Une chronique "à chaud" sur la dernière livraison de la spirale vide. Quatre années d'absence et voici
Karmacode. Note proposée : 14/20.
Julien parle "d'efficacité" comme maître mot définissant l'album, et je dois reconnaître que je suis d'accord avec lui.
Lacuna Coil évolue, ce qui n'est pas un mal, en gardant un sens de la compo "qui accroche" indéniable.
Karmacode se distingue de son prédécesseur "
Comalies" sur quelques points bien distincts.
Le son et la production en général s'orientent effectivement du côté Neo, mais pourquoi pas ? Mise à part (ce n'est que mon avis) la batterie de Cristiano Mozzati (transformé en Criz sur le livret, j'y reviendrai) qui manque un peu de punch (son et mixage), les éléments sont bien présents, notamment sur les guitares. La basse de maître Zelati bénéficie d'un son typiquement Neo mais qui permet d'apprécier son jeu. Guitares un peu noyées, c'est la loi du genre, arrangements de claviers calibrés et bien mixés, voix traitées et compressées au maximum. L'ensemble manque peut-être un peu de profondeur, mais les éléments sont bien équilibrés. Le seul regret, avec la batterie, est celui de la voix de Christina. Si Andrea a accompli des progrès remarquables et se cale -enfin- au niveau de la chanteuse, le traitement sur la voix de cette dernière enlève toute aspérité, toute sensualité qui se dégage normalement de sa voix.
Les morceaux en général : encore une fois, efficaces et calibrés comme de la viande bovine A.O.C.
Pas de risques : aucun morceaux au-delà de 5mn, seulement 4 dont la reprise de Depeche Mode au-dessus de 4mn : les radios vont adorer, mais
Lacuna Coil suit sa ligne habituelle sur ce point.
Le livret du CD, passée la pochette originale que l'on apprécie (ou pas), est assez décevant. Quand "
Comalies" proposait un livret original et agréable, le parti pris de celui-ci est de nous coller les paroles des chansons à la suite, sans paragraphes et sur une police "bâton" alternant noir et blanc : un fiasco. Nous avons droit à une photo gros plan de chaque membre du groupe, sans leur nom de famille... Le CD propose un fichier de photos dont certaines dispensables mais pourquoi pas.
"Fragile" ouvre les hostilités de l'album : titre percutant, rythmé, mélodique et puissant. Christina vocalise dès l'intro, puissante et présente, et Andrea cartonne sans problèmes. Une bombe qui va enflammer les concerts. "To the Edge" enchaîne dans le même genre, en plus rapide et percutant. Les riffs sont gros, les arrangements cadrent parfaitement avec l'ensemble voulu. Vient ensuite "Our Thruth", toujours dans le même style, avec des vocaux de Christina ouvrant le morceau d'entrée. Le problème d'enchaîner ces trois morceaux reste leur similitude au niveau des structures et des riffs de guitare. Il faut plusieurs écoutes pour les distinguer parfaitement. C'est le désavantage de ce choix de son de guitare, noyé dans le bas-médium. le "
Korn O'
Fulgur" quoi... (ouarf ouarf ouarf).
L'ensemble se calme avec "
Within Me", la ballade qui nous permet d'apprécier les progrès d'Andrea (qui ne force plus). Cette ballade ne dégage pas l'émotion d'un "Falling" ou d'un "
Cold Héritage", mais reste agréable.
On enchaîne avec "Devoted", à l'intro plus lourde, et dont les arrangements nous rappellent le
Lacuna Coil plus habituel, agrémenté de leur nouvelle maîtrise technique ; le groupe est musicalement soudé et techniquement impeccable. Un refrain imparable. Suit "You create", une pièce instrumentale d'une minute 30 (??), qui s'enchaîne plus ou moins bien avec le morceau suivant. Dispensable. Arrive "What I See", qui développe le
Lacuna Coil connu, mais avec la touche Neo propre à l'album. le riff commence à agacer, ressemblant encore aux morceaux d'intro (court, puissant, saccadé, flottant) mais le refrain et les enchaînement sont du bon
Lacuna Coil. "
Fragment of
Faith" ralentit un peu le tempo, permet à Andrea et à Christina de développer un beau duo mais n'inspire pas plus que cela.
"
Closer" et son intro de basse sympa, mais qui annonce (AAAAAhhhhh) un morceau limite pop radio, tant les arrangements semblent sortis d'un fond d'un Casio des années 80, le refrain sur la même longueur d'onde. Agréable pour qui aime : perso, Depêche Mode c'est bien mais c'est pas une raison pour que cela s'entende autant. Burp.
"In Visible Light" enchaîne, ralentissant le tempo, nous offrant une ballade au riff lourd et bienvenu. "The Game" reste du
Lacuna Coil, avec un duo chanteur / chanteuse bienvenu, un peu de finesse en son de guitare et un solo plutôt bien vu, ce qui reste agréable. les compos originales de l'Album s'achèvent sur "Without Fear", quyi respecte une tradition excellente : les
Lacuna Coil nous offrent, comme avec "Sensafine" et "
Comalies", une ballade bien faite dans leur langue natale, agrémentée d'un autre solo de guitare, discret et bien fait.
Vient ensuite la reprise de Depeche Mode : oui, alors bon, voilà, moyen bof. Déjà que je ne suis pas un amateur du genre, alors que dire quand depuis 5 ou 6 ans n'importe quel groupe un peu connu se croit obligé de reprendre un de leur titre (Manson,
Rammstein, etc). De toute façon les reprises sur des albums originaux m'agacent toujours ; les groupes pourraient les réserver pour des EP ou des collectors, que sais-je ?
Lacuna Coil possède sans conteste le talent pour nos pondre un treizième titre original, non ?
Il faut conclure : au final, un bon album, un peu "Izy Listening" il faut le reconnaître.
Lacuna Coil lorgne sans conteste du côté du Neo
Metal, mais en gardant les suites harmoniques et le sens de la compo qu le caractérise. Les voix sont bonnes, les refrains souvent imparables, et il y a fort à parier que les U.S apprécieront. Je ne pense pas que le
Coil a vendu son âme, mais cet album manque d'une chose : l'émotion. Ici, nul titre n'arrive à la hauteur de "The
Ghost Woman & The
Hunter" ou de "
Comalies" en termes de sensibilité un peu "noire". Un album de transition, mais il est fort dommage que l'on ait attendu quatre années avant de le recevoir.
Dernière remarque : tout comme
Within Temptation, Lacuna met beaucoup de temps avant de nous pondre un nouvel opus, peut-être aussi la faute aux maisons de disques qui cherchent à rentabiliser un album au maximum avant d'inciter le groupe à donner suite (pensez aux rééditions récentes du
Coil, justement : rien de neuf, un peu de mastering sur le double album des Ep, plus un double de
Comalies assez dispensable vu le prix). A ce rythme de sortie, Iron maiden ne compterait que 7 albums studios au lieu de 13. Notez d'ailleurs que la Vierge de fer sortira son nouvel album en 2006 alors que "Dance Of Death" date de 2003 : les "papys" sont plus actifs que les jeunes, et cela devrait être l'inverse normalement. C'est assez inquiétant, à mon sens. Espérons que le prochain
Coil ne nous soit pas donné en 2010 !!
Votre Dévoué,
Monsieur war.
Dommage qu'il n'y ait pas plus de photos dans le livret!!!
Dommage car le talent musical est là ("Comalies" le prouve non?) et puis, la production est vraiment exemplaire. Le son de basse est absolument énorme mais c'est si peu inspiré...affligeant!
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