Udo
Dirkschneider est un monstre sacré du heavy metal allemand. Songez que le bonhomme à la voix passée au papier de verre est dans le circuit depuis la fin des années 1960 !
Outre sa longévité, on peut aussi saluer son intégrité : il avait préféré quitter le navire ACCEPT alors au sommet de son succès à la fin des années 80 plutôt que de voguer vers des eaux plus commerciales comme le souhaitait le reste du groupe (ce qui donnera l'album "Eat the Heat" avec David
Reece au chant qui fut un naufrage commercial...).
Même s'il n'a jamais retrouvé en solo le succès d'ACCEPT, Udo est toujours resté fidèle à un heavy bien carré aux entournures tout en sachant rester mélodique.
Ce double live, enregistré comme son nom l'indique en Russie durant la tournée de l'album "
Holy" est une franche réussite. Chaque CD est bourré jusqu'à la gueule (plus de 2 heures de musique au total !). Le son est très puissant, le public bien présent, répondant chaleureusement à toutes les sollicitations du groupe, contribuant à restituer une ambiance chaude, chaude, chaude ! Il est vrai que le heavy du groupe est taillé pour le live, avec ses refrains en forme d'hymnes ("
Holy" ou l'énooooooorme "Shout It
Out" !!).
De plus, Udo n'a pas joué la facilité, ce qu'il aurait pu faire en enfilant tous les classiques d'Accept.
Exit donc les "Balls to the Wall", "
Restless &
Wild" ou "Princess of the
Dawn" dont de nombreuses versions live sont disponibles. Loin de surfer sur son glorieux passé et son brillant héritage (n'est-ce pas Ozzy dont la set-list ne bouge que très très peu depuis 20 ans !), Udo s'emploie à imposer son répertoire solo et, pour ce qui est d'Accept, à réhabiliter l'album Russian
Roulette (3 morceaux) ainsi que les albums issus de la reformation des années 1990 Objection Overruled et Death Row (un morceau chacun).
Pour ce qui est de U.D.O. (le groupe), aucun album n'est laissé de côté. C'est l'occasion de (re)découvrir des brûlots de la première partie de carrière solo de Udo (le chanteur) comme "Break the Rules" (extrait de
Mean Machine) ou "Living on a
Frontline" et "
Heart of Gold" du plus controversé
Faceless World, qui passent très bien le cap de la scène.
Le groupe alterne intelligemment les morceaux au tempo médium ""
Holy", "
Independence Day", "
No Limits" ou "Shout it
Out") avec les plus énervés ("Raiders of
Beyond", "
Metal Eater", "T.V.
War"). La machine est constamment relancée, le public sollicité ("Living on a
Frontline" rallongé est une franche réussite).
Pas de temps mort ! On assiste à une brillante démonstration de heavy metal classique au possible, mais parfaitement maîtrisé et interprété. Tout cela se conclut en beauté avec l'antédiluvien "I'm a Rebel" et le hit de l'album
Animal House "
They Want War".
Voilà donc un double live aux allures de
Best of qui s'adresse tout autant aux fans d'Udo qu'à ceux désireux de se frotter au heavy metal allemand dans toute sa splendeur.
Pour la petite histoire, signalons que cette set-list que je trouve personnellement très intéressante car sortant des sentiers défoncés par le panzer allemand fut critiqué précisément pour son manque de classiques. Le groupe sortira alors en 2003 un nouveau live intitulé (ironiquement ?) The Missing Tracks sur lequel on retrouve la 7 450 545ème version des maîtres titres d'Accept.
A mon humble avis, il serait bien dommage que U.D.O. , échaudé par l'accueil réservé à ce
Live from Russia se contente désormais de dérouler ce genre de set-list prévisible...
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