Direction la Finlande pour cette chronique avec le dernier album en date de la jeune formation
Havukruunu.
Havukruunu donc dont le nom signifierait quelque chose comme « Couronne de Conifère » s'est formé en 2013 sous l'impulsion du multi-instrumentiste Stefan et du bassiste/vocaliste Humö. A peine formé, le groupe sort deux démos, «
Metsänpeitto » en 2013 et «
Usvakuningas » en 2014 puis un premier EP «
Rautaa Ja Tulta » en 2015 qui fera quelque peu parler de lui et permettra au groupe de se voir proposer un contrat avec le label allemand Naturmacht Productions. Ainsi sortira le premier album de
Havukruunu, «
Havulinnaan » fin 2015 avec son black pagan aux effluves heavy, auquel vient de succéder cette année le nouvel album des Finlandais, «
Kelle Surut Soi ». Notons qu'entre ces deux albums, Humö quitte le groupe et est remplacé à la batterie par Noitavalo, le chant étant quant à lui récupéré par Stefan...
Fidèle à ses productions précédentes,
Havukruunu orne une fois de plus son nouvel album d'une illustration de
Heidi Kosenius, dans des teintes de noir, de gris et de blanc pour un résultat sombre et brumeux du plus bel effet (chaque morceau de l'album bénéficiant d'ailleurs de son illustration dans le booklet). Si de prime abord l'illustration tendrait à nous faire penser à une représentation d'un cavalier noir issu de l’œuvre tant inspiratrice de feu Tolkien, il n'en est point question ici, le groupe puisant son inspiration dans les mythes et légendes de sa culture, dans l'hiver, le froid et la solitude...
L'album démarre sur « Jo Näkyvi Pohjan Portit » avec le son du vent et des arpèges de guitare acoustique avant que le groupe ne nous assène sa recette à coup de riffs tumultueux et épiques, soutenus par un tapis de double pédale des plus vindicatifs. Le ton de l'album est donné avec ce premier morceau épique et guerrier.
Ton que l'on retrouvera par ailleurs sur la quasi totalité de l'album.
Et si le groupe puise son inspiration dans la solitude et le froid de ses légendes nationales, il en ressort un côté plus épique que mélancolique, en témoigne le titre précédemment cité ou le redoutable Noidanhauta et ses guitares épiques qui vous hérissent le poil et vous font fièrement dresser la tête tant elles son efficaces. Bien plus léger, l'aspect mélancolique de l'album transparaîtrait ici plus dans les chœurs parsemant l'album à l'image du final de Vainovalkeat ou du refrain de Vaeltaja des plus maîtrisés et prenants. Cela n’empêche pas pour autant le groupe de mélanger ces deux facettes comme il le fait sur le très bon Verikuu, à la fois épique et mélancolique, avec sa rage froide et guerrière et ses chœurs mélancoliques... Aidé en cela par l'ajout également de quelques nappes de claviers éthérées en fond.
Relativement homogène, l'album bénéficie d'une forte intensité, due pour beaucoup au jeu de batterie de Noitalavo à force de blasts continus et de double pédalage intensif, en témoigne le tumultueux Vainajain Valo et aussi d'un tempo généralement assez élevé.
Havukruunu agrémente néanmoins sa musique de passage mid-tempos des plus agréables comme en milieu de piste sur Voidanhauta ou Vaeltaja, permettant à l'auditeur de se reposer au milieu de ces charges véloces que nous assène le duo. L'album se clôt d'ailleurs de cette façon grâce au titre éponyme
Kelle Surut Soi, plus calme et lancinant (presque atmosphérique) que le reste de l'album.
Côté production, l'alliage est de très bonne facture avec un son plus cru et naturel renforçant la froideur Black
Metal des compositions des Finlandais, laissant chacun des instruments se faire sa place dans le mix final de l'opus !
Havukruunu nous offre ici avec son deuxième album
Kelle Surut Soi, un croisement racé d'un
Bathory (à plus faible dose que sur le précédent album toutefois) et d'un
Moonsorrow auquel se grefferait un petit quelque chose nous rappelant les débuts d'
Arckanum et
Immortal (Vaeltaja notamment). Bref, des influences plus que louables pour cette prometteuse formation qui à n'en point douter pourrait aisément venir chatouiller les maîtres du genre, à condition bien sur de se départir un peu plus de ces influences pour se démarquer de la concurrence et oser venir défier les ténors du genre...
Une belle chro à faire suivre pour un bel album..à partager aussi
Dans mon Top black pour faire connaître ce groupe très prometteur et aux influences solides
Superbe album
Une super découverte que ce groupe, dont les références me parlent évidemment beaucoup.
Merci pour la chronique !
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