C’est 5 ans après leur dernière production studio qu’était «
And Then You'll Beg» que les québécois de
Cryptopsy nous présente «
Once Was Not » un album qui marque véritablement un premier virage dans la musique du groupe. Toujours aussi brutal mais incorporant désormais de façon massive des doses d’expérimentation. Il est également intéressant de noter le fait que l’album atteint les 50 minutes (ce qui pourrait se révéler inquiétant au vue du style dans lequel le groupe évolue habituellement). Le line-up lui aussi nous révèle également des surprises,
Lord Worm l’emblématique chanteur, réintégrant le groupe, mais Jon Levasseur, guitariste (et principal compositeur) quitte le groupe, cédant ça place à Alex Auburn (ex-
Quo Vadis).
La pochette de l’album en dehors de son caractère esthétique (qui est loin d’être négligeable), est une bonne « mise en bouche » de l’ambiance que le groupe nous a préparé, c'est-à-dire destructions à grande échelle, mais également ambiances lugubres voir malsaines, ambiances bien plus exploitées que par le passé. Les paroles quant à elles tournent autour du concept qu’est la terreur chez l’être humain, la musique emboitant parfaitement le pas à cette démarche de par l’ambiance qu’elle dégage désormais. On pourra noter l’utilisation du français et de l’allemand sur certains passages (respectivement dans les titres «
Adeste Infidelis » et « The
Curse of the Great »).
Commençons tout d’abord à parler de ce qui n’a pas changé. Le groupe ne perd assurément pas de sa brutalité et de sa technique, nous offrant même des morceaux surpassant ce que le groupe avait déjà put établir, je citerais le formidable « Carrionshine » nous dévoilant un Flo Mounier plus ahurissant que jamais, dans des blast beat de très hautes volés. L’identité du groupe est indéniablement conservée, et cela malgré le départ de Jon Levasseur. Son remplaçant, Alex Auburn réussissant véritablement à conserver l’esprit du groupe au sein de ses riffs tout en y insufflant une nouvelle dimension, « The
Pestilence That Walketh in
Darkness » en est l’exemple type.
Intéressons nous désormais à ce qui déroutera certainement nombre de fans, c’est à dire l’expérimentation (prenant désormais une place conséquente dans la musique) ...
Nous y sommes confrontée dès les premiers instants, en effet la première piste (en l’occurrence « Luminum ») est une introduction à la guitare acoustique, toute en grâce et en finesse, le groupe disséminant ce genre de passages sur plusieurs pistes de l’album, ainsi que des passages ambiants de grandes qualités. Ces nouvelles incorporations créant véritablement une ambiance glauque voir malsaine tout au long de l’album, le chant de
Lord Worm entre également dans cette logique, incorporant dès lors quelques cris typés black metal, en plus de son atypique growl habituel, mais qui est désormais bien plus nuancé et articulé (malheureusement moins puissant que sur les précédentes productions).
Nous retrouverons également des passages jazzy bien plus présents que par le passé. Le groupe intègre désormais une approche mélodique à quelques uns de leurs riffs, sur le refrain de « The
Pestilence That Walketh in
Darkness » notamment, mais également au sein de titres tels que « The
Frantic Pace of the
Dying », «
Endless Cemetery » etc… Ce côté mélodique se retrouvant également dans les soli de l’album (celui de «Angelskinguarden» y est particulièrement remarquable et emblématique de cette évolution).
Pour conclure, les évolutions que le groupe a opérées, se révèle être un atout majeur de l’album, permettant de faire atteindre à leur musique une nouvelle dimension, tout en conservant une brutalité indéniable. Néanmoins l’incursion des passages expérimentaux, semble casser un peu la dynamique de l’album, le mixage est aussi un peu décevant ne permettant pas de toujours distinguer nettement toutes les nuances du jeux des guitaristes et cela au profit de la batterie. Cet album n’est donc pas forcément le meilleur de la discographie de ce groupe emblématique, mais certainement le plus riche et ambitieux, méritant dès lors une écoute attentive, permettant de dévoiler tout le potentiel de cette album qui se révèle être excellent.
Evidemment, le meilleur de CRYPTOPSY c'est NONE SO VILE ou BLASPHEMY. Après, étant fan depuis la sortie de leur premier album,je suis décu par ce qu'ils font sur leurs deux derniers albums. Maintenant, je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il expériment et qu'il surprend...mais pas dans le bon sens a mon avis
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