Si
Antaeus n’a pas donné de signe de vie depuis longtemps ce n’est pas pour autant que son leader MkM n’est plus en activité. Depuis sa séparation avec
Temple Of Baal, MkM se produit dans
Aosoth avec BST (
Balrog,
The Order Of Apollyon). Le premier album de la formation parisienne sort en 2008 et se nomme
Aosoth. Celui-ci reste peut convainquant malgré le potentiel des musiciens. Mais le groupe n’en sort pas abattu et revient seulement un an plus tard avec
Ashes of Angels. Cette fois le second opus du groupe est plus transcendant et commence à avoir son propre style même si on peut noter des petites ressemblances avec les anciennes formations des deux musiciens. La notoriété du groupe augmente ce qui lui permet de participer récemment à la tourné de
Watain avec
Shining. Deux ans plus tard
Aosoth sort son troisième album intitulé III.
Avec III le groupe frappe vraiment très fort. L’album est constitué de six pistes ayant toute le même nom (violence and variations). Il y a pas de doute les chansons portent bien leur nom.
Aosoth nous gratifie d’une musique violente par des riffs énervés et par des atmosphères oppressantes. Comme sur son prédécesseur, III reste toujours dans le même type de violence avec des guitares jouant dans un registre grave et très agressif. Les passages atmosphériques sont caractérisés par un fort ralentissement du tempo avec des effets de dissonances (pouvant rappeler la musique du compositeur Schoenberg connu pour avoir inventé la musique dite sérielle) sur certains accords qui rendent l’auditeur encore plus mal à l’aise qu’au départ. Ici on est face à une violence physique grâce aux parties brutales et aussi face à une violence morale grâce aux atmosphères. Quant au chant de MkM, il est toujours aussi charismatique et correspond bien à l’ambiance dégagé par l’album.
Le tout s’emboite bien au point d’en devenir fou. La piste numéro deux a de quoi en dégouter plus d’un. On a l’impression de se faire agresser par quelque chose que l’on ne peut pas voir n’y toucher. L’atmosphère est vachement oppressante sur ce morceau. Le troisième morceau est assez différent de par son introduction au piano qui provoque une angoisse présente sur toute la piste. L’angoisse est certainement le mot qui qualifierait le mieux l’album.
Aosoth nous emmène dans un univers inconnu et vraiment très différent de celui de
Ashes of Angels. Sur ce dernier on avait l’impression que le groupe était seulement là pour jouer, mais sur III
Aosoth a rajouté un côté émotionnel très marqué qui rend cet album vraiment différent.
A noter que tous les morceaux ont un point commun. Leur fin est caractérisée par des passages indus, ce qui donne un caractère urbain à la musique et crée une sorte d’apaisement dans ce déferlement de violence. Mais ces passages sont de courtes durées et annonce aussi la couleur de chaque morceaux qui suit. Que dire à par que le groupe a enfin créé le chef d’œuvre dont il avait besoin pour se faire reconnaitre de la scène française. III est l’album le plus complet qu’
Aosoth nous donne et reste dans la continuité de son prédécesseur
Ashes of Angels. Ayant eu des débuts mitigé le groupe ne cesse de montrer qu’il lui reste encore des ressources non exploités et qu’il a de quoi être le fer de lance de la scène black métal française.
Une perle, vraiment ! 19/20 pour moi !
captivant...je vais plus que me pencher sur leur discographie !!!
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