Guère prolifique durant les nineties faute à de nombreux déboires & désillusions,
Immolation a largement inversé la tendance depuis l’invincible
Failures for Gods, alignant désormais les albums avec une régularité remarquable. Sans jamais faillir qualitativement ni trahir son essence, le quatuor new-yorkais s’est ainsi définitivement imposé parmi les dieux incontestés du deathmetal, étalon aujourd'hui vital et incontournable.
Fidèle à l'ingénieur du son Paul Orofino depuis
Failures for Gods,
Immolation retourne ainsi au Millbrook Sound Studios durant les mois d’octobre et novembre 2009, pour la capture de son huitième album. Le budget important alloué par sa nouvelle écurie Nuclearblast, qui semble de nouveau suivre le mouvement deathmetal de près à l'image de ses récentes signatures de
Suffocation,
Vader,
Unleashed ou
Behemoth, autorise également le mixage et la masterisation aux
Castle Ultimate Studios, sous la coupe de Zack Ohren (
Odious Mortem,
Severed Savior), permettant d’obtenir un son plus précis, de peaufiner les ambiances ainsi que les soli de Bob Vigna.
Paru en mars 2010 et intitulé
Majesty and Decay, le nouvel album des inusables Ross Dolan et Bob Vigna est magistralement illustré par l'inévitable Par Olofsson, représentant ce trône tombant en poussière, qui laisse derrière lui des milliers d’âmes errant en peine. Cette image reste loin d'une application au maître
Immolation, qui revient en ce printemps 2010 avec une constance et une détermination sans faille.
Proche de l'intensité et des atmosphères sombres de
Failures for Gods et
Unholy Cult, le nouvel effort d’
Immolation place de nouveau la barre très haute. Après une intro fixant de suite un climat épais,
Majesty and Decay débute sur un The
Purge tout d’abord très rentre dedans, dominé par le martelage des fûts de Shalaty, les croisements de riffs sans pitié de la paire Taylor-Vigna et les growls profonds de Dolan. Puis, suite aux soli décharnés de Vigna, la cadence ralentit pour céder la place à un middle tempo et un riffing écrasants, s’enchainant sur une guitare acoustique qui noircit l’ambiance d’un cran, avant que la machine ne s’accélère et terrasse de plus bel.
Dirigés avec la même maestria, jonglant entre débauche de brutalité pure et atmosphère à couper au couteau, A
Token of
Malice, Divine Code et l'excellent titre éponyme maintiennent ce niveau d’intensité hors norme imposé dès le premier morceau. Une fois encore, la maîtrise de Bob Vigna et la singularité de son jeu impressionnent, arme imparable d'
Immolation, laissant parler et pleurer sa guitare comme peu de musiciens extrêmes, pour ne pas citer Trey Azagthoth du dieu
Morbid Angel.
Après un interlude hypnotique et un magistral A Thunderous Consequence, la dernière partie de l’oeuvre se déroule toutefois sans surprise notable, manquant parfois même du tourbillon de noirceur & de folie d’un
Failures for Gods ou un
Close to a World Below au coeur des morceaux. En revanche, The Raptures of Ghosts et The Comfort of
Cowards se terminent sur deux finaux époustouflants, tout en loudeur et majesté, sur l’entremêlement si délicieux des guitares de Bob Vigna et Bill Taylor, dans la grande tradition d'
Immolation.
Si
Majesty and Decay ne représente ni l’effort le plus marquant d’
Immolation, ni une révolution dans sa carrière, la réalisation reste d'une richesse exceptionnelle, montrant une nouvelle fois un groupe survolant la masse des formations deathmetal actuelles. Monolithique, d’une brutalité et d’une noirceur à toute épreuve, cette offrande représente encore des heures d’écoutes passionnées et infinies, ne laissant parallèlement que peu de chances à la concurrence dès le début de cette année 2010.
Fabien.
C'est un très bon album, mais les sommets semblent etre derrière
je trouve la production plus puissante que sur certains albums précédents (unholy et harnessing ) surtout au niveau de la batterie .
La fin de "the rapture of ghosts " est magistral !
En tout cas merci pour tes chroniques .
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