Merchant of Emotions

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14/20
Nom du groupe Lost Domain
Nom de l'album Merchant of Emotions
Type Album
Date de parution 25 Mars 2022
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Peaceful Killer
 05:20
2.
 Merchant of Emotions
 04:25
3.
 Under the Sun
 04:48
4.
 Let Them Out
 04:32
5.
 Calibrations
 01:53
6.
 Reclaim a Life
 04:43
7.
 Undone
 06:25
8.
 Spring
 04:58
9.
 As the Sun Sets
 09:14

Durée totale : 46:18

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Lost Domain


Chronique @ ericb4

20 Avril 2022

Un second mouvement dans la droite lignée de son illustre prédécesseur...

Quatre ans de silence radio envolés déjà depuis « ...in the Waiting Room of Death », leur premier et pourtant prometteur album full length... Comme nombre de ses pairs, le combo suédois allait-il être voué à une disparition prématurée des tabloïds ? Se plaisant à déjouer les pronostics les plus pessimistes, l'opiniâtre et talentueux collectif revient de plus belle dans la course, muni d'un second opus de longue durée dénommé « Merchant of Emotions », rondelle n'excédant guère les 46 minutes où se dispatchent neuf pistes inédites. A l'aune de cette fraîche livraison, la troupe serait-elle en passe de confirmer le potentiel pressenti sur le précédent effort ? Nos compères se seraient-ils dès lors mués en redoutables gladiateurs au point de désarçonner leurs opposants les plus féroces ?

Conformément à leurs fondamentaux stylistiques, Catalina Leonte, frontwoman aux puissantes inflexions, et ses acolytes – Michael Ahlin, aux guitares, Niklas Lundqvist, aux claviers, Viktor Gineman, à la batterie – continuent d'oeuvrer dans un metal symphonique gothique et progressif aussi énergisant qu'intrigant, nous faisant à nouveau penser à Lacuna Coil, Evanescence, Gwyllion, Asylum Pyre, et consorts. Le méfait bénéficie, en outre, d'une production et d'un mastering soignés laissés aux mains expertes du guitariste/percussionniste de Cult Of Luna, Magnus Lindberg (sollicité, entre autres, par Lucifer, Tribulation, Gloson, Neànder, 12012, pour la production de certains de leurs albums). Une ingénierie du son rutilante complétée d'un fin mixage, co-signé David Castillo (Amorphis, Angra, Draconian, Katatonia, Leprous, Opeth, Soilwork...) et Thomas ''Plec'' Johansson (Eleine, Lyriel, Degradead, DivineFire, Dynazty, Firewind, Mors Principium Est...) nous font comprendre que nos valeureux guerriers viennent plus sérieusement en découdre aujourd'hui qu'hier...

Quand la force de frappe se fait dévastatrice, le combo trouve sans mal les arguments pour nous faire plier l'échine. Ce qu'attestent, d'une part, « Peaceful Killer », tornadeux up tempo aux riffs en tirs en rafale, à la confluence entre Lacuna Coil et Gwyllion, et « Merchant of Emotions », saillante et sensuelle offrande dans le sillage d' Asylum Pyre. Recelant de sidérantes montées en régime de leur corps orchestral, livrant des enchaînements intra piste des plus sécurisants, et octroyant un entêtant refrain mis en exergue par les toniques impulsions de la sirène, ces deux offensifs et headbangants méfaits ne se quitteront qu'à regret. Dans cette lignée, on n'éludera pas davantage l'entraînant « Reclaim a Life » eu égard à ses incisifs et inaliénables coups de boutoir, ses grisants gimmicks et à son bref mais éblouissant solo de guitare.

Sur un même modus operandi mais investie dans une énergie dark symphonico-gothique, la troupe parvient là encore à aspirer le tympan. Ainsi, s'il laisse volontiers éclater sa colère pour finir crescendo, et se voit, en prime, infiltré de growls glaçants, le mordant « Let Them Out » n'en recèle pas moins une plage des plus apaisantes sur fond de délicats arpèges au piano à mi-parcours. Où l'art de savoir cultiver les contrastes atmosphériques.

Lorsque la cadence se fait un poil moins alerte, les arguments du collectif suédois ne s'avéreront guère moins convaincants. Ainsi, on ne mettra qu'une poignée de secondes pour se voir happé par les orientalisantes effluves exhalant de « Under the Sun », énigmatique et ''gwyllionien'' mid tempo aux riffs grésillants et encensé par les félines modulations de la déesse. Faussement lascif, le low tempo syncopé « Spring », lui, serait un modèle de progressivité. Dans la veine d' Asylum Pyre, le caressant et néanmoins intrigant effort glisse sur une sente mélodique toute de fines nuances cousue, où viennent se greffer les déchirantes incantations d'une interprète bien habitée. On regrettera toutefois une entame et final bien plus linéarisés et semblant s'étirer inlassablement, atténuant de fait la portée de l'instant privilégié.

Enfin, et comme il nous y avait déjà sensibilisés, ce serait au regard de ses pièces en actes symphonico-progressives que le combo serait au faîte de son art. Ce qu'illustrent, en premier lieu, les 6:26 minutes de « Undone », torrentiel manifeste aux riffs crochetés adossés à une mordante rythmique et laissant entrevoir de grisants effets de contraste rythmique. Plus encore, le démoniaque et élégant « As the Sun Sets » déverse ses 9:14 minutes d'une traversée aux multiples rebondissements tout en ne relâchant la pression qu'en de rares circonstances. Dans la veine coalisée de Lacuna Coil et Gwyllion, pourtant mis en habits de lumière par les rocailleuses impulsions de la belle, mais accusant une longueur techniciste en bout de course, le théâtral et vrombissant méfait ne pourra retenir inconditionnellement le chaland jusqu'au terme du voyage.

En définitive, ce second opus de longue durée s'avère tout aussi complexe, varié sur le plan rythmique et finement produit que son aîné, Des arrangements de bon aloi, des lignes mélodiques plutôt engageantes, une technicité instrumentale parfaitement maîtrisée et des qualités d'interprétation difficiles à prendre en défaut complètent le tableau. D'aucuns pourront néanmoins regretter la présence de plusieurs zones de remplissage, à l'instar de l'interlude « Calibrations », tout comme l'absence de ballades, pourtant souvent requises dans ce registre. Et surtout, bien peu d'arguments esthétiques et techniques éloignent ce second mouvement de son devancier. C'est dire que s'il signe une œuvre à la fois prégnante et riche en harmoniques, le collectif nord-européen confirme le potentiel pressenti, sans pour autant prétendre faire trembler ses homologues générationnels. Bref, un second mouvement dans la droite lignée de son illustre prédécesseur...

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