Suite au délicieux
Crucified Humiliation enregistré en 2005, les deathsters acquis à la cause de
Posthumous Blasphemer doivent attendre trois longues années avant l’arrivée de son digne successeur. Entre temps, son leader Fiendharon a dû composer un nouveau line up, afin de combler le départ d’Alexzonder & de Biven. Assurant lui-même la batterie sur les précédents albums, notre mastermind recrute cette fois un couple rythmique au complet, articulé autour du batteur Den et du bassiste Horus. La formation est complétée avec le growler Zubov, au timbre guttural très proche de son prédécesseur Biven, assurant ainsi une transition parfaite sur un poste souvent périlleux.
A l’instar des précédentes réalisations de
Posthumous Blasphemer, les sessions ont lieu à
Minsk aux « Sehr Gut » Studios, sous l’oeil bienveillant et désormais expérimenté de l’ingénieur du son Iron Cleb. Au fil des albums, Fiendharon et son ingénieur ont incontestablement gagné en professionnalisme, pour atteindre un niveau n’ayant désormais guère à envier aux productions standards du deathmetal actuel, et ceci depuis leur Biélorussie natale.
Délaissant cette fois les illustrations hérétiques de Hieronimous Bosch pour son nouvel album
Fracture the Worship,
Posthumous Blasphemer conserve en revanche son attachement aux peintures moyenâgeuse, à l’iconicité anticléricale toujours aussi fortement marquée, ornant l’intérieur du CD. La pochette principale, dessinée par l’artiste contemporaine Natalia, offre quant à elle deux lectures, le suaire du Christ formant parallèlement une tête de mort.
L’intro, à l’atmosphère à la fois sombre et grandiose, ouvre parfaitement l’album, qui s’enchaine sur des Sermons of
Enthralment & Devouring Consciousmess équilibrés, mêlant adroitement brutalité deathmétallique et passages très subtils. Le couple basse / batterie complexe et carré offre une assise solide aux guitares de Fiendharon, qui entremêle ses riffs avec beaucoup de brio, offrant une nuance toute particulière aux morceaux, soutenus par le guttural de Zubov à la fois profond et granuleux.
Si
Posthumous Blasphemer se cale indéniablement dans une structure musicale et une thématique proches de
Deicide et de
Suffocation, le groupe se singularise en revanche grâce au jeu de Fiendharon, reconnaissable dès les premiers instants. Améliorant sa technique au fil des réalisations, le leader parvient ainsi à personnaliser remarquablement ses lignes de guitares, aussi bien dans ses accords & soli légèrement dissonants, que dans ses pointes techniques délicieuses.
En outre, chaque titre contient l’élément qui le distingue, permettant de relancer judicieusement la machine, depuis les accélérations de Flagellation of
Rescue, aux blast-beats habillement dosés, jusqu’aux breaks tout en finesse de
Flesh Torture & Doctrine of Expiation. A l’instar de son prédécesseur,
Fracture the Worship gagne parallèlement en intensité lors de ses deux derniers morceaux, les excellents Faces of Pontifexes &
Poisonous Compassion, à écouter en boucle après un plaisir infini et non dissimulé.
Sans toutefois bousculer l’ordre établi,
Posthumous Blasphemer poursuit ainsi impeccablement son bonhomme de chemin, progressant notoirement au fil de ses albums. Possédant une vraie personnalité et développant une musique rapidement identifiable, la bande de Fiendharon montre une fois encore la bonne santé de la scène brutaldeath européenne, s’opposant à une scène états-unienne peut-être trop stéréotypée à l’heure actuelle. Il manque en revanche un label en mesure de soutenir le groupe biélorusse comme il se doit, les capacités de distribution et promotionnelles de son écurie russe Coyote Records paraissant hélas bien limitées.
Fabien.
C'est très puissant, technique et vraiment percutant, ça me rappelle les meilleurs heures de Deeds Of Flesh en plus travaillé.
Je suis vraiment aux anges avec toutes ces bonnes sorties en 2009, même si on attend toujours une bombe façon Antithesis (qu'on peut attendre longtemps je pense...).
Si tu aimes Posthumous Blasphemer, que je trouve à mon sens très personnel, aussi bien dans son concept que dans sa façon de jouer, tu peux te pencher allégrement sur son précédent effort Crucified Humilaition, très bon également.
Merci une nouvelle fois à toi, Sijj, pour m'avoir permis de poser une oreille attentive sur ce groupe biélorusse sur lequel je n'aurais pas forcément parié, mais m'ayant pourtant largement conquis depuis.
Rider of the Death culture.
Fabien.
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