Armnatt est l’un de ces innombrables combos de black metal obscurs qui, dans les profondeurs de leur cave oubliée, s’évertuent à perpétuer la flamme d’un true black antédiluvien : depuis leur formation en 2010, le trio de Tavira a uniquement produit un split et un album dans l’ombre, discret, fidèle et dévoué comme le sont tous les bons soldats des ténèbres. Ce second full length (façon de parler vu sa durée…) intitulé
Dense Fog sort sur
Signal Rex, et à l’image de la pochette pour le moins sobre qu’il aborde, on peut deviner que ces 26 petites minutes n’ont ni grande prétention ni originalité.
A l’évidence, les Portugais se contentent de souffler sur les braises des 90’s pour tenter de ranimer quelques flammes à défaut d’allumer un brasier infernal (l’intro The
Flame of
Purification fait plutôt penser à un tranquille feu de forêt qu’à d'immenses incendies d’églises). Néanmoins, on constatera que la musique est certes simple et ultra classique mais relativement efficace, et c’est souvent ce que l’on recherche dans ce genre de sorties.
Premièrement, on constatera qu’Armnatt se distingue de nombre de ses compagnons de labels, lesquels évoluent souvent dans un black ultra crade et réverbéré au son inintelligible, bien dans l’esprit de la scène portugaise : non, avec sa prod grésillante et sèche,
Dense Fog reste parfaitement audible, et sa musique s’en laisse d’autant mieux apprécier.
L’alliance d’un riffing simplissime mais solide et charbonneux et de ce poum tchak entraînant tour à tour mid tempo et rapide constitue l’ossature de ces dix compos sur lesquels flottent les croassements lugubres de Velnius et viennent se greffer quelques ralentissements histoire de souffler un peu avant de relancer la machine. Les amis de la subtilité, de la variation et de la virtuosité, peuvent passer leur chemin, en revanche, les amateurs de cuir, de vestes à patchs, de cartouchières et de bières chaudes peuvent jeter une oreille ou deux sur cette galette : un feeling n’ roll se dégage de l’ensemble (Circumscribing the
Circle, In the
Catacombs), et le tout est une invitation au headbang bête et méchant, parfait après avoir éclusé un pack de douze (
Eternal Night, qui sonne presque proto black/death,
Obscure, avec ses partie plus lentes et grasses qui font plaisir).
Bon, soyons honnêtes,
Dense Fog n’apporte strictement rien au schmilblick, mais ceux qui se reconnaissent dans ces lignes devraient apprécier cet opus pour ce qu’il est : une offrande de 26 minutes d’un black minimaliste et simpliste honnête, efficace en diable et sans prise de tête interprété par des mecs qui jouent la musique qu’ils aiment en se foutant des modes et des tendances. L’ensemble manque clairement d’originalité, de noirceur et de folie, et ces titres sont loin d’être des hymnes du genre, mais l’authenticité est palpable et les amateurs peu exigeants du style devraient y trouver leur compte.
Vous aviez prévu de passer vos premières vacances post Covid au Portugal pour profiter du soleil et de la douceur de vivre locales ? Vous avez tort, il fait froid et sombre en Lusitanie…
Aiming for darkness
The inevitable end
The time as started
It as begun
I embrace evil
Destroying Divinity
Cursing the altar
Damning the sacred earth
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