C’est fou comme pas mal de groupes sortent de véritables bombes en guise de premier album. VIO-LENCE est de ceux-là et cette première réalisation, «
Eternal Nightmare » est un concentré de violence (justement) et d’énergie débridée. A mon humble avis, c’est tout simplement un des meilleurs témoignages thrash jamais sorti, bien trop méconnu et sous-estimé.
Pour ceux qui l’ignorent, VIO-LENCE a tout de même compté dans ces rangs de 1986 à 1993 les gratteux Robb Flynn et Phil Demmel. Robb Flynn se sera par la suite lancé dans l’aventure MACHINE HEAD avec le succès qu’on lui connaît, rappelant d'ailleurs en 2001 son comparse Phil Demmel pour que celui-ci l’épaule au sein de MACHINE HEAD. Puisqu’on est dans les anecdotes, le nom d’origine de VIO-LENCE était au départ DEATH PENALITY et en 1985, année de la formation du combo, le bassiste du groupe était un certain Eddie Billy. Ca vous dit rien ? Eddie Billy / Chuck Billy… Et oui, c’était le frangin de Chuck Billy, guitariste virtuose fondateur de TESTAMENT. Le groupe n’apparaîtra sous ce line-up que le temps d’un morceau sur une compilation. Fraîchement débarqué de chez FORBIDDEN, Flynn rejoindra donc le navire VIO-LENCE qui balancera en 1988 «
Eternal Nightmare », véritable diamant brut de thrash métal.
Ce premier album possède le mordant et l’énergie d’une jeune formation hargneuse, l’atmosphère si particulière qui se dégage par exemple des premières œuvres de METALLICA (
Kill’Em All) ou EXODUS (
Bonded By Blood). Le groupe, quasi inconnu, n’a alors rien à perdre et envoie des compos taillées dans le roc et qui bastonnent sévère. Les musiciens sont doués et il n’est donc pas question ici de riffs minables ou de constructions approximatives, chaque compos est calibrée de façon à vous exploser les neurones avec le plus d‘efficacité possible. Les parties speed côtoient régulièrement des mid-tempo fracassants, les breaks et les changements de riffs sont incessants, un véritable vent de folie souffle sur cet album et dans les cheveux des zicos gonflés à bloc. Les solos, dans le même esprit, fusent dans tous les sens.
J’ai par contre mis un certain temps à m’habituer au timbre de voix de Sean Killian, qui n’est pas sans me rappeler Paul Baloff, premier chanteur de EXODUS. Son style étranglé et criard pourra, je pense, en rebuter plus d’un. Par ailleurs, pas mal de parties de chant sont reprises en chœur par les autres membres du groupe, se qui donne aux compos un esprit revendicatif vraiment entraînant.
Je ne me lasse pas d’écouter « Phobophobia » avec ses rythmes et ses riffs mid-tempo radicaux, « T.D.S. » et son intro aussi explosive qu’un litre de nitroglycérine ou «
Bodies On
Bodies », parfait brûlot partagé entre cavalcades en triolets et parties plus lourdes.
Savant mélange entre le meilleurs de EXODUS, pour son côté thrash sans concession, et de NUCLEAR ASSAULT pour son aspect revendicatif, «
Eternal Nightmare » vous file un coup de tatane là où ça fait très mal et vous aspire toute gueule ouverte tel le malheureux bonhomme en pyjama de la pochette. Moi je retourne régulièrement et avec le même plaisir me plonger dans ce cauchemar éternel…
@Tonio : Oui, dommage sur le bug sur Chuck Billy, mais logiquement tu dois pouvoir éditer ton texte, non ?
Sinon, voilà un album que je viens de recevoir dans sa réédition double CD et qu'il me tarde de découvrir, Vio-lence faisant partie de mes grosses lacunes honteuses en matière de Thrash.
Merci pour la kro ! :)
Je me rappelle des annees college/lycée ou je passais du temps à la presse de la ville à lire les chroniques. Si aujourd hui le support papier des magazines tend à disparaitre, n en reste pas moins que le plaisir du magazine et d une epoque ou il etait plus compliqué de decouvrir les pepites de thrash reste intacte! Cette pochette de VIO-LENCE m avait bien botté à l'epoque (je serais bien embarassé pour dire dans quel magazine...) mais le chant m' avait qlq peu rebuté malgré la puissance des morceaux ( il avait fallut attendre la liaison sur Toulouse pour se rendre dans l un de ces temples de la musique ).
Aujourd hui je remonte le mekong et me fait plaise.
En tout cas 1 bel album...
Merci pour la chroniqie et les commentaires avises.
En revoyant mon précédent post ci-dessus, je m'aperçois que j'aurais quand même mis trois ans à le déballer ce CD… la honte. Enfin bref…
À l'écoute (enfin) de cet excellent représentant de l'école Thrash US des late 80s, j'ai la sensation irrépressible d'entrendre le rejeton qui serait né des amours incestueuses de Dark Angel, de Nuclear Assault et du Anthrax des débuts qui se seraient livrés à un plan à trois. Image désopilante s'il en est, mais c'est ce que ça m'évoque, haha ! Allez, je vais me le remettre, c'est vraiment un excellent disque. Encore un manque honteux de ma discothèque Thrash de bouché, faut que je dégotte "Oppressing the Masses" maintenant…
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