête dans tous les sens.
Dès le départ de "
Belphegor -
Hell's Ambassador" on se retrouve plongé dans les teintes chaudes de l'artwork de
Seth Siro
Anton et il ne faudra pas non plus attendre outre mesure pour en déceler les effluves de magie noire au sein de la musique. Le rythme des guitares est frénétique, de courts solis sont lâchés au moment opportun afin d'apporter la touche de subtilité mélodique lors de refrains poignants sur des titres tels que "Seyn Todt In Swhartz" ou "
The Ancient Enemy", l'un des titres de l'album où la notion de beauté dans la brutalité prend tout son sens et où les blasts de Nefastus sont des plus jouissifs.
La basse n'est (heureusement) pas en retrait et s'exprime même très bien, d'une part par la prestation de Barth qui se la partage au côté du frontman et d'autre part grâce à la très bonne production des Stage One Studios mené par Andy Classen dont on apprécie le talent dont il fait preuve ici sur toute la durée de l'album, en particulier sur "Bluhtsturm Erotika" où le rythme assez lent du titre permet de l'apprécier à sa juste valeur.
Si le chant d'Helmuth est toujours aussi jouissif, alternant entre des growls bestiaux et une texture vocale plus agressive proche du Black
Metal, on appréciera surtout sa force de composition. En dépit de la puissance intrinsèque des morceaux, l'homme en question arrive une fois encore à nous offrir un bon lot d'hymnes, ceux-ci pouvant même être repérés dès la première écoute, ce qui pour un album de ce registre n'est pas rien. Armé de son imagination et de ses talents de guitariste, l'autrichien arrive à créer des titres réellement marquants à l'image de "Sanctus Perversum" qui dispose d'un refrain profond et mélodique et dont le mid-tempo est des plus envoûtant. Il serait également bien difficile d'oublier "
Pest Teufel Apocalypse" qui sous ses airs de piste Death/Black classique témoigne d'un réel travail dans la composition que ce soit au niveau du placement des solis et même de leur structure ou des deux mêmes breaks servant de refrain dont l'allure impériale de la mélodie subitement venue ne donne qu'une envie, celle de suivre Helmuth dans ses propos envers l'église quitte à perdre notre voix.
On peut donc dire que
Belphegor nous offre ici l'une de ses meilleures œuvres. Les compositions, en dépit d'une ligne directrice bien présente dans l'atmosphère et la succession logique des pistes, parviennent à surprendre au coup par coup, permettant à l'auditeur lambda de se délecter de chacune d'entre elle séparément des autres, ne tenant plus qu'à nous de choisir nos préférées.
Par la suite les autrichiens perdront de leur audace et se reposeront sur leurs acquis, la fougue dont ils font preuve ici se dissipant les années suivantes, ce qui est bien dommage compte tenu du potentiel dont ils ont fait preuve des années durant. Il n'en reste pas moins que Pestapokalyspe VI est une des perles de leur discographie et même si elle marque actuellement le début d'une fin elle mérite le coup d'oreille pour tout amateur de brutalité non dépourvue de mélodie.
"No Excuses To
No One, We Are
Belphegor, Fukk You!!!"
Val'
J'avais aussi acheté le 1er, The Last Supper, en 1995 et je dois reconnaitre que je le regrette un peu.
Fabien,
En tout cas, merci pour ta chroniques
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire