Life Among the Ruins

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15/20
Nom du groupe Virgin Steele
Nom de l'album Life Among the Ruins
Type Album
Date de parution Mars 1993
Labels Shark Records
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album48

Tracklist

1.
 Sex Religion Machine
 04:43
2.
 Love Is Pain
 03:53
3.
 Jet Black
 04:13
4.
 Invitation
 01:16
5.
 I Dress in Black (Woman with No Shadows)
 04:46
6.
 Crown of Thorns
 06:28
7.
 Cage of Angels
 00:54
8.
 Never Believed in Good-Bye
 04:23
9.
 Too Hot to Handle
 04:39
10.
 Love's Gone
 04:29
11.
 Wild Fire Woman
 04:43
12.
 Cry Forever
 04:32
13.
 Haunting the Last Hours
 00:54
14.
 Last Rose of Summer
 04:19

Durée totale : 54:12

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Virgin Steele


Chronique @ AlonewithL

10 Août 2012

Repose ton glaive et prend une rose en échange.

« Virgin Steele », cette institution du heavy metal épique américain, emmenée par le duo David DeFeis/Edward Pursino aura commis au moins une infidélité à son genre de prédilection. Il est une date dans l’Histoire où le vaillant serviteur de Rome aura déserté les champs de bataille pour revenir à la douceur du foyer auprès de sa belle. 1993 marque l’arrivée d’un intrus dans la discographie des New-Yorkais. Après une période de cinq ans qui suit le précédent album, décrite comme particulièrement compliquée dans les relations entre les différents membres (se concluant d’ailleurs par le départ du bassiste Joe O‘Reilly), « Virgin Steele » change de thème et de registre avec un « Life Among the Ruins » au hard rock très prononcé. « Noble Savage » et « Age of Conscent » apparaissaient déjà comme des albums phares qui glorifiaient la formation. Après ces succès remportés de haute lutte, le virage exercé apparaissait donc comme une entreprise hautement risquée. Certains parleront de défection impardonnable. Ce sera avec cet album que le nouveau bassiste Rob DeMartino fera ses premiers pas. Il imprégnera ainsi ses marques en terrain délicat.
Repose ton glaive et prend une rose en échange.

Quand on fait allusion à la rose, on en vient immédiatement à la femme. Celle qui nous chavire, celle que l’on voudrait tant conquérir ou conserver. « Virgin Steele » passe ainsi de l’académisme au romantisme, préférant s’enlacer dans les doux bras des sirènes plutôt que de poursuivre la route dans leur navire de guerre. Cependant, ne nous montrons pas si naïfs. Quand un homme parle (en bien) de la femme, il songe avant tout au sex et au plaisir. La formation ne fait pas ombrage de cette dure vérité en annonçant directement la couleur avec son « Sex Religion Machine ». Le rythme y est sexy, déhanché, comme si nous avions affaire à une nouvelle œuvre de « Whitesnake ». Le serpent blanc est très souvent cité quand on se réfère à ce présent volume des américains. Le chant torride et charmeur adopté par DeFeis serait en tout cas là pour ajouter encore à la confusion, imitant ainsi le style du maître et confrère David Coverdale.

De cette rythmique aguicheuse et par à coups, « Virgin Steele » en use et en abuse. Ainsi, « Crown of Thorns » et « Love’s Gone » utilisent de même une approche féline au pas à pas, qui s’avère globalement entrainante, si en plus celle-ci se voit accompagner d’un refrain solide. C’est d’autant plus vrai concernant le redoutable « Love’s Gone » qui s’inscrit dans le meilleur de l’opus. Ce titre offre autant de répondant que le tonitruant « Too Hot to Handle » s’assimilant davantage à la scène glam pour son côté insouciant et festif. La gratte du padre Pursino y est particulièrement démonstrative. Le riffing de ce dernier se montrera plus tranchant sur le morceau « Jet Black », bien que son hard rock ne s’impose pas véritablement par l’originalité ou l’inventivité. Ce serait le même reproche que l’on pourrait faire à la suave ballade « Never Believed in Good », malgré la très bonne prestation de David DeFeis.

