Après un premier album plutôt réussi et bien accueillie par une critique, pourtant, jamais avare de diatribe acerbe, les Suédois d'
Ambush reviennent en cette année 2015 afin de nous présenter leur nouvel, et deuxième, album baptisé
Desecrator.
Sans véritablement bouleverser cette formule qui fit sa renommé, le groupe y pratique un Heavy
Metal traditionnel influencé par
Judas Priest, Accept, ou encore, par exemple,
Riot qui, toutes proportions gardées, n'est pas sans nous rappeler les travaux des
Stallion,
Striker et autres
Ralf Scheepers. La musicalité du propos de ces cinq musiciens originaires de Växjö étant, quant à elle, mise en exergue par de nombreuses touches
Hard Rock disséminées au gré d'une œuvre qui, disons le d'emblée, en souffre parfois. L'équilibre entre ces deux mondes n'étant pas toujours des plus aisés à trouver, ce que nous redoutions à l'écoute de
Firestorm, défaut mineur alors, est, en effet, devenu embarrassant désormais. Basculant du côté du "trop" un
Night of the Defilers, aux guitares et aux mélodies excessivement australiennes (AC/DC pour ne pas le citer), malgré un refrain plutôt réussi, en est, par exemple, la plus parfaite démonstration. Ce titre semble réellement se détourer du reste d'un opus souvent plus rugueux. Quelques refrains éparpillés de-ci de là sont, eux aussi, coupables de cette tare et manquent parfois d'un peu de ce minimum d'aspérités propres à la face la plus âpre des formations citées précédemment (
Possessed by
Evil s'il ne fallait citer qu'une seule piste).
A l'opposé de ces titres nous laissant sur une impression plutôt mitigée,
Desecrator,
Rose of the
Dawn et Faster sont, quant à elles, des ruées aux effluves britanniques manifestes et à l'efficacité difficilement contestables. Des morceaux, notamment le premier, que n'auraient sans doute pas renié
Glenn Tipton et ses acolytes. Une liste à laquelle peuvent s'ajouter The
Chain of
Reaction (au préambule aux allures du The Hellion du plus célèbre quintet de Birmingham), South Street Brotherhood ou
Master of the Sea tant ceux-ci sont, eux aussi, dans un genre moins immédiatement fougueux, très intéressants. The
Seventh Seals, aux accents londoniens somptueux (Iron Maiden), constitue peut-être, exceptions faites de ses salves les plus véloces, le summum de ce plaidoyer.
S'agissant des prestations de chacun, une fois encore celles d'Oskar Jacobsson, aux aigus si particuliers nous évoquant parfois subrepticement Rob
Halford ou
Ralf Scheepers, sont remarquables. Tout comme celles d'Olof Engkvist et Adam Hagelin dont les interventions aux guitares sont, le plus souvent, séduisantes. Offrant un charme si singulièrement passéiste à ce disque, ces trois-là s'emploient assez efficacement. Du moins le plus souvent.
Au final on ne sait que trop penser de ce nouveau méfait. Avec ces pistes aux allures et aux chorus, parfois, un peu trop mélodiques, donnant à cet ensemble une certaine hétérogénéité, et avec ces autres nettement plus convaincantes, ce
Desecrator nous laisse entre deux ressentis. Indiscutablement il y a dans ce nouvel opus matière à se faire plaisir. Mais tout aussi indiscutablement il y aura matière à nourrir une certaine forme de déception.
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