Après quelques années de léthargie, tapi dans son antre, un messie antique est réapparu, plus précisément un pionnier du
Doom Metal, voire du
Metal Maltais, dans sa forme la plus épique.
Forsaken nous gratifie, ou plutôt gratifie le barbu, d’une nouvelle offrande en cette année 2017, après ses 27 ans d’une existence assez retirée, certes mais qui est resté fidèle à lui-même et à sa volonté d’évoluer.
«
Pentateuch » n’est pas l’énième déclinaison d’une prestigieuse marque de mobylette qui plairait tant au amateur de sensations faibles, mais de l’autre appellation de l’Ancien
Testament, premier Best Seller fantastique publié et réédité de nombreuse fois tant il a bien marché.
Pas question encore d’aborder la vie du barbu sans qui le calendrier, la théorie de l’
Evolution, les autodafés, et surtout la justification des nombreux meurtres au cours de l’Histoire, au nom de l’Amour de son prochain, n’aurait été possible. Le deuxième tome du Best Seller sera d’ailleurs une source inépuisable d’inspiration pour les croyants, Black Metalleux compris. Mais pour l’heure, jetons une oreille attentive à ce «
Pentateuch » qui trahit une nouvelle fois l’Amour de
Forsaken pour le Christ.
Pour ceux qui ne connaissent pas
Forsaken, le groupe pratique, depuis ses débuts, un
Doom metal mélodique et épique qui n’a donc rien à voir avec une partie de la scène actuelle tels que Swallow the Sun, ou encore de Stoner.
Forsaken puise ses racines chez
Black Sabbath,
Saint Vitus ou encore
Pentagram, en plus heavy et mélodique bien sûr. Le groupe n’est pas très productif, n’ayant réalisé que quatre album en une si longue existence, mais quatre œuvres de qualité, le son ayant gagné en clarté et en puissance depuis
Evermore sorti en 1997. Le groupe a su se détacher de ses influences et nous offre aujourd’hui ce cinquième opus que l’on peut considérer comme un concept album, le groupe restant fidèle à son thème de prédilection mais aussi à cette empreinte mystique particulière.
Musicalement, «
Pentateuch » reste dans la même lignée que l’excellent « After the
Fall » sortit 6 ans auparavant. Introduit par l’emphatique et solennel « Phaneros », du grec « apparent »,
Serpent Bride montre un groupe constant et qui n’est, de toute façon, pas prêt de changer de cap. Derrière cette musique encrée dans la lourdeur et dans l’obscurité, se cache cet horizon lumineux, je dirais même bienveillant, emblématique de la formation. Porté par cette voix aigue sans être trop chaude de Léo se pose d’autant plus comme une incantation salvatrice capable d’apporter la lueur dispersant les ténébres.
« Lourdeur omniprésente » ne signifie pas une répétition car l’écoute de «
Pentateuch » ne suscite jamais l’ennui. Les soli de Sean Vukovic sont attrayants, très typé heavy metal et ne se montrent jamais mis en défaut grâce à leur inventivité. L’écoute de l’introduction « The Banishement », concept album montre un groupe maîtrisant les ambiances sonores, apportant des mélodies nous replongeant dans l’antiquité égyptienne. « The
Dove and the
Raven » se montre aussi particulièrement réussi grâce à ses chœurs transcendant une atmosphère sombre, sans pour autant oublier ce côté épique et lyrique possèdant lui aussi un refrain interprété de manière dantesque.
Le groovy « Decalogue » devrait plaire aux fans de
Candlemass. L’ambiance étouffante reste ponctuée de mélodies ciselées, empêchant que les 7 minutes de ce morceau se montrent aussi longues que l’Exode vers le mont Sinai.
Pentateuch se referme après un « Sabaot (
The Law Giver)» rapide, puissant et implacable, proche du
Black Sabbath épique à l’époque de l’inoubliable trilogie crée par un
Tony Martin au sommet de sa forme.
«
Pentateuch » bénéficie d’une production relativement bonne, équilibrée malgré une puissance parfois un peu délétère pour le son de batterie. L’ambiance y est dantesque et les arrangements magistraux, montrant un groupe qui ne cesse de gagné en qualité comme le bon vin, de messe ou pas. Le groupe gagnerait à être connu, même s’il n’est pas du genre à préférer la Limousine au taxi.
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