3 ans après le sympathique mais relativement doux "
The Tankard", revoilà le quatuor teuton dans une très grande forme avec
Disco Destroyer. Gerre a pris du poids et Andy a rejoint Frank dans le gang des cheveux courts mais que l'on se rassure, leur force n'était apparemment pas dans leur cheveux tel
Samson car c'est un album avec une pêche redoutable qu'ils nous proposent ici.
En effet, dès la première chanson "Serial
Killer", on soupçonne le réveil du tigre et l'on ne se trompe pas comme le montre plus tard "
Hard Rock
Dinosaur" et "Queen of Hearth" qui sont loin de faire dans la pure dentelle. Avec
Disco Destroyer,
Tankard renoue avec le thrash speed à fond la caisse accompagnés de soli d'enfer et même avec une certaine agressivité avec le regain d'utilisation de la vraie voix thrash de Gerre.
Pour autant,
Tankard n'a fait aucun compromis avec le côté fun et délirant du groupe mais réussit ici un mix parfait dont le meilleur exemple est "
Tankard Roach Motel" entre les couplets en bon vieux thrash péchu des familles et le refrain qu'on a tous envient de reprendre en choeur en sautillant et en se tenant par un bras (l'autre étant rattaché à la main qui tient fermement la bière). Et des refrains comme ça, l'album en est plein avec les joyeux "U-R-B", "http://www/Planetwide-suicide.com" ou encore le plus péchu "
Another Perfect Day".
Entre des chansons en pur délire comme "Mr Superlover" ou "Splendid Boyz" et les chansons plus péchues comme "Death by Whips" (qui provient en fait de leur première démo de 1984,
Heavy Metal Vanguard)ou "Away",
Tankard ne relâche pas une seule fois la pression sur cet album et aligne sans vergogne des riffs plus efficaces et entrainants les uns que les autres. Un must du groupe qui pourrait séduire même les fans de la première époque une fois le délire accepté.
Assez brut dans son rendu à cette époque, Tankard propose en cette période creuse pour le thrash metal, un album tout à fait appréciable, bourré de titres pêchus et aux refrains entraînants (marque de fabrique du groupe, témoin "U-R-B"). Sans oublier de se faire plaisir (le passage jazz de "Hard Rock Dinosaur"), on voit bien que Andy (parti depuis, et auteur d'un message d'adieu sur le livret à destination des fans) a donné de sa personne en terme d'écriture. Rapide majoritairement, mais pas tout le temps (les passages sur-heavy de "Queen of Hearts"), voilà un album au son faisant la part belle au grain de guitares, purement thrash, qui réjouira les adeptes d'un Tankard pas encore poli comme depuis les années 2010.
Pas vraiment bourrin comme pouvait l'être un The Morning After, mais agressif sans aucun doute, bien plus que sur les récentes productions du groupe de Francfort, Disco Destroyer sortirait en 2019 qu'on parlerait de retour aux sources dans le bon sens du terme comme avec "Tankard Roach Motel" qui aurait pu sortir en 1988. Ce n'est pas pour rien qu'Harris Johns a produit ce disque, qui aurait cependant gagné à être légèrement amputé de deux ou trois morceaux (13 titres, sans compter le bonus, c'est trop sur ce coup). Mention à "Death By Whips" tiré de sa démo, relecture sympa avec une prod bien adaptée.
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