Hayras - D-Stramonium

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Nom du groupe Hayras
Nom de l'album Hayras - D-Stramonium
Type Split
Date de parution 2007
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album4

Tracklist

HAYRAS
1. Zi Dinger Kia Kanpa 05:13
2. Utuk Xul 04:06
3. Kutulu 07:32
D-STRAMONIUM
4. D-stramunium 28:16
Total playing time 45:09

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Hayras


Commentaire @ TasteofEternity

10 Janvier 2021

Rien n'est anecdotique en provenance de Toulon

Telo Delenda Est

Depuis la sortie du mythique Gathered under the Banner of Concilium, mettant en scène le Triangle Noir de Toulon « la Déchue », toute collaboration se rattachant au Concilium mérite une attention particulière. Les forces en présence, Rost et Hunferd, défendent les valeurs du conventicule depuis plus d’une décennie tapie dans l’ombre de l’ancien bagne, au blason redoré depuis, par la création d’un arsenal au Sombre Destin, futur tombeau de la Marine française. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois, qu’ils font cause commune, une première offense ayant pris la forme d’un split OTAL/Hayras en 2002, occasionna un largage de bombes, qui pilonna la ville et ses environs sans préavis. Bis repetita placent, à une exception près, Hunferd en profita cette fois pour lancer une nouvelle créature.

Rost n’hésite pas à user de son don d’ubiquité pour investir plusieurs entités en même temps : SV, KN, FGD et BIS. Lorsqu’il décide de prendre les rênes pour une chevauchée solitaire, il s’incarne dans la peau d’Hayras. Il en ressort un black/thrash régressif et jouissif qui n’est pas sans rappeler ici le Darkthrone d’Under a Funeral Moon, bénis de seconds souffles aux riffs gorgés de feeling rock décadent et enlevé, diablement accrocheurs. Voici 3 pièces musicales interchangeables pour un peu plus d’un quart d’heure d’un Black Metal qui brûle de la flamme originelle, appliqué et sans concession. La frappe est connue mais assure son effet grâce en partie au soin apporté aux introductions, et à une production raw qui ne sacrifie aucun instrument sur l’autel de la crasse. Attention ces bandes sorties du tiroir datent en réalité de 2001 et ne doivent pas faire oublier que le premier album d’Hayras, Sombre Destin, paru en 2006, témoigne d’une maturité plus affirmée. Un retour en arrière qui permet de nous rendre compte du chemin parcouru, ou que la vie est un éternel recommencement.

D-Stramonium ressemble à un voyage intérieur de Hunferd (OTAL, EL, FGD, BIS) le Nécromancien. Il rayonne cette fois-ci à travers un projet dark ambient minimaliste et ritualiste. D-Stramonium pour Datura Stramonium, plante bien connue de nos contrées employée pour de funestes rituels. Elle possède tout un cortège d’appellations des plus éloquentes : herbe aux fous, herbe du diable, herbe aux sorciers, trompette des anges, trompette de la mort... Il s’agit d’un auxiliaire très puissant aux effets hallucinatoires reconnus et recherchés depuis des siècles. Ses vertus peuvent se transformer en un véritable poison dés lors que le dosage n’est pas respecté avec précision. La plongée abyssale d’une durée unique de 28 minutes se réalise en finesse et par pallier. L’ensemble est porté par des nappes de claviers qui nous guident sur des plans subtils, entrecoupé de rencontres éphémères avec des esprits, matérialisés par des samples, aux intentions pernicieuses. C’est une lente succession de paysages sombres qui nous attend, derrière lesquels les éléments restent en appui, magnifiant une puissance qui nous effleure à chaque instant. En dépit de l’austérité des surfaces traversées, à aucun moment on ne se sent seul. La forme sonore en mutation perpétuelle aux rythmes inconnues nous fait virevolter telle une feuille morte dansant dans le vent. Un travail captivant, issu du fruit d’une recherche personnelle, qui fait le choix du minimalisme initiatique, progressif, immersif sans toutefois être traumatisant pour l’auditeur. Une œuvre plus sensible que sensée, faisant écho aux travaux de Svartsinn et Northaunt, avec cet arrière goût de mystère et d’onirisme ancestral.

Des styles aussi différents que complémentaires difficiles à concilier mais représentatifs de la richesse de l’Art Noir. D’un côté une approche rugueuse et viscérale, de l’autre une évocation subtile et poétique, le tout au service de la noirceur, ancrée dans un minimalisme prémédité.

Telo Delenda Est

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