Le groupe n’a pas lésiné sur le sucre glace. Pour exemple, « Invitation » ou encore « Cage of Angels » que l’on pourra considérer comme des interludes au piano, atteignent un tel niveau de délicatesse et de sensualité qu’il ne serait pas osé de le comparer à celui d’un « Careless Whisper » ou d’un « Jesus to a Child » de Georges Michael. « Virgin Steele » aura donc voulu se rouler dans les draps de soie blancs, n’hésitant plus même à s’engouffrer dans un hard FM tout de même accrocheur sur « Love Is Pain », moins persuasif par contre sur un « I Dress in Black » qui nous mettrait trop longtemps dans l’attente.

Des titres bonus sont prévus sur l’édition 2012 du produit. Le très bluesy « Snakeskin Voodoo Man », marqué par ses influences d’Elvis Presley, n’avait figuré au sein de l’album que dans sa version américaine. En Europe, il n’a figuré qu’en tant que single; diffusé dès 1992. Aujourd’hui, il s’incorpore pleinement à l ‘album comme les voluptueux et doux « Wildfire Woman » et « Last Rose of Summer ». Ce dernier est une pure démonstration de tendresse et de candeur. Un véritable hit dédié à l’amour. Sans doute l’un des plus beaux et innocents baisers offert par « Virgin Steele ».

Il y avait de quoi tomber de sa chaise à l’écoute d’un pareil volume. Le changement est pour ainsi dire brutal. On devine déjà les fans du groupe, qui avaient été éblouis par le heavy « péplum » d’alors, maudirent DeFeis et ses potes. En guise de combats nus dans une arène avec des armes rouillées, on assisterait plus à un vaste étalage de sucre et de miel. Gare au diabète, parce que « Virgin Steele » en met une sacrée couche, au point que l’on perd toute trace de heavy metal dans la musique. Très vite l’œuvre sera assimilée à un « Whitesnake »-like. David DeFeis aura même tenté de se confondre avec le très saint et spirituel David Coverdale. Mais entre les deux David il n’y a qu’un seul dieu de l’amour. L’autre est le dieu de la guerre.

14/20

6 Commentaires

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ZazPanzer - 11 Août 2012: Merci Alone, ton texte tombe à pic car je réécoute pas mal de Steele depuis quelques semaines alors que ça ne m'était pas arrivé depuis très longtemps. Pour être franc, je ne me rappelle plus un seul morceau de ce disque qui est passé à la trappe chez moi aussi. Entre les deux albums fondateurs et le génial couple des H&H, cet album restera un mystère. J'ai bien envie de me lancer dans la chronique des H&H. En les réécoutant ces jours-ci, j'ai un peu plus de recul qu'à l'époque, mais à leur sortie c'étaient pour moi l'Ancien et le Nouveau Testament... qui restent de grands albums.
AlonewithL - 11 Août 2012: J'ai moi aussi tendance à préférer Virgin Steele pour son heavy épique. Malgré tout je dois reconnaître que cet album de hard à l'eau de rose n'est pas mauvais (J'ai même pu vibrer avec Love's Gone et Last Rose of Summer). Il faut vraiment écarter l'idée que nous avons affaire à Virgin Steele mais plus à un clone de Whitesnake.
Hepha38 - 20 Août 2012: On ne peut pas dire que les talentueux musiciens de Virgin Steele aient composé un album mauvais, mais ce Life Among The Ruins ne fait pas le poids face à Age Of Conscent et aux Marriage of Heaven and Hell. Très bonne chronique en tout cas.
Hibernatus - 19 Avril 2014: Ce disque m'avait fâché avec VS. 2-3 titres écoutés, et adieu. Et c'est comme ça que j'ai mis des années à découvrir les divins "Mariage of Heaven and Hell"... Comme quoi on peut être très con. Ayant décidé de me racheter en CD l'intégrale de VS, je tombe hier sur cet album en occase chez Gibert, à un prix défiant toute concurrence. Bon, pourquoi pas. La tolérance vient sans doute avec l'âge, et je l'ai trouvé plutôt sympa. En décalage avec les standards du groupe, certes, mais la barre est déjà très haute. Et puis j'aime Coverdale, rapprochement incontestable dans la seconde partie de l'album. Rien à voir avec une trahison, c'est plutôt du VS en vacances ! J'ai découvert ta chro après et je suis parfaitement en harmonie ! Je suis plutôt salé, mais le sucré a du bon. Ma tolérance s'arrêtera à "Last Rose of Summer" : là, c'est vraiment too much et en plus y'a que le Priest qui a droit de chanter un morceau avec ce titre !
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