Le premier effort des polonais, coincé entre plusieurs styles et doté d’une production déplorable, n’incitait pas forcément à un optimisme débordant pour la suite, on pouvait y déceler un certain potentiel, mais peu auraient parié sur une progression aussi soudaine et une telle métamorphose sur leur deuxième album
Hybris (2007).
Ce soldat casqué sur la pochette, prêt à en découdre et les deux mains posés fièrement sur son épée, est annonciateur de ce qui va suivre : la guerre.
En effet, terminées les paganeries avec blast beats et production cheap,
Abusiveness a fait comme Robert : suivi les conseils d’
Aimé Jacquet et musclé (considérablement) son jeu. C’est très simple, on dirait quasiment un groupe différent : le clavier est désormais très intermittent, la production est en béton armé avec le travail de Thomas Rozek au studio Q, et du coup chaque instrument sonne au top, les riffs ont un impact dévastateur et le furieux batteur Wizun peut enfin faire apprécier son jeu supersonique à sa juste valeur.
On ne va pas y aller par quatre chemins, on sent clairement qu’entre le premier album et le second, l’élément clef
Infernal War est passé par là, on y retrouve les mêmes riffs Black / Death et le même chant agressif à la Pete Helkamp.
Blades of Truth tabasse la gueule d’entrée de jeu, genre je joue du
Infernal War /
Angelcorpse avec une pointe de synthé, entrecoupé de quelques passages mélodiques, même topo sur
Legend of
Ages, dont le mélange
Unanimated /
Infernal War est encore plus décelable.
Ne nous leurrons pas, malgré quelques variantes c’est quand même la violence qui prédomine,
Millenium of
Disgrace et son début chaotique avec solo tourbillonnant écrase tout sur son passage, avec un Wizun qui martyrise toujours autant sa caisse claire.
Malgré des ressemblances indéniables et nombreuses,
Abusiveness n’est toutefois pas un simple copycat d’
Infernal War, notamment grâce à ses pointes de clavier et comme dit précédemment avec certains riffs plus mélodiques, comme sur Fame of
Arkona. Sur le titre 16*955, les polaks poussent le vice à commencer sur une rythmique semblable au Black / Death mélodique suédois, mais quand ça accélère avec des linéaires Black / Death comme sur
Fire and
Blood, le parallèle est évident.
Après des débuts hésitants et de longues années à travailler,
Abusiveness a enfin trouvé sa voie, et de belle façon, envoyant valser son ancien style le cul entre deux chaises pour le remplacer par un Black
Metal radical et carré qui ne fait pas de prisonniers. Le parcours de ce combo n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui de leurs compatriotes de
Thunderbolt, mais ceci est une autre histoire.
BG
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