Joyeux Noël,
Merry Christmas, Feliz Navidad, Buon Natale... tant d'expressions qui ont résonné à nos oreilles ces derniers jours dans la bouche de notre famille, de nos amis ...
Mais aussi dans la bouche d'artistes aussi variés que l'ignoble Mariah Carey, le roc Bob Dylan, l'éternel Tino Rossi et l'insupportable Bébé Lili (ouioui, ne faites pas semblants, vous aussi, vous voyez qui c'est).
Mais nos coeurs de métalleux, insensibles à ces voeux chrétiens, n'en ont jamais eu cure. Et désespéraient de trouver celui qui, tel un Père Noël des décibels, viendrait nous souhaiter NOTRE Joyeux Noël...
Ou pas. Effectivement, au vu des sorties souvent plaisantes au niveau musical qui accompagnent la période de fin d'année, se faire offrir un album de Noël chanté par une de nos idoles n'est pas forcément une priorité...
Et pourtant, et pourtant...le voilà, cet album. Venu de celui qu'on aurait pas forcément attendu, celui que les métalleux considèrent comme le Dieu du style :
Halford.
Celui qu'on ne présente plus a donc décidé de nous offrir 10 titres, 5 originaux, 5 reprises de thèmes connus, sur le thème de Noël...
Verdict ?
Mitigé.
L'album s'ouvre sur un titre original, le premier de l'artiste en solo depuis l'album
Crucible. Et le temps, depuis, a tristement fait son oeuvre...
Non que
Get into the Spirit soit un mauvais titre. Au niveau musical, il est même plutôt bon, efficace, up-tempo. Reste que les multiples pistes de chant superposées sensées donner à
Halford une puissance vocale comme il en avait sur
Resurrection n'ont pas l'effet escompté et ont même plutôt l'effet inverse. Paradoxalement, c'est sur le break relativement cliché que sa voix est la meilleure, car dépouillée d'effets (des effets qui parasitaient déjà les prestations lives du Priest il y a peu), très pure, un domaine où il excelle toujours.
Et tant mieux, car le reste de l'album fait la part belle à ce chant clair, tout en simplicité. Et là, force est de reconnaître que des morceaux comme Light of the World et
Winter Song, magnifiquement interprétés, restent de superbes moments, si on adhère à leur côté relativement "religieux", sans tomber dans le gnangnan.
Ces 2 derniers morceaux sont d'ailleurs eux aussi 2 originaux... attardons-nous donc sur les 2 derniers "nouveaux" titres de
Halford :
Christmas for Everyone et I Don't Care if it's Christmas
Night ...
2 titres relativement proches dans l'esprit, assez second degré, très rock n roll... et au final assez moyens. Banals, et détonnants dans l'atmosphère de l'album comme dans le répertoire classique d'
Halford, ils n'ont hélas pas grand intérêt.
Passons donc aux reprises, et là on se dit "aïe".
Halford reprenant "Il est né le divin enfant" ou "Douce Nuit", on se demande franchement ce que ça peut donner... et on est en droit d'être effrayés.
Soyons clairs : il y a de sérieux ratés. Oh Come O Come
Emanuel est lourde au bout de la seconde écoute, et Come All ye Faithfull, qui voit Rob se la jouer chanteur d'opéra pompeux, ne passera généralement même pas la première malgré ses 2'27" à peine.
Mais à côté de ça,
Halford nous offre tout de même 2 reprises franchement bien foutues, suffisamment remaniées pour être appréciées par les rockeurs et pourtant suffisamment fidèles aux originales pour rester dans l'esprit. What Child is This et son air bien connu nous narrant la naissance du petit Jésus et Holy
Night se laissent écouter avec un sourire aux lèvres.
Un sourire car, bien sûr, ceci n'est pas du grand
Halford, ni même de la grande musique... et n'a absolument pas la prétention d'en être.
Il est même possible, voire même probable, qu'en dehors des périodes de Noël, pour le fun, vous n'écouterez plus jamais
Winter Songs, lui préférant toute sortie récente de
Judas Priest et tout autre album de
Halford...
Reste que cet opus est une bouffée d'air frais dans le quotidien metal, amenée par le grand Rob. Un album qui ne doit surtout pas être considéré comme la suite logique de
Crucible, mais comme une preuve que le légendaire chanteur se fait encore et toujours plaisir, après 40 ans de carrière.
Et ça, c'est un miracle, de Noël ou pas ...
Je découvre cet album avec exactement une décennie de retard, ce qui ne m'empêche pas de partager le ton général de cette chronique : certainement pas le pinacle de la carrière de M. Halford, plusieurs morceaux assez anecdotiques, mais aussi quelques surprises plutôt agréables. Un disque sans doute à considérer comme une parenthèse conceptuelle plutôt que comme un véritable chapitre dans la prestigieuse discographie du Metal God.
Merci pour la kro (avec 10 piges de retard ! :)
Une chronique pleine d'indulgence, esprit de Noel oblige ?
De mon coté, le début de « Winter songs » pourrait penser que Rob Halford allait réussir son pari de faire aimer aux fans de heavy metal ouverts d’esprits un disque de reprise de chants de Noel, tant la première moitié du disque tient honorablement la barre réussissant même à surprendre agréablement.
Mais le Metal God s’avère incapable de tenir la distance et le disque s’écroule ensuite graduellement, entre mid tempo rock éculés et grandes ballades allégoriques aussi exaltées que ronflantes.
Tout en ayant compris l’esprit « peace and love » de ce disque dédié à une atmosphère particulière propre à l’apaisement, « Winter songs » me paraît manquer de qualité et densité pour prétendre faire le poids dans la richissime discographie du Metal God et constituer sans nul doute, le disque le plus faiblard du grand Rob en solo.
Chronique complète ici : https://lediscoursdharnois.blogspot.com/2021/02/winter-songs-halford.html
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