L'année 1978 marque la fin d'une ère pour
Scorpions. Après le très bon
Taken by Force, suivi du mythique live
Tokyo Tapes, Uli John Roth, le "Jimi Hendrix allemand" décide de quitter le quintet d'Hanovre désapprouvant le tournant musicale pris par le groupe et souhaitant commencer une carrière solo.
Scorpions doit à présent trouver un nouveau guitariste soliste. Après de nombreuses auditions (pas moins de 140 guitaristes auditionnés à Londres !), un dénommé Matthias Jabs, ami du bassiste du groupe et originaire d'Hanovre est choisi pour se joindre à l'aventure. Malheureusement pour le jeune Matthias, Michael Schenker (frère de Rudolf et guitariste soliste des Scorps sur le premier album), fraîchement viré de
UFO pour problèmes d'alcool, propose ses services au groupe. Il jouera finalement sur trois titres de l'album mais ne sera pas gardé pour les mêmes raisons qui l'ont banni de
UFO.
C'est donc en 1979, que
Scorpions sort sa nouvelle galette :
Lovedrive, premier album avec le line-up "classique" du groupe, premier album du succès, premier album d'un âge d'or.
Si la pochette est toujours du même goût que les précédentes (oui, les Scorps ne sont pas les meilleurs en matière de pochettes d'albums), la musique est quant à elle assez différente. En effet le groupe nous produit des compositions de plus en plus agressives, plus heavy que sur les précédents opus. Des titres comme "
Another Piece of Meat", "Can't Get Enough" ou "
Lovedrive", nous montrent bien cette agressivité. Les riffs sont dévastateurs, le chant de Klaus est hargneux, parfois malsain (surtout sur "
Another Piece of Meat"), les refrains bien que simples sont très efficaces et faciles à retenir... Bref, de très bonnes compositions taillées pour le live.
"
Loving You Sunday Morning" qui ouvre l'album est, bien que moins violente, dans la même veine que les titres cités plus haut : un riff simple et accrocheur et un refrain qui rentre dans la tête pour ne plus en ressortir avant un bon bout de temps. Encore une fois, un titre fait pour le live (à voir la version du World
Wild Live).
Au niveau des paroles, cela change des "
Life's Like a River" ou "Yellow
Raven"... Oui, ici c'est du sexe encore et encore, pas sur tous les morceaux mais à partir de cette période on va y avoir droit souvent. La présence d'Herman Rarebell y est-elle pour quelque chose ? En effet ce très bon batteur qui nous avait déjà sorti un texte assez osé ("
He's a Woman - She's a Man") sur le précédent album, nous signe ici le très poétique "
Another Piece of Meat".
Mais
Lovedrive ne se limite pas à cela.
Outre ces morceaux rentre-dedans, l'album contient des titres assez surprenants. Un instrumental, "Coast to Coast", qui nous permet de voir apparaître Klaus à la guitare et Michael Schenker sur la partie soliste, mais surtout... un reggae : "
Is There Anybody There ?". Bien que surprenante, cette chanson est agréable, mélodique, avec un refrain et une rythmique entraînante. Placée au bon endroit du disque, elle permet de faire une petite pause et de planer entre les très heavy "Can't Get Enough" et "
Lovedrive".
C'est aussi avec cet album que les ballades du groupe commencent à connaître un certain succès. "Always Somewhere" et "Holiday" s'imposent comme des classiques. Les deux souvent jouées en concert sont considérées par beaucoup de fans comme les meilleures ballades du groupe. La première démarre avec un arpège sympathique (mais très ressemblant à "Simple Man" de
Lynyrd Skynyrd), la voix de Klaus y est berçante, magique. Un très beau titre, très triste et émouvant. "Holiday" qui clôture l'album, est une longue ballade de plus de six minutes. C'est LE titre où Klaus fait chanter le public en live, LE titre où tous les fans sont en symbiose avec le groupe. Le morceau débute par un arpège acoustique (arpège qui rappelait à Klaus ses vacances, d'où le titre "Holiday") avant de passer à la guitare électrique avec un riff entraînant et un tempo plus rapide (cette partie à malheureusement souvent été oubliée en live). Les parties acoustiques reviennent finalement pour clôturer calmement le morceau et l'album.
Lovedrive est donc un très bon album, varié et important dans la carrière de
Scorpions puisqu'il marque un nouveau départ pour le groupe. C'est le premier succès des teutons aux Etas-Unis, l'album qui va ouvrir la voie du succès à
Scorpions.
Lovedrive est d'ailleurs considéré comme un incontournable du groupe : "
Loving You Sunday Morning", "Always Somewhere", "Coast to Coast", "
Is There Anybody There ?" et "Holiday" sont présents à presque chaque concerts. Cet album marque le début de l'âge d'or du groupe, qui durera jusqu'à
Love at First Sting et le "World
Wild Live".
"Let me take you far away
You'd like a Holiday..."
;-) Pour moi ce sera Bercy !
Un album fabuleux à mon goût. "Always somewhere" reste ma ballade préférée du groupe. Et tu as bien raison d'insister sur l'excellent titre "Is there anybody there", vraiment à part dans le répertoire du groupe. Un must have.
Rarebell avait effectivement des compétences artistiques plus abouties dans des domaines autres que la batterie, où il n'excellait guère...
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