Il est parfois attristant de constater l'écart entre la renommée d'un groupe et son talent intrinsèque. Après 2 premiers albums d'un niveau plus que convainquant,
Danger Danger fait partie de ces combos qui ont explosé en plein vol. Dans le cas des New-Yorkais, l'enchainement entre un changement de line-up conflictuel et un "
Dawn" à côté de la plaque, a envoyé le désormais trio en seconde division alors qu'il surfait sur les sommets 4 ans auparavant. Pourtant, ce "
Four the Hard Way" pourrait bien le remettre sur les bons rails.
Terminées les errances Grunge de l'album précédent.
Danger Danger revient vers les contrées mélodiques et énergiques qu'il n'aurait jamais dû quitter. Introduction claquante à la basse, riff puissant et efficace, refrain direct, le bien-nommé "Still Kickin'" met directement les points sur les i. Tiré des sessions de "
Cockroach", album enregistré avec
Ted Poley, puis
Paul Laine, mais dont la parution est toujours bloquée pour de sombres raisons judiciaires et économiques, il permet également de profiter du talent d'
Andy Timmons. Et, sans faire insulte à Bruno Ravel qui s'occupe de la guitare depuis le départ du petit génie, les interventions de celui qui est désormais un simple invité, sont lumineuses et apportent un plus certain aux titres qui en bénéficient. A noter également la participation de Kasey Smith (claviers), permettant la reformation momentanée de la section instrumentale d'origine, et celle de Tony Bruno (guitare –
Saraya, Joan Jett,
Joe Lynn Turner…) soulageant Bruno Ravel pour les soli sur les titres sur lesquels
Andy Timmons ne figure pas.
Si "Sick Little
Twisted Mind", mid-tempo lourd et vicieux, "Captain Bring Me
Down", belle ballade mélancolique et désenchantée, ou "Heartbreak
Suicide",
Hard FM enjoué et entrainant au refrain hyper accrocheur, sont dans la lignée de ce que
Danger Danger avait produit de mieux sur "
Screw It !" (1991), le reste se rapproche majoritairement de ce que
Bon Jovi peut faire de plus énergique. Bien qu'en laissant un peu de son identité dans cette démarche, il faut bien reconnaitre que le combo ricain s'en sort remarquablement bien et nous propose quelques bons moments enjoués et entrainants ("
Jaded", "The
Girl Ain't Built To
Sleep Alone"), ou un peu plus sombres mais toujours accrocheurs ("Goin' All The Way", "I Don't
Need You"). A noter également un "Afraid Of Love" digne des meilleures ballades mid-tempo de
Def Leppard, bien que collant trop aux originaux pour retenir suffisamment l'attention.
Ces quelques défauts d'originalité empêchent peut-être "
Four the Hard Way" d'être un album absolument incontournable, mais pas de ramener
Danger Danger sur le devant de la scène d'un
Hard Mélodique qui a bien besoin de ses leaders pour retrouver son lustre d'antan. Avec un
Paul Laine qui semble plus épanoui que sur le précédent opus, le gang de Bruno Ravel et Steve West devrait de nouveau nous apporter notre dose de pépites énergiques et mélodiques, à condition de continuer sur cette voie.
